L’entrée en service de l’ACJ TwoTwenty (Airbus Corporate Jet 220) est prévue début 2023. Airbus affiche de grandes ambitions avec ce nouvel avion destiné à concurrencer les « grandes cabines » sur le haut de gamme de l’aviation d’affaires.
De tous temps des avions de ligne ont été détournés de leur vocation initiale de transporteurs de masse pour être utilisés au bénéfice de passagers privilégiés. Plus récemment, les constructeurs d’avions commerciaux ont pris pied sur le marché des avions d’affaires en proposant systématiquement des versions « corporate » de chacun de leurs modèles. Compte tenu de la spécificité du marché visé, avec le temps, ils ont créé une branche à part au sein de leur organisation commerciale.
Jusqu’à présent, Boeing et Airbus s’adressaient à un marché de niche compte tenu de la taille des modules disponibles. Avec l’entrée du C-Series dans le catalogue d’Airbus sous le nom A220, le constructeur européen dispose d’un avion de taille mieux adapté aux attentes de la clientèle affaires. Il entre de plain-pied sur le marché et se positionne, de fait, en concurrence frontale avec les grandes cabines à long rayon d’action incarnées par le G700 de Gulfstream et le Global 7500 de Bombardier. Et dans un futur proche, l’ACJ TwoTwenty sera aussi un concurrent pour le Falcon 10X de Dassault.
Airbus estime que jusqu’au lancement de l’ACJ TwoTwenty, le marché traditionnel des ACJ (Airbus Corporate Jet) et BBJ (Boeing Business Jet) était d’environ 400 unités destinées à part égales pour des clients gouvernementaux et pour de l’aviation d’affaires privée (Privé et charter). Leur offre allait du 737 ou A320 jusqu’au 777 ou A350.
L’Airbus Corporate Jet (ACJ) TwoTwenty décliné de l’A220 se positionne sur un segment évalué à environ 2.200 unités soit cinq fois plus que le marché initialement dévolu aux versions affaires des A320, A330 et A350. La part des clients privés est estimée à 1.450 unités, celle des corporate à 350, celle des charters à 150 et celles des gouvernements à 100.
Les dimensions extérieures de l’A220 sont comparables à celles du Bombardier 7500. En revanche, Airbus affirme que la surface de la cabine de 73 m2 est du double de celle de son concurrent canadien. Elle est aussi 46% plus longue. Ironie du sort, c’est Bombardier qui a développé l’avion qui risque de lui faire du tort dans les années à venir.
La différence se fera aussi sur les coûts horaires d’exploitation affirme Airbus. Selon l’avionneur européen, ils seront inférieurs de 33% sur une base de 500 heures de vol parce que cet avion a été conçu, initialement, pour une exploitation commerciale intensive (entre 3 et 4.000 heures par an). Si la consommation d’un ACJ220 est comparable à celle d’un G700 ou d’un Global 7500, en revanche, précise Airbus, le cout de la formation des équipages est de 22% inférieur, celui de la maintenance de 63%. Seules les redevances du contrôle aérien et des aéroports seront supérieures.
La première livraison est prévue début 2023. L’avion a été réceptionné par Comlux, à Indianapolis, où il est en cours d’aménagement cabine. En 2022, Airbus a reçu quatre commandes et intentions d’achat pour son ACJ220. Airbus Corporate Jet s’est fixé pour objectif de vendre une dizaine d’ACJ TwoTwenty par an.
Gil Roy
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