Sur l’exposition statique du salon EBACE de l’aviation d’affaires (Genève 23-25 mai 2022), le Falcon 6X de Dassault est l’objet de toutes les attentions des visiteurs et des médias. C’est en effet la première fois que le nouveau vaisseau-amiral (en attendant le 10X) de la gamme Falcon qui se rapproche de sa certification, est présenté en public. Les premiers clients devront toutefois attendre six mois de plus les premières livraisons.
Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, a annoncé un retard de six mois dans la livraison du Falcon 6X. Elle devait initialement intervenir, en même temps que la certification, d’ici à la fin de l’année 2022 et les premières livraisons étaient prévues dans la foulée.
Le programme lancé en février 2018 a évidemment été impacté par le confinement. Si, dans un premier temps, la pandémie, malgré un confinement des unités de production, n’a pas remis en question le calendrier, les difficultés d’approvisionnement qui s’accumulent partout dans le monde, mettent sous tension les fournisseurs et sous-traitants. A un moment, la réalité s’est imposée. Les délais n’étaient plus tenables, d’autant que dans le même temps, la ligne d’assemblage final du Rafale a entamé une remontée en cadence de production. Six mois est un moindre mal.
Il aura donc fallu attendre que le programme touche au but pour découvrir ce nouvel objet du désir. Le 6X se sera fait désirer.
Fin 2020, lorsque le moment fut venu de présenter le nouvel avion au public, les contraintes sanitaires empêchaient d’imaginer un « roll out » classique. Dassault a, alors, renoncé à lancer des invitations et a choisi d’organiser une présentation sur les réseaux sociaux. Jamais encore, autant de spectateurs, dans le monde entier, avaient assistés à une sortie d’atelier d’un nouveau modèle. C’était le 8 décembre 2020, à 18h30, heure de Mérignac.
Trois mois plus tard, presque jour pour jour, le 10 mars 2021, le 6X effectuait son premier vol. Il était dans les temps pour jouer les vedettes au salon EBACE de Genève, programmé deux mois plus tard, mais qui, en définitive, n’a pas eu lieu pour cause de pandémie mondiale.
A Las Vegas, en octobre 2021 au salon de la NBAA, Dassault a préféré montrer une maquette à l’échelle 1 de la cabine du 6X, plutôt que de présenter un avion en cours de développement. Même si à lui seul le cockpit est un concentré d’innovations toutes plus étonnantes les unes que les autres, et qu’au niveau aérodynamique, les ingénieurs de Dassault ont encore repoussé les limites, c’est au niveau de sa cabine que le Falcon 6X veut faire la différence. Le client final est le passager. Il fallait attendre que la cabine soit complètement achevée pour montrer l’avion dans son ensemble.
Le Falcon 6X N°4 que le public d’EBACE 2022 va pouvoir voir sur le tarmac de l’aéroport de Genève et à bord duquel, les visiteurs les plus chanceux pourront découvrir la cabine, est un avion abouti. Dans la foulée du salon, il va partir pour une tournée d’endurance d’un mois à travers le monde. Il va enchainer les vols, alternant d’un jour sur l’autre une très longue étape (près de 5.000 NM) et jusqu’à 6 ou 7 par jour. Il parcourra certaines branches à sa vitesse de croisière maximale, soit Mach 0,88. On le verra sur tous les continents, sous toutes les latitudes. Sur les pistes les plus courtes, les plus hautes aussi.
Ce ne seront pas des vols de performances. Cette partie du programme a déjà été remplie. Les essais par temps froid et chaud ont été réalisés. Le Falcon 6X a été poussé jusqu’à Mach 0,97. A ce stade, les trois premiers avions d’essais totalisent près de 850 heures de vol.
Avec cette ultime campagne, il s’agit ici de tester la maturité de l’avion dans son utilisation quotidienne.
Cette manière de s’assurer que le nouvel avion est prêt à faire son entrée en service a été inaugurée avec le Falcon 8X, le précédent programme. Elle est révolue l’époque où les clients indulgents estimaient normaux les défauts pendant les premiers mois d’exploitation d’un nouvel avion. Aujourd’hui, il doit être à 100% opérationnel au premier vol.
Toutes les étapes qui mènent à la certification ont été franchies avec succès assure le constructeur. Pendant le mois qui vient, il va s’agir de passer en revue tous les types d’exploitation pour voir comment se comporte, notamment, la cabine. A bord, pour traquer les éventuels bugs la dizaine de techniciens et ingénieurs supervisera 250 paramètres au cours de 150 à 200 heures de vol.
Gil Roy
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