Publicité
Aviation Générale

Avec les pilotes d’essai d’iAero

Published by
Fabrice Morlon

iAero ce n’est pas que l’ApiBox. En termes d’effectif, la société basée à Darois est au 4ème rang des entreprises françaises spécialisées dans les essais en vol, juste derrière Airbus Helicopters. Du DR400 à l’Akoya, en passant par SolarStratos, de l’A300 ZERO G et jusqu’au SuperPuma, iAero intervient sur une multitude d’aéronefs civils et militaires. Sans oublier les eVTOL. A découvrir à AERO 2024 ou sur JumpSeat !

L’entreprise iAero, basée à Darois près de Dijon, est surtout connue pour son enregistreur de paramètres, l’ApiBox. Ce boîtier orange, dont plus de 1.000 exemplaires ont été installés sur toutes sortes d’aéronefs à travers le monde, est plébiscité par les aéro-clubs, les propriétaires et les exploitants d’avions et hélicoptères civils comme militaires.

Mais iAero, ce n’est pas que l’ApiBox. Le boîtier enregistreur est en fait la suite logique de l’activité première de l’entreprise, ce qui fait son cœur de métier, les essais en vol.

Le domaine d’activité essais en vol d’iAero s’étend de l’ULM à l’avion de ligne et jusqu’aux hélicoptères, que ce soient des aéronefs civils ou militaires. Parmi une longue liste, iAero est ainsi intervenu sur les avions légers DR400 ou Akoya, mais aussi sur Airbus A300 ZERO G, C-130, Boeing KC-135 et sur les hélicoptères Cabri, Dauphin, H175…

« Lors d’une campagne d’essais pour les moteurs SMA, au niveau 250, on voyait les ATR passer en-dessous de nous  » Gérald Ducoin. . © iAero

IAero se place au 4e rang des entreprises françaises spécialisées dans les essais en vol en termes de nombre de pilotes d’essais. Quatre pilotes, dont Gérald Ducoin, cofondateur d’iAero, font partie de l’effectif permanent. En fonction des besoins, cet effectif peut monter à 6 ou 7 pilotes.

Tous les pilotes embauchés par iAero sont issus de l’Ecole du Personnel Navigant d’Essais et de Réception (EPNER) et sont sous le régime du CRPN, la caisse de retraite des navigants qui assure également une prise en charge en cas d’accident. « C’est un point très important pour nous car certains pilotes d’essai travaillent en freelance et n’ont pas accès à ce régime » précise Gérald Ducoin. Les pilotes d’essais d’iAero sont des anciens militaires qui détiennent une qualification de type sur les appareils sur lesquels ils sont déployés.

« Au sein de l’équipe des pilotes, chacun a sa spécialité. Certains font l’ouverture du domaine de vol, d’autres valident les STC (certificat supplémentaire de type), assurent les vols de réception en sortie d’usine ou après l’entretien des aéronefs » précise encore le cofondateur d’iAero.

Le travail d’un pilote d’essai n’est jamais un travail solitaire. En plus des pilotes d’essais d’essai, iAero fournit une prestation complète d’essais en vol, comprenant a minima le pilote, un ingénieur et un mécanicien navigant.

Pour les essais sur de nouveaux avions, l’équipe d’essais intervient en amont du programme, à partir des dessins préliminaires. Et le travail d’un pilote d’essai est avant tout administratif. Avant même de voler, le pilote et son équipe vont valider les techniques d’essais et préparer la campagne de tests.

« Nous participons par exemple à la définition des commandes de vol et nous accompagnons l’avionneur dans le processus de certification. Plus on intervient tôt dans le programme, moins il y a de mauvaises surprises. Par exemple, nous sommes parfois intervenus seulement à partir des essais en vol et nous avons détecté de gros problèmes de conception qu’il a fallu revoir. En plus d’une perte de temps, c’est une énorme perte d’argent pour le programme  » ajoute Gérald Ducoin.

