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Quo vadis, EBACE ?

Bombardier était absent cette année à EBACE 2024, mais ses avions, comme ce Global 6000, étaient visibles dans l'exposition statique, amenés par ses clients. © Gil Roy / Aerobuzz.fr

EBACE est à la croisée des chemins. En 2024, le salon européen de l’aviation d’affaires a réuni nettement moins d'exposants que lors des précédentes éditions. Pendant trois jours (28-30 mai 2024), les discussions sur son avenir sont allées bon train.

EBACE 2024, le plus grand et le plus important salon de l’aviation d’affaires en Europe, a fermé ses portes le 30 mai 2024. L’édition qui s’est tenue au parc des expositions Palexpo et sur l’aéroport adjacent de Cointrin à Genève, a été nettement plus modeste cette année que les années précédentes.  Lundi 27 mai 2024, à la veille de l’ouverture, le nombre d’exposants inscrits au répertoire officiel des exposants n’était que de 223 – bien loin des records des années 2010, où plus de 400 exposants occupaient plusieurs halls du parc des expositions de Genève. Un seul hall a été nécessaire cette année et il était loin d’être plein. Outre le nombre des exposants en baisse, la réduction de la surface des stands était spectaculaire. Plusieurs sociétés qui exposaient des avions, ont également renoncé à exposer à l’intérieur. C’est le cas de Daher, de HondaJet ou encore de Pilatus.

L’exposition statique était également sensiblement plus réduite que par le passé. Nous n’avons recensé que 29 avions et hélicoptères cette année, contre une cinquantaine en 2023.

EBACE 2024 – TBM 960 dee Daher © Gil Roy / Aerobuzz.fr

Dans sa forme actuelle, EBACE a évidemment un problème. Non seulement, il y avait cette année beaucoup d’absents, mais certains d’entre eux étaient des absents de marque, à commencer par les deux poids-lourds du secteur, Gulfstream Aerospace et Bombardier. Gulfstream avait également renoncé à exposer au salon américain de la NBAA, en octobre 2023 à Las Vegas. Il a préféré organiser ses propres événements, plus ciblés, pour rencontrer ses clients existants et potentiels. Bombardier a adopté cette année la même stratégie.

EBACE 2024 – ACH175 d’Airbus Corporate Helicopters © Gil Roy / Aerobuzz.fr

Lors des échanges avec les visiteurs et les exposants, il ressort qu’EBACE est un salon cher. C’est en grande partie lié au fait que Genève est, en elle-même, une destination chère. Toutefois, les organisateurs d’EBACE, en l’occurrence EBAA (European Business Aviation Association) et NBAA (National Business Aviation Association), sont liés contractuellement à Genève pour quelques années. Genève, considérée par beaucoup comme l’une des plus belles villes d’Europe, à l’avantage d’offrir une grande variété d’hôtels de premier ordre accessibles aux clients finaux de l’aviation d’affaires.

EBACE 2024 – Falcon 6X de Dassault Aviation © Gil Roy / Aerobuzz.fr

L’EBAA a besoin de l’EBACE. Le salon a contribué de manière significative au financement des travaux de l’association européenne depuis sa première édition en 2001. Et compte tenu des défis actuels et futurs, l’aviation d’affaires en Europe a besoin d’une représentation forte et efficace qui doit également être financée d’une manière ou d’une autre.

EBACE 2024 – Cassio S de VoltAero © Gil Roy / Aerobuzz.fr
EBACE 2024 – ULM G1 à hydrogène de Beyond Aero © Gil Roy / Aerobuzz.fr

Mais il est également clair que la tâche principale d’un salon comme l’EBACE n’est pas de financer une association, même si dans le passé cela était simplement considéré comme une « prise accessoire » bienvenue. L’importance d’EBACE réside également dans son rôle de plateforme de communication et d’information et de place de marché. Et elle a souvent rempli ces rôles avec brio par le passé. Comme d’autres salons, EBACE est également un incubateur de nouvelles idées, un lieu de premier plan pour présenter de nouveaux produits et idées, rencontrer d’autres acteurs de l’industrie sur un terrain neutre, échanger des défis et des idées communs et développer des solutions pour eux.

La prochaine édition du salon EBACE aura lieu du 20 au 25 mai 2025, à Genève au parc des expositions Palexpo et sur l’aéroport mitoyen de Genève-Cointrin.

Volker K. Thomalla

Journaliste aéronautique et pilote privé, Volker K. Thomalla est spécialisé dans les questions de l’aviation d’affaires et du trafic aérien. Il a écrit une douzaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a été rédacteur en chef des magazines aéronautiques allemands Flug Revue et Aerokurier entre 1995 et 2016.

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