Ils ont fait le tour du monde avec Solar Impulse. Des fonds de vallée en Alaska aux pistes saturées des plus grands aéroports, ils sont la référence. Il n’y a plus de nouveaux programmes d’aviation générale sans les roues et les freins Beringer.
Qui de Gilbert Beringer ou Christian Louboutin a été le premier à adopter la couleur rouge pour signer son produit ? Il y a des chances pour que ce soit Gilbert. Mais dans un cas comme dans l’autre, au premier coup d’œil, le rouge est la marque de la différence. Si du côté du chausseur, il s’agit en dernier ressort d’entretenir une image de marque, en ce qui concerne l’équipementier, c’est d’abord une question de performance et de sécurité. On ne plaisante ni avec l’adhérence, ni avec le freinage. Et pourtant…
Gilbert Beringer vient de la moto, un univers dans lequel l’adhérence et le freinage sont vitaux. Il s’est fait un nom en innovant en permanence. Son laboratoire était la compétition. Et puis un jour, quand il a eu l’impression d’avoir fait le tour de la question, il est revenu à ses amours de jeunesse. De la moto, il est passé à l’aviation. Dès les premiers tours de pistes, il a pris conscience d’un problème et il a décidé de le résoudre.
Aujourd’hui ses freins et ses roues sont en première monte sur toute la gamme Cirrus Aircraft, jet compris. On parle ici du premier constructeur d’aviation générale au monde. Excusez du peu. Plusieurs fois par semaine, des roues et des freins sont assemblés à Gap-Tallard à destination des USA. Cirrus n’est pas le seul client. Loin de là…
Et pourtant, le marché n’attendait pas Gilbert Beringer comme le messie. Comme ils se contentaient de leurs Lycoming et Continental, les constructeurs aéronautiques ne se posaient pas de question en ce qui concerne les roues de leurs avions. Les pilotes savaient qu’ils devaient surveiller la pression et qu’une roue pouvait bloquer au freinage.
Beringer s’est fait une réputation dans le monde de l’ULM avant de passer à l’aviation certifiée. Avant d’acquérir la connaissance nécessaire des carcans de la réglementation, il a équipé les constructeurs les uns après les autres. L’ULM a été une transition indispensable. Un laboratoire, comme la moto…
Quand Bertrand Piccard et André Borscheberg ont imaginé Solar Impulse, ils ont confié à Beringer et Michelin les roues, pneus et freins de leurs deux avions solaires. Tout l’équilibre reposait sur une roue. Cette roue avait été conçue à l’origine pour des avions expérimentaux qui courraient à Reno. Elle était certifiée pour les Cirrus et des Diamond.
Pour Solar Impulse, HB-SIA et HB-SIB, la roue et son pneu ont néanmoins fait l’objet d’une attention particulière. Pendant toute l’aventure, à commencer lors des essais, roues et pneus ont été retournés à Gap pour contrôle, tous les 10 kilomètres. Les pilotes de l’aviation générale n’ont surement pas conscience qu’ils bénéficient de ce retour d’expérience.
Si le rouge des jantes est immuables (quoi que Beringer est capable de satisfaire aux exigences esthétiques de ses clients), en revanche, le produit en lui-même est en perpétuelle évolution. Chaque année apporte son lot d’innovations.
Des roues, Beringer s’est naturellement intéressé aux amortisseurs et aux jambes de train d’atterrissage. A la veille du début de la saison, en Alaska, les pilotes de brousse partent avec plusieurs ensembles pour éviter d’être immobilisés au milieu de nulle part. Gilbert est leur ange gardien…
L’essentiel de la production de Beringer est exporté à travers le monde et en particulier aux USA où l’entreprise possède une filiale. Mais toutes les pièces sont produites dans un rayon de quelques kilomètres autour de l’aérodrome de Gap-Tallard où sont assemblées les roues. Gilbert et Véronique Beringer misent depuis longtemps sur le circuit court.
A Friedrichshafen comme à Oshkosh, les visiteurs des grands salons aéronautiques ont vite fait de juger de la qualité d’un nouvel avion ou d’un nouvel ULM. Ils baissent le regard à la recherche de la signature rouge qui les rassurera. Ici, le rouge, c’est tout sauf de la frime.
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