Cirrus Aircraft se prépare à livrer le 7.000ème exemplaire de son monomoteur SR. La start up américaine des années 1980, sous capitaux chinois depuis 2011, est plus qu’un constructeur d’avions légers. Elle a inventé une nouvelle façon de voler pour des clients qu’elle va chercher hors du cercle aéronautique. Le Cirrus SR20/22 justifie à lui seul le bien fondé du programme AGATE piloté par la NASA pour revitaliser l’industrie aéronautique américaine.
Cirrus est l’illustration même de la capacité des Etats-Unis à se mobiliser sur des grands sujets. Au milieu des années 1980, au plus fort du déclin de l’aviation générale, quand les grands constructeurs qu’étaient alors Cessna, Piper, Beechcraft ou encore Mooney n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes, les U.S.A. ont lancé un vaste plan Marshall pour revitaliser l’aviation générale.
Ce plan qui est entré dans l’histoire aéronautique sous le nom d’AGATE, était piloté par la NASA et fédérait la FAA, les industriels et les universités. Les deux plus beaux fruits du programme AGATE sont Cirrus et Garmin.
Cirrus Aircraft créé de toute pièce en 1984 par Alan et Dale Klapmeier a complètement repensé l’avion léger en plaçant le pilote au cœur de la problématique. Et pour être plus précis encore, il ne faut pas parler ici de pilote mais d’utilisateur pour lequel l’avion léger est avant tout un moyen de déplacement au même titre qu’une voiture. D’emblée, Cirrus a choisi de s’adresser prioritairement à une clientèle aisée qui avait les moyens de satisfaire des besoins de voyages (professionnels et privés), plutôt qu’aux traditionnels passionnés d’aviation. Et à l’évidence, cela a fonctionné.
Dix-neuf ans après son lancement en 1999, le monomoteur à pistons SR (pour Single Reciprocating) est un véritable succès aéronautique et commercial. En 2017, Cirrus a livré 350 exemplaires du SR, poursuivant ainsi sur un rythme annuel établi, pour la quatrième année consécutive, à plus de 300 exemplaires livrés.
Le tout premier SR, le SR20, a été livré en 1999. Equipé d’un glass cockpit et d’un parachute de cellule de série, le modèle a apporté du neuf dans l’aviation générale. Les avions de la série SR d’aujourd’hui comprennent le SR20, SR22 et le SR22T turbocompressé.
Désormais dans sa sixième génération, la série SR est l’avion à pistons de l’aviation générale le plus vendu de sa catégorie depuis seize années consécutives.
2017 a vu le lancement d’une version améliorée du SR, le G6, doté d’une avionique Cirrus Perspective+ par Garmin, un cockpit connecté et des options premium pour un aménagement cabine luxueux. L’avion est équipé d’éclairage du coffre et des marche-pied, une télécommande permet de verrouiller et déverrouiller les portes, comme sur une voiture. La start up des années 1990 transpose à l’aviation légère les fondamentaux du haut de gamme de l’automobile
A la manière des constructeurs automobiles, Cirrus a construit une relation étroite avec ses clients et il en tire parti en proposant régulièrement de nouveaux millésimes pour inciter au remplacement. Et ça marche. C’est ainsi que les clients, friands d’options et de nouveautés aussi bien technologiques qu’esthétiques, renouvellent leur avion à un rythme soutenu et montent en gamme. Une part importante des acheteurs du monoréacteur Cirrus SF50 sont des propriétaires de SR22. Cirrus a d’ailleurs conçu le cockpit du SF50 à l’image de celui du SR22 pour faciliter la transition.
S’il est possible d’acheter un avion avec une livrée standard et lui adjoindre quelques options, Cirrus Aircraft a poussé la personnalisation jusqu’à intégrer le client dans un véritable bureau d’étude pour le développement de son avion.
Le client, lorsqu’il choisit « Cirrus Xi » est intégré au processus de personnalisation de son avion. Un consultant du bureau Xi est mis à disposition du client, qui réfléchit avec lui à réaliser un avion qui lui ressemble, selon sa personnalité, ses souhaits et ses envies.
Une palette de couleur est proposée pour la livrée, des échantillons de différentes matières sont présentés au client pour le tableau de bord et les sièges, différentes configurations cabines sont testées… le client peut choisir jusqu’à la couleur du fil qui servira à coudre le cuir des sièges et à faire graver son blason dans les sièges et le faire peindre sur l’empennage.
Une part importante des clients ont découvert l’aviation légère en achetant un Cirrus. Beaucoup n’avaient jamais piloté avant. Ils ont appris sur leur propre avion. Mais si Cirrus a atteint son but, c’est qu’il sait accompagner ses clients non seulement lors de leurs premiers sauts de puce, mais aussi et surtout tout au long de leur activité.
A la base, il y a une formation de qualité qui tend vers une parfaite connaissance de la machine et de ses systèmes, notamment de tout ce qui permet de sortir d’une situation délicate.
C’est bien évidemment le parachute balistique de secours qui en dernier ressort permet de ramener au sol l’avion et ses occupants. C’est aussi, le bouton bleu au milieu du tableau de bord qui permet de ramener l’avion en ligne de vol et au pilote de reprendre ses esprits. Le pilote de Cirrus se sent en confiance.
Avec son programme intitulé Cirrus Approach, l’avionneur offre la possibilité au client n’ayant jamais volé d’apprendre à piloter son appareil et au pilote propriétaire expérimenté de prendre en main son avion. La formation se fait à distance, en ligne, et sur site dans un Cirrus Training Center. Cirrus Aircraft avance un chiffre 12.000 pilotes et propriétaires ayant participé à cette formation.
Cirrus ne se contente pas de former les propriétaires d’avions neufs. En complément du programme Cirrus Approach, l’avionneur a également lancé Cirrus Embark en 2017, dédié spécifiquement aux acquéreurs de SR d’occasion. La formation se présente comme une transition vers l’utilisation d’un SR, dispensée par un instructeur homologué par Cirrus. Plus de 500 pilotes ont bénéficié de ce service depuis son lancement en juillet 2017.
Les programmes de formation sont dispensés dans les Cirrus Training Center répartis sur le globe. En France, c’est Aerolithe, au Plessis-Belleville, représentant de la marque dans l’hexagone, qui est chargé de suivre la formation des pilotes de SR.
Les acquéreurs de SR sont de natures diverses. Outre les propriétaires privés, la série des avions SR a séduit également les organisations gouvernementales et les écoles de pilotage.
Sur 7.000 appareils livrés, près de 500 d’entre eux sont des avions « missions spéciales. » Parmi eux, le Cirrus Perception, utilisé notamment par la police du Minnesota, intègre un pod installé derrière l’aile droite, sur le fuselage, équipé de caméras et de différentes senseurs reconfigurables pour l’observation et la surveillance.
Les SR sont également présents dans les formations des pilotes, depuis l’ab initio avec les cadets et jusqu’aux pilotes militaires. En 2017, Cirrus Aircraft a signé deux contrats avec des références de marque. Lufthansa Aviation Training a acquis 25 SR20 en juin et Emirates Airlines, avec son Emirates Flight Training Academy, a acquis 22 exemplaires du SR22 pour ses formations ab initio.
Ces deux écoles de choix rejoignent de nombreuses autres écoles, comme la Japan Civil Aviation College, plusieurs écoles américaines dont la Southern Utah University et Vincennes University, mais aussi l’U.S. Air Force Academy, la Royal Saudi Air Force et sans oublier Cassidian qui fournit à l’armée de l’air et à la Marine françaises les SR20 pour la formation des pilotes militaires.
Le monoréacteur Vision Jet SF50 dont les livraisons ont débuté au printemps 2017 s’inscrit dans le prolongement du monomoteur SR22. Il reprend tous les points forts qui font le succès des avions à pistons. La montée en gamme est logique, à la fois parce qu’elle répond à une attente de la clientèle, à la fois parce que cette clientèle à les moyens de satisfaire ses envies.
Si l’on se replace dans la perspective du programme AGATE de la NASA, le SF50 incarne la rupture technologique qui était espérée mais à laquelle il était alors difficile de croire. Le prestigieux Collier Trophy décerné début avril 2018 par la National Aeronautic Association au SF50 vient confirmer le rôle jouer par Cirrus dans la revitalisation de l’aviation générale. Pour Dale Klapmeier, actuel PDG, ce prix tant convoité est une grande fierté, comme doit être aussi une immense satisfaction, pour lui et son équipe dirigeante, un carnet de commandes de plus de 7.000 avions.
Fabrice Morlon
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un devis pour une CIRRUS R22 G5 ou G6 et Merci
NB: je suis en Tunisie