En plus des vols de réception des Robin DR400 avant leur livraison aux clients, Gérald Ducoin est intervenu sur de nombreux programmes comme le moteur SMA, les APM20 et 30 d’Issoire Aviation ou entre l’amphibie à hydrofoils Akoya. « Quelle sensation lorsqu’on a mis l’Akoya sur l’eau et qu’on a testé les foils pour la première fois. C’est un programme qui m’a beaucoup marqué, d’un point de vue des essais bien sûr mais surtout d’un point de vue humain. Dans les programmes de certification, ce qui est le plus enrichissant est le contact humain, les échanges et la confiance mutuelle que nous développons. »

Gérald est également pilote d’essais de l’avion solaire Solar Stratos. « Nous avons récemment repris les vols de manière à préparer les prochaines étapes : une montée à 10.000 mètres puis le vol stratosphérique. Je ne ferai pas ces vols, c’est Raphaël Domjan qui s’en chargera. Mon rôle ici est de m’assurer, en montant à 8.000 mètres, que les deux vols de Raphaël se feront en toute sécurité. »

Pour Gérald Ducoin, ce qui fait l’intérêt d’un programme d’essais en vol est avant tout l’humain. Malgré le stress, ce sont les échanges et la communication qui font que l’équipe reste soudée. © Solar Stratos

Stéphane Lignier, ancien pilote militaire, est quant à lui chargé des essais en vol des hélicoptères. Il travaille actuellement en Chine sur le programme AC352, l’hélicoptère développé par AVIC en partenariat avec Airbus et dérivé du H175. Stéphane a accumulé 650 heures de vol sur le programme pour explorer le domaine de vol de l’hélicoptère jusqu’à ses limites.

« Les tests sur hélicoptères peuvent se dérouler sur quelques jours comme sur plusieurs mois » précise Stéphane Lignier. L’équipe est ainsi intervenu sur la validation du TICAS II sur Super Puma, l’intégration de caméras thermiques FLIR pour la gendarmerie nationale ou plus récemment des capteurs de radioactivité en vue des Jeux Olympiques pour la surveillance des sites.

« Notre travail consiste à dire qu’un choix technique ne fonctionnera pas plutôt que d’orienter les ingénieurs vers ce qui va marcher » explique Stéphane Lignier qui poursuit : « le rôle du pilote d’essais est de ne pas brider la création et l’imagination des ingénieurs, mais de l’accompagner pour réussir. »

Les prochains essais en vol se feront avec VoltAero qui travaille sur l’avion hybride Cassio et avec Ascendance Flight Technologie, la start-up française qui développe un eVTOL. « Ca sort un peu de l’habituel, c’est un formidable challenge ! On se prépare en validant au simulateur puis on va voir ce que ça donnera une fois en vol » s’enthousiasme Gérald Ducoin.

iAero exposera au cours de l’AERO à Friedrichshafen du 17 au 20 avril 2024 sur le stand A4-300.

Retrouvez Gérald Ducoin en direct sur JumpSeat. Les reporters d’Aerobuzz.fr vous donnent rendez-vous au salon Aero 2024, les 17, 18 et 19 avril 2024. Plus de 5 heures d’émission par jour sur la chaine JumpSeat.

Publicité
Fabrice Morlon

Pilote professionnel, Fabrice Morlon a rejoint la rédaction d’Aerobuzz, début 2013. Passionné d'aviation sous toutes ses formes, il a collaboré à plusieurs médias aéronautiques et publié une dizaine d'ouvrages, notamment sur l'aviation militaire.

Recent Posts

Fin du Puma dans la Royal Air Force

Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More

21 novembre 2024

Le radar de la tour de contrôle de CDG héliporté

La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More

21 novembre 2024

Service prolongé jusqu’en 2040 pour les PC-7 suisses

Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More

21 novembre 2024

Spirit Airlines se place sous la protection du chapitre 11

On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More

21 novembre 2024

Biblio – Cavalier du ciel

Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More

20 novembre 2024

Le Pérou reçoit un Beechcraft King Air 360CHW équipé evasan

Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More

20 novembre 2024
Publicité