Le projet Skyways de livraison de colis par drones automatiques imaginé par Airbus Helicopters débouchera sur des essais en grandeur nature à Singapour avant la fin de l’année. Le constructeur d’hélicoptères qui se défend de vouloir vendre des drones, se place, pour l’heure, au niveau du démonstrateur technologique.
En février 2016, Airbus Helicopters a signé un accord avec les autorités de l’aviation civile singapourienne pour tester un système de livraison de colis automatisé par drone. Ces essais se feront sur l’emprise de l’université nationale de Singapour (NUS), qui déploie ses installations sur environ 150 hectares. Le choix de Singapour ne doit rien au hasard : l’environnement urbain y est dense et les autorités politiques sont ouvertes aux solutions innovantes. Le projet d’Airbus Helicopters, baptisé « Skyways » dans sa phase projet a donc trouvé dans la ville état une oreille attentive…
Airbus Helicopters mise sur l’octoptère
Airbus reste discret sur le véhicule en cours de développement. On sait seulement que celui-ci sera un octocoptère, l’emploi de huit rotors étant un gage de sécurité. La perte d’un ou même plusieurs rotors ne serait pas synonyme de chute. La charge utile serait de 2 à 4kg, pour une masse en charge de l’appareil inférieure à 25 kg.
Airbus Helicopters vise également un automatisme total : chargement et déchargement des colis sur des infrastructures spécifiques, recharge de la batterie (qui devra supporter des milliers de charges, le choix de la technologie n’est pas encore entériné) et bien entendu navigation d’une station de livraison à une autre. Les cheminements se feront en basse altitude, moins de cent mètres du sol, via des itinéraires reconnus et identifiés.
« Nous voulons apporter une fiabilité sans commune mesure avec celle des drones jouets qui pullulent actuellement note Tristan Serretta, chef du projet pour Airbus Helicopters. Mais pour autant nous ne cherchons pas à vendre des drones : notre objectif est de bâtir le démonstrateur technologique d’un système de systèmes et de prouver son bon fonctionnement dans un environnement réel ». L’investissement n’est pas anodin…
Valider le principe
Airbus Helicopters ne donne pas de chiffre, mais il se monte à plusieurs centaines de milliers d’Euros. L’hélicoptériste ne recherche d’ailleurs pas à donner à son projet une rentabilité immédiate : « A mon sens, un tel système n’est pas viable en dessous de 80 stations de drones dans une ville de plusieurs millions d’habitants explique Tristan Serretta. Nous voulons dans une premier temps valider un principe »
Deux prototypes du drone volent déjà en France et ils seront bientôt expédiés à Singapour où la construction des stations a commencé. D’ici l’automne, ces stations seront opérationnelles et quatre drones seront en service, avec pas moins d’une vingtaine de salariés d’Airbus Helicopters affectés à l’opération. Les essais pourront alors commencer en multipliant les cycles automatiques de chargement, déchargement, recharges de batteries, tout en laissant les quatre appareils se débrouiller seuls dans l’espace aérien.
« C’est une première étape, un pari sur l’avenir, insiste Tristan Serretta. Le résultat de cette expérimentation déterminera la suite que l’on pourra lui donner ». On pense notamment chez Airbus Helicopters à une application en direction de navires à l’ancre. C’est indéniablement un coup de sonde donné dans une technologie encore balbutiante, mais qui pourrait exploser très rapidement dans les années à venir. Dans un monde qui évolue très vite et va de rupture en rupture, plus rien ne doit nous étonner…
Frédéric Lert
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Peut-être une occasion de tester le système Hartzell via le Hiller 360 (deux grandes pales et deux petites intercalées)