Cette semaine, le président de la République a dévoilé son plan « France 2030 ». 30 milliards d’euros pour préparer, aujourd’hui, la France de demain. 4 milliards sont destinés à l’industrie aéronautique. Charge à elle de « produire le premier avion bas carbone ». « Bas carbone », pas hydrogène. A l’impossible nul n’est tenu !
A Las Vegas, où a eu lieu, cette semaine aussi, la convention annuelle de la National Business Aviation Association, les participants semblaient bien loin des préoccupations d’Emmanuel Macron. L’aviation d’affaires se porte bien et ses avions sont toujours plus beaux, toujours plus performants, toujours plus grands, toujours plus confortables. Toujours plus…
Bien sûr, il y a été question de carburants alternatifs. Le sujet se doit d’être porté par les associations représentatives de la filière. Mais parler d’économie d’énergie à Las Vegas, c’est (un peu) prêcher dans le désert. D’autant que l’aviation d’affaires a calculé qu’elle ne représente que 0,04% des émissions globales de C02. Le sujet est décomplexé.
Au niveau FL510, le bilan carbone ne fait pas le poids face à la conviction de peser sur la croissance du PIB mondial.
Alors que les low cost et les majors sont à genoux, l’aviation d’affaires sort regonflée de la pandémie et les analystes lui prédisent un avenir radieux. Ils tablent désormais sur 7.400 avions neufs à livrer dans les 10 ans à venir. C’est 100 de plus que prévus l’année dernière. Le secteur n’est pas revenu à son niveau d’avant la crise financière de 2008, mais l’effondrement du système bancaire américain n’est plus qu’un mauvais souvenir.
La demande d’avions d’affaires est là et rien n’est trop beau pour rafler la mise. A Las Vegas, les constructeurs se sont livrés à une surenchère qui ne peut pas laisser indifférents les amateurs de beaux avions. Cessna, HondaJet, Bombardier et surtout Gulfstream et Dassault… Ils sont tous venus avec de nouveaux modèles. Des penthouse à plus de 70 millions de dollars l’unité pour sillonner le monde en petite compagnie.
Même si cette nouvelle génération de bizjets, aux spacieuses cabines connectées, est donnée pour consommer 20% de moins de kérosène (ou de carburant durable) que la précédente, il n’est pas sûr que ce soit à elle que le président de la République pense, quand il parle d' »avion bas carbone« …
Gil Roy
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L'aviation d'affaire va bien ? Tant mieux, je suis content pour elle, car elle maintient pas mal d'emplois (peu importe ce qu'en pensent les écolo-intégristes).
Pour ce qui est de son avenir, pas besoin d'être fin analyste ou devin, un peu de logique suffit.
Avant 2019, pour prendre l'avion, il fallait arriver à l'aérogare 3 heures avant le vol (trois heures d'un directeur ou d'un haut cadre, ça coûte des sous et l'attente vaut souvent plus cher qu'un vol privé) et s'imposer des contrôles toujours plus stricts.
Maintenant, il faut en plus montrer un PCR négatif/preuve de vaccination, ce qui n'est pas sans poser de problèmes, puisque tous les pays ne reconnaissent pas les mêmes vaccins. D'ailleurs, le Canada par exemple vient de lancer une interdiction d'entrer dans un aéroport canadien, à quiconque n'est pas vacciné avec Moderna ou Pfizer. Le PCR ne suffit plus. Vous êtes vacciné Sinovac ou Sputnik, attendez vos deux doses avant de repartir... sauf si vous avez un jet
En plus du vaccin, des limitations en bagages, il faut porter un masque pendant toute l'attente en aéroport + le vol. Cet été, j'ai passé avec mon fils près de 20 heures entièrement masqués à deux reprises, ce n'est pas une sinécure et j'aurais aimé avoir les moyens de me payer un jet. Rien que pour cela, je suis prêt à regarder les vols à vide des jets, même si ça reste très cher pour moi.
D'années en années, des contrôles s'ajoutent pour les voyages en avion, mais aucun ne disparait. Un jour arrivera, où ce sera insupportable de voyager en avion - peut-être est-ce là un moyen supplémentaire de différencier les gueux des seigneurs... mais n'allons pas faire là du complotisme - et les jets privés seront la seule solution.