L’avionneur français mise gros sur son nouveau programme de biréacteur, grande cabine, long courrier. L’échec industriel du Falcon 5X ne semble pas avoir de répercussions commerciales sur le 6X dont l’entrée en service est prévue dans quatre ans. La conjoncture s’améliore…
En d’autre temps, Dassault aurait attendu EBACE pour lancer le Falcon 6X. Mais compte tenu de la gravité de la crise et du retard accumulé par le 5X, il fallait aller vite. Il y a tout juste un an, le malaise était palpable.
Lors de la traditionnelle conférence de presse de Dassault, qui demeure le temps fort de la journée presse du salon européen de l’aviation d’affaires, Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, ne cachait plus son exaspération. Il n’était alors question que de retard…
La gravité de la situation était encore plus grande que le constructeur ne le pensait en mai 2017. « Nous n’imaginions pas à l’époque que de nouveaux problèmes techniques avec le moteur nous conduiraient à annuler le programme. C’était une décision difficile à prendre mais nécessaire ! »
Un an plus tard, le constructeur français revient à EBACE, avec un nouvel avion, encore plus ambitieux que le 5X. Et Eric Trappier de promettre : « Le 6X sera sur le marché dans environ 4 ans, mâture et totalement opérationnel. » Les clients du 5X et les nouveaux clients auxquels les vendeurs ont présenté le 6X lui ont réservé un accueil « positif ».
« Les premières ventes fermes ont suivi peu après l’annonce de février et le nombre de négociations en cours me rend très optimiste quant au succès de ce nouveau grand biréacteur. » Cette confiance est renforcée par le redressement du marché de l’aviation d’affaires qui se confirme à l’échelle de la planète. En un an, l’environnement est devenu beaucoup plus favorable aux investissements, et les signes de la reprise attendue depuis 2008 sont enfin tangibles.
Le marché de l’occasion scruté en vain depuis des années tourne désormais à plein régime. Son redressement spectaculaire, amorcé il y a un an, anticipe celui des ventes d’avions neufs. Pour étayer sa démonstration, le PDG de Dassault cite l’exemple du Falcon 7X, pour lequel « les stocks d’occasion ont chuté de manière spectaculaire, grâce à une forte demande dans le monde entier et particulièrement dans la région Asie-Pacifique, où les opérateurs montraient peu ou pas d’intérêt pour les avions d’occasion. ».
C’est une tendance récente : les acheteurs chinois qui ne s’intéressaient qu’aux avions neufs, commencent à acheter des avions d’occasion. Au-delà du cas Dassault, « le marché de l’occasion est entrain de s’assécher », confirme un vendeur.
La reprise des ventes d’avions neufs constatée en 2017, se poursuit en 2018. Malgré le succès rencontré par le Falcon 8X, auprès de clients réguliers, mais aussi d’acheteurs potentiels n’appartenant pas à la famille Falcon, le Falcon 7X continue de se vendre ; son carnet de commandes solide est rempli jusqu’au 4ème trimestre 2019, affirme Eric Trappier.
La courbe des ventes des avions d’affaires étant directement corrélée à celle du PIB, la croissance retrouvée de l’économie mondiale laisse entrevoir l’éclaircie tant attendue. Sur le marché américain, premier débouché des avionneurs soutenu par une réforme fiscale avantageuse, malgré les prix cassés pratiqués par certains de ses concurrents directs, Dassault se félicite du succès des Falcon 2000LXS et 900LX.
En Europe, la situation est plus contrastée. Le sud tarde à redémarrer alors qu’au nord où le Falcon 8X bénéficie d’une bonne image, Dassault note des signes d’intérêt pour son 6X. « Je suis également plus optimiste concernant la Chine et toute la région Asie-Pacifique où les 8X et 7X intéressent plus de prospects qu’ils ne l’ont fait au cours des dernières années », confie Eric Trappier. « Nous sommes également prudemment optimistes concernant l’Amérique Latine où la demande en hausse que nous constatons au Brésil et au Mexique est tempérée par la conjoncture politique et économique incertaine ».
En résumé, tout est réuni pour que le Falcon 6X réussisse son entrée sur le marché. Bientôt, le 5X ne sera plus qu’un mauvais souvenir, dans une belle success story. En français dans le texte…
Gil Roy
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Etes vous subventionne par Dassault? Votre article est profondement tout sauf neutre vis a vis de Dassault comme d'ailleurs les articles reguliers que vous postez sur Dassault et, curieusement, tres peu sur d'autres. Un exemple encore recent avec la presentation de la nouvelle gamme Global chez Bombardier avec les 5500, 6500 et le nouveau nom du 7000 que quasi tout le monde professionel du secteur a publie sauf Aerobuz... Bug ou Parti pris volontaire?? Une newsletter sur l'aviation se doit de ne pas prendre parti sinon ce n'est plus de l'information mais du publireportage.
Soyez rassuré, nous ne sommes pas "subventionnés" par Dassault. Pas plus que par n'importe quel autre constructeur aéronautique. Aerobuzz.fr est une entreprise individuelle, créée par un journaliste, jaloux de son indépendance, et passionné par son métier et par l'aéronautique.
Cela ne nous a pas échappé que Bombardier était venu à Genève avec des nouveautés de poids ! D'ici quelques instants, vous pourrez lire notre article sur celles-ci.
Il faut que vous sachiez que l'équipe Aerobuzz.fr est modeste dans sa taille et qu'il ne nous est pas possible de suivre le rythme imposé par les grands médias anglosaxons aéronautiques. A titre d'info, j'étais seul à couvrir EBACE 2018 pour Aerobuzz.fr (Volker Thomalla y était pour Aerobuzz.de). En face, Aviation Week, Flight Global ou encore AIN, avaient chacun une équipe d'une quinzaine de personnes. Cela nous oblige à faire des choix, à faire des impasses, à hiérarchiser nos priorités.
Je ne suis pas en train de me plaindre ou de pleurer. C'est juste un constat. J'espère aussi que dans les années à venir nous pourrons renforcer la rédaction et être deux ou trois sur ce genre d'événements. Pour cela il nous faut des moyens financiers plus importants.
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Mardi 29 mai (premier jour d'EBACE), nous avons enregistré 10.858 visiteurs uniques qui ont lu 48.165 articles. C'est pas nous qui vous avons comptés, c'est Google Analytics. C'est pas mal pour un petit média indépendant francophone ! Qu'en pensez-vous ?
Gil Roy
bonjour, merci pour cette reponse detaillee et argumentee et qui repond a mes questions. je viens d'ailleur de voir votre article sur Bombardier. Merci pour cette bonne newsletter et toutes mon amitie
"L'arme fatale de Dassault" comme titre le lendemain de la mort de Serge Dassault... c'est volontaire?