Le premier monoréacteur personnel de l’histoire de l’aviation vient d’obtenir sa certification aux USA. Au début des années 2000, les pocket jets étaient nombreux sur la ligne de départ. A l’arrivée, il n’y en a plus qu’un : le SF-50 Vision Jet de Cirrus Aircraft. Et c’est d’un vrai parcours du combattant dont a triomphé le constructeur américain passé, entre temps, sous contrôle chinois. Dans ces conditions, peut-on dire que le premier monoréacteur privé de l’histoire de l’aviation est… chinois ?
Il y avait Adam Aircraft avec son biréacteur Adam 700, Piper avec le PiperJet, Diamond Aircraft avec le D-Jet. Eclipse avec ses 2.200 commandes prédisait une révolution comparable à celle de l’informatique, n’hésitant pas à comparer les pocket jets aux PC (Personnal Computeur). Les uns après les autres, ces projets et bien d’autres encore portés par d’éphémères start up, se sont dégonflés et ont fini par ne plus exister.
Sauvé par des capitaux chinois
Seul est resté Cirrus Aircraft et son monorécateur SF-50 Vision Jet. Le constructeur américain lui aussi failli connaître le même sort que ses concurrents. Son sauvetage par le consortium chinois CAIGA (China Aviation Industry General Aircraft) lui a permis de relancer le programme SF-50 alors en sommeil profond et de le mener à terme. Ils étaient nombreux sur la ligne de départ et le seul à l’arrivée est d’une certaine manière… chinois.
L’argent injecté par CAIGA n’a pas suffit à faire du monoréacteur un avion commercialisable. Il a fallu tout le savoir-faire de Cirrus Aircraft. Ila été nécessaire aussi de faire évoluer les exigences de la certification puisque cet avion est à lui seul – et sans doute pour longtemps encore – une catégorie à part entière. En multipliant les aides au pilotage, les automatismes et les sécurités pour rendre accessible son monoréacteur à n’importe quel acquéreur, Cirrus Aircraft a posé un casse-tête à la FAA (Federal Aviation Administration) chargée de valider le dossier de certification.
Le casse-tête de la certification
Avec le choix d’équiper le SF-50 du parachute de secours qui a contribué à la réputation sécuritaire de ses 6.000 monomoteurs SR-20/22, Cirrus Aircraft a soumis à la FAA un problème tant éthique que réglementaire. Le parachute balistique d’une complexité réelle à mettre en œuvre pour un avion aussi lourd (2.730 kg de masse maximale au décollage), aussi rapide (300 kts en croisière) et volant haut (25.000 ft) n’étant pas exigé dans le cahier des charges de la certification, comment l’administration devait-elle le prendre en compte ?
Afin de trancher le débat, Cirrus Aircraft a mené des essais, périlleux et coûteux, qui n’étaient pas exigés, mais qu’il a jugés indispensables. La FAA a finalement choisi de suivre le constructeur dans sa logique. Reste à savoir maintenant comment l’EASA va aborder le problème au moment de certifier le SF-50 en Europe.
Il s’agit là d’un cas d’école qui pourrait faire jurisprudence alors que la FAA et l’EASA cherchent à desserrer leur étau sur l’aviation générale. Cirrus Aircraft a montré que les constructeurs aéronautiques pouvaient avoir le sens des responsabilités et qu’à ce titre, les administrations pouvaient peut-être leur accorder un peu plus de confiance.
Un positionnement marketing assumé
A la décharge de la FAA et de l’EASA, tous les constructeurs n’affichent pas la même rigueur que Cirrus Aircraft dont le modèle économique repose entièrement sur la facilité de mise en œuvre de son produit. Les Cirrus ne s’adressent pas exclusivement à des passionnés d’aviation qui ont toujours rêvé de posséder un avion.
Une part importante des propriétaires de monomoteurs SR-20/22 a découvert l’aviation générale en achetant un avion. Ils n’étaient pas pilote avant d’avoir l’idée de posséder un avion. Ils avaient surtout un besoin de déplacement rapide. Le génie marketing de Cirrus a été de répondre techniquement à ce besoin. Le succès du SR-22, le monomoteur à piston le plus vendu dans le monde depuis treize ans en est la preuve.
La plupart des 600 clients du Vision Jet sont propriétaires ou ont été propriétaires d’un SR-20/22. D’où qu’ils viennent, ce sont aujourd’hui des pilotes expérimentés qui ne seront pas dépaysés quand ils prendront les commandes de leur nouvel avion, d’autant que Cirrus Aircraft a tout pensé pour que la transition se fasse dans les meilleures conditions.
Un support client inédit
Et même si le client Cirrus se retrouvera dans un univers qui lui est familier quand il va s’asseoir pour la première fois en place gauche de son Vision Jet flambant neuf, Cirrus Aircraft a prévu de l’accompagner. Le constructeur a choisi d’effectuer ses livraisons à Knoxville, dans le Tennessee. Là, il a implanté un complexe qui regroupe tout ce dont pourra avoir besoin un client.
Il y a en particulier un simulateur de vol full flight Level D développé par CAE. Autrement dit, un véritable outil professionnel, du même niveau que ceux sur lesquels sont formés les pilotes de ligne. Ce FFS (Full Flight Simulator) est intégré au cursus de formation élaboré par Cirrus.
Les clients sont appelés à séjourner plusieurs fois à Knoxville. Ceux qui logeront sur l’aéroport, dans l’hôtel partenaire, pourront bénéficier d’une chambre dont la décoration reprendra celle de leur futur avion. Cirrus sait prendre soin de ses clients et cela lui a réussi jusqu’à présent. Ils sont plus de 600 à lui avoir commandé un Vision Jet à près de 2 millions de dollars pièce, avant même d’avoir pu l’essayer.
Cirrus Aircraft prévoit d’en livre trois avant la fin de l’année, et entre 25 et 50 en 2017. Si tout se passe comme prévu, dès 2018, il devrait atteindre le rythme de croisière à 125 livraisons par an. L’aviation générale est entrain d’entrer dans l’ère du pocket jet !
Gil Roy
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Les avantages sont multiples mais principalement un excellent ratio masse/résistance, efficacité et feeling de freinage ainsi que des gains significatifs en coûts de maintenance.
La technologie est très différente des