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Aviation d'Affaires

Grandes cabines, à chacun son style

Published by
Gil Roy

G700, Global 7500 et Falcon 10X : les gros biréacteurs d’affaires à long rayon d’action misent aussi sur leur cabine pour faire la différence. Entre Bombardier, Gulfstream et Dassault, les oppositions de style sont culturelles.

Difficile de se mettre dans la peau de celui qui doit choisir entre le G700, le Global 7500 et le Falcon 10X. C’est d’abord une question d’échelle de valeurs. 75 millions de dollars : c’est une somme ! Pour les américains, les canadiens et les français, la fibre patriotique peut aussi venir fausser le discernement. Rajouter une poignée de millions supplémentaires pour l’aménagement intérieur : cela peut devenir un casse-tête. Et même à 100 millions de dollars, la subjectivité peut l’emporter sur la rationalité. Combien d’acheteurs se décident au vu d’un tableau comparatif ?

Autant de raisons qui font que les constructeurs soignent l’image qu’ils cherchent à donner de leur avion. Si la silhouette extérieure est imposée dans des contraintes d’efficacité aérodynamique, en revanche, côté cabine tout est permis. Les décorateurs d’intérieur n’ont pas le droit à l’erreur.

Il est intéressant de comparer les aménagements intérieurs mis en avant par les trois constructeurs de biréacteurs à très grandes cabines. Arrivé le dernier sur le créneau, Dassault a choisi de s’inscrire en rupture. Dans la continuité de sa proposition pour le Falcon 6X, il franchit encore un degré et se place en opposition de style face au classicisme de ses concurrents nord-américains.

Tous les goûts sont dans l’air !

Gulfstream G700. © Gulfstream Aerospace
Gulfstream G700. © Gulfstream Aerospace
Bombardier Global 7500. © Bombardier Aeronautique
Bombardier Global 7500. © Bombardier Aeronautique
Dassault Falcon 10X. © Dassault Aviation
Dassault Falcon 10X. © Dassault Aviation
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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • On peut être passionné et trouver cela indécent au vu des années qui viennent.
    Un peu comme le salaire de Neymar, qui n'empêche pas d'aimer le foot.

    Mais on peut tout de même s'interroger sur la poursuite de ce genre de produit délirant.
    Rapport interne dévoilé de la Deutsche Bank :
    "the Age of Disorder is likely upon us. In the years ahead, simply extrapolating
    past trends could be the biggest mistake you make".
    = « L’âge des désordres est probablement devant nous. Dans les années qui viennent, voir l’avenir en prolongeant les courbes passées pourrait constituer votre plus grave erreur ».
    En clair, revenir à la raison, proposer des produits un peu plus décents, qui ne pourraient que sauvegarder cette industrie.
    Il faut impérativement inclure de l'éthique dans toute l'humanité, et montrer aux quelques riches de la planète qu'il y a des limites en toutes choses, si on veut raisonnablement sauvegarder notre société.
    Et cette pression doit s'exercer, car je comprends bien qu'avoir à claquer des centaines de millions de dollars donne... des ailes !

    • Pas faux en fait. D'ailleurs, ce "haro contre les avions" que l'on peut observer n'est-il pas plutôt un ressentiment vers ce symbole des "riches",même si un grand nombre d'utilisateurs de l'aviation légère sont plutôt franchement de la classe "moyenne". Les ultra riches (capable de se payer ces gros jets d'affaire) ne sont que quelques % de la planète. En outre, ne pourrait-on pas faire des aéronefs plus populaires et moins chers. Bien si on pourrait,mais...

    • @bdd13
      Si les gens aisés veulent voler loin et vite, il le feront de toutes façons. Qu'ils p^... dans des coussins en cuirs raffinés ou dans du plastoc injecté parce qu’on les aura dissuadés d'une manière ou d'une autre de (trop) montrer leur argent, ils le feront. Alors autant permette à toute la main d’œuvre ultra qualifiée et quasi artisanale qui cisèle ces intérieurs magnifiques de travailler. C'est mieux que d'être inactif pendant que des robots injectent. Après, et particulièrement s'agissant des avions, on peut tout lire entre les lignes de ceux qui contestent le luxe :-)

    • Et maintenant retour à la vraie vie,
      Les dirigeants de cette banque sont de gros utilisateurs de ce type d'appareils à très hautes performances, ils ont besoin de se déplacer loin, vite et à tout moment.
      Cette banque a un département spécialisé dans le financement des avions d'affaires pour les particuliers.

    • J’en pense autant. Il est extrêmement regrettable de voir que les efforts de l’industrie vont vers la clientèle des ultra-riches quand dans le même temps, il n’y a plus d’offre abordable pour des avions de tourisme basiques accessibles à tous ou presque. Différents facteurs font que le vénérable Cessna 172 vendu 8500$ à sa sortie en 1956, soit environ 90000$ corrigé de l’inflation, soit toujours en vente aujourd’hui, mais au prix de 400000$. Évidemment, à ce prix ils n’en fabriquent plus des milliers par an mais seulement quelques dizaines.
      Le problème n’est pas tant dans les industriels qui ne font que vendre à qui peut acheter, mais dans le fait que notre société est de manière alarmante en « sablier » avec une poignée d’ultra riches d’un côté, une classe moyenne devenue inexistante (celle qui serait cliente pour de petits avions légers) et le reste du peuple dont on compresse les salaires quand on ne les licencie pas pour donner le boulot à plus pauvres qu’eux encore dans des pays lointains
      Et accessoirement cela pose aussi la question : mais pourquoi le marché des petits avions est devenu si cher et si réduit en volume, alors que les progrès technologiques font que des équipements autrefois coûteux ont un prix de revient dérisoire aujourd’hui (une puce GPS c’est quelques dollars, un PA avec un microprocesseur, ou même un efis, c’est quelques centaines d’euros de composants....après le prix final est inversement proportionnel aux volumes ...bien trop réduits)

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