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Aviation Générale

Airbus teste un A400M bombardier d’eau

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Frédéric Marsaly

L’information ne pouvait tomber mieux à l’heure où le manque de moyens aériens pour lutter contre les feux en France et en Europe s’est retrouvé en pleine actualité. Airbus a testé en Espagne ces derniers jours un A400M doté d’un kit pour permettre au gros porteur militaire de larguer eau ou retardant.

Le système qui équipe l’A400M est inspiré du principe des plateformes MAFFS (Modular Aerial Fire Fighting System) qui équipent certains C-130 de l’Air National Guard aux USA depuis 50 ans. Ces Hercules bombardiers d’eau ont pour mission d’épauler les moyens de l’US Forest Service quand ceux-ci sont débordés. L’équipement développé par Airbus se glisse dans la soute de l’A400M. Le constructeur parle d’une heure pour l’installer. Il utilise la rampe ouverte pour déverser la charge sur les feux.

La solution anti-incendie d’Airbus pour l’A400M se présente sous la forme d’un kit roulier de type RORO (roll-on/roll-off) ne nécessitant aucune modification de l’avion, le rendant ainsi totalement compatible avec tout appareil de la flotte, explique le constructeur. L’eau est stockée dans un réservoir chargé dans la soute et équipé de deux sorties distinctes auxquelles sont raccordées des conduites d’eau qui, lorsque le largage est déclenché, expulse l’eau par deux sections d’environ un demi-mètre carré à l’extrémité de la rampe arrière. « L’emploi de cette solution RORO permet de transformer facilement et rapidement l’avion en bombardier d’eau et d’intervenir ainsi dans les plus brefs délais.« 

L’A400M a été testé avec un emport de 20 tonnes d’eau. On peut penser qu’il pourrait emporter plus. Le kit pourrait être décliné en d’autres versions de capacité inférieure pour équiper Casa 295, C-27J et pourquoi pas des Embraer KC-390. C’est un marché potentiel important qui s’ouvre pour les deux partenaires industriels.

Airbus souligne que « grâce à sa capacité de vol en suivi de terrain à basse altitude et à sa manœuvrabilité à faibles vitesses, l’A400M est capable d’effectuer des largages d’eau avec une très grande précision et à très basse altitude (jusqu’à 150 pieds / 45 mètres). Outre le développement d’une version de série de ce kit, Airbus prévoit d’analyser ce type de missions en condition nocturne, afin de renforcer la capacité et l’efficacité de l’appareil dans cette configuration.« 

Des armées de l’air pouvant renforcer leurs moyens nationaux de lutte contre les incendies de forêt par ce biais ne manquent pas. On pense notamment à l’Indonésie qui utilisa un temps des Transall équipés d’une soute équivalente conçue par MBB dans les années 70, par le biais de la compagnie aérienne Pelita. Reste que le coût opérationnel d’un A400M peut s’avérer moins compétitif qu’un tanker privé disponible à la location saisonnière et armé par un équipage expérimenté aux opérations contre les feux.

Frédéric Marsaly

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Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.

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  • C’est une recherche de solution qui mérite d’être soulignée.
    Cependant la mise en condition opérationnelle de cet avion avec les besoins de l’Armee de l’air risque de poser un choix stratégique dans son utilisation.
    Au delà du coût , le travail sur feu demande un long apprentissage et avant de commencer les opérations de nuit comme l’exprime le PDG d’Airbus Defence , il faudrait entraîner des équipages spécifiques à cette mission.
    Seront ils disponibles au moment où le besoin s’en fera sentir.
    Il ne parle du temps de reconditionnement, il faudrait comparer le tonnage utilisé avec une noria de Canadair en rotation pas sûr que le bilan soit en sa faveur.
    Quant à l’utilisation de terrains sommaires ce n’est pas une capacité à mon avis qui soit utilisable pour augmenter le niveau opérationnel sur les feux de forêts.

    Pourquoi AIRBUS ne se lance t’il pas dans la production d’un avion Bombardier d’eau (amphibie), ils ont les compétences pour se faire.

  • Bonne idée mais avec un avion moins cher. Ce pourrait être l'occasion de relancer le projet ATM 42R , ATR42 avec rampe arrière en bénéficiant éventuellement des apports de la version STOL.

  • La voilà la bonne idée ! Notre pays n'a-t-il pas les moyens de produire de tels matériels volants, et par ailleurs de reconquérir le marché de l'aviation générale aussi ? Le problème est au fond : combien de politiques ont la culture aéronautique nécessaire pour avoir des idées lumineuses ?

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