Dassault Aviation est dans le flou. Tant que Safran n’aura pas résolu les problèmes liés au développement de son nouveau moteur Silvercrest, l’avionneur est dans l’incapacité de définir un calendrier pour son Falcon 5X dont le retard avoisine désormais un an.
Fin août 2015, Dassault Aviation avait encore espoir de faire voler son Falcon 5X avant la convention annuelle de la NBAA qui aura lieu, mi-novembre 2015 à Las Vegas. Les premiers points fixes devaient avoir lieu la première quinzaine de septembre. Depuis, la ligne d’assemblage finale du Falcon 5X a été mise en sommeil. La cellule du cinquième Falcon 5X reste pour le moment à Biarritz où il est assemblé. Snecma (Groupe Safran) n’est apparemment pas en mesure de livrer à l’avionneur les deux moteurs Silvercrest qui sont destinés au N°5.
Snecma ne parvient pas à mettre au point son moteur Silvercrest. A Genève, en mai dernier, dans le cadre de la convention annuelle de l’EBACE (l’équivalent européen de la NBAA), le problème Silvercrest a officiellement été reconnu par le motoriste. Il était lié à la régulation thermique, c’est-à-dire au système de refroidissement de l’huile par le carburant. Il a fallu repenser l’échangeur, une pièce de fonderie à long cycle. Ce problème se doublait alors des difficultés rencontrées par Safran avec son banc volant qui le contraignaient à réaliser les essais en vol à San Antonio, au Texas, et non pas à Istres, comme prévu.
En mai à Genève, tout en reconnaissant l’ampleur des problèmes auxquels il était confronté, le motoriste assurait alors que les difficultés étaient derrière lui. A l’évidence, il n’en est rien. Des ingénieurs en retraite auraient été rappelés, cet été, pour venir prêter main forte aux équipes en place. Dassault Aviation s’impatiente.
Officiellement, l’avionneur affirme ne pas avoir de plan B, autrement dit de ne pas envisager d’abandonner le Silvercrest. Opter pour le moteur équivalent, mais plus gourmand, de la gamme Pratt&Whitney, obligerait à ajouter un réservoir supplémentaire et donc à redessiner la cellule. Revenir au moteur Rolls-Royce, initialement en lice face au Silvercrest, imposerait de concevoir un nouveau mât moteur.
Le Falcon 5X équipé des moteurs Sivercrest N° 5 et 6 pourrait effectuer ses premiers roulages avant la fin de l’année. Il doit être démonté avant de rejoindre (par la route) Istres où auront lieu les essais en vol. Pour adresser un message au marché et rassurer les premiers clients, il est possible que l’avion vole avant la fin de cette année, mais pour Dassault l’important est de pouvoir ouvrir le domaine de vol dans la foulée de ce premier vol. Pour cela, il faut que les moteurs soient au point. Du coup le calendrier glisse. Lors du lancement du programme 5X, en octobre 2013, le premier vol était annoncé au premier trimestre 2015, la certification fin 2016 et les premières livraisons en 2017.
Au final, le retard risque d’être plus préjudiciable pour le motoriste que pour l’avionneur, même si Philippe Petitcolin, le directeur général de Safran, a déclaré lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe (22 octobre 2015) que « les éventuelles pénalités contractuelles pendant la phase de développement sont plafonnées et ont été entièrement provisionnées ». Le Silvercrest a également été choisi par Cessna pour son futur biréacteur Citation Longitude, lancé en mai 2012 et dont la certification est annoncée pour fin 2017.
Gil Roy
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Le Falcon 5X au point d'attente
C'est dommage que Dassault n'est pas fait le choix d'avoir deux motoristes (ce qui ce fait beaucoup dans l'aviation commerciale)
Cela aurait permis de limiter les dégâts en cas de défaillance d'un moteur...
Puis éventuellement de gagner des parts de marchés au pays de l'oncle Tom....
Le Falcon 5X au point d'attente
Ce "problème" ne concerne pas grand monde, les happy few qui peuvent se payer ces joujous réputés "extras". Ils attendront.
Le Falcon 5X au point d'attente
Ça concerne pas grand monde à part les salarié sur de Dassault et de safran !