Le court mouvement de grève des techniciens de la Sabena Technics la semaine dernière a mis en lumière la faible disponibilité de la flotte de Canadair à un mois de la saison. Si les grévistes ont rapidement eu gain de cause et ont levé leur mouvement, du côté de la Sécurité Civile, le compte n’y est pas.
« En ce moment, on tourne entre zéro et un Canadair disponible, impossible d’organiser les vols d’entraînement » et de façon encore plus perverse, ce manque d’entraînement entraîne d’autres indisponibilités avec des avions qui subissent des dommages lors des missions et qu’il faut examiner à leur retour. « Depuis longtemps, nous avons un seuil de 45 heures de vol d’entraînement pour arriver performants pour une saison feu ! En ce mois de juin 2024 aucun équipage sur CL-415 n’est parvenu à effectuer ce nombre d’heures de vol sur Canadair, une première ! » précise Benoît Quennepoix, représentant du SNPNAC, le syndicat des pilotes de la base.
Conséquence directe, les formations d’équipages, notamment les qualifications de commandant de bord en pâtissent, deux d’entre elles ont dû être repoussées à la saison prochaine, alors même que les pilotes déjà ainsi qualifiés ne sont pas nombreux. Même son de cloche du côté des Beech.
Seul le secteur Dash s’en sort avec 6 avions disponibles et détachés à Ajaccio pour la semaine de « montée en condition opérationnelle » (MCO) qui se déroule actuellement (un avion est en maintenance et un autre en rétrofit d’avionique à Nîmes. Ce dernier devrait être disponible à nouveau courant juillet).
La faute au manque de personnels dédiés. Le temps presse, la saison commence officiellement dans 10 jours et le syndicat n’exclut pas de monter le ton face à une nouvelle situation délicate : « notre inquiétude, c’est que le niveau d’entraînement des équipages, conséquence d’une disponibilité opérationnelle faible, n’entraîne une augmentation du risque. »
Jusqu’à présent, la disponibilité globale des CL-415 permettait d’assurer le niveau d’entraînement mais la situation de ce début juin 2024 ne permet pas d’aborder sereinement la saison à venir. La balle est dans le camp de l’industriel. Le SNPNAC s’interroge désormais à voix haute : « La Sabena Technics aura-t-elle le temps de s’organiser pour redresser la barre afin que nous soyons en mesure d’assurer dans de bonnes conditions la prochaine saison feu ? Tout porte à croire que ce ne sera pas le cas…. »
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C'est scandaleux, ces pilotes ont un métier dangereux, et il est aggravé par une mauvaise, très mauvaise gestion administrative, et des manques de décisions..."en même temps" ...
Attention, cela pourrait être interprété si il avait des accidents comme homicides par négligeances.
Les seuls palliatifs aujourd'hui sont de compter sur les "autres" européens, une déchéance de plus, plus des petits avions gendre air tractors qui ne pourront pas tout faire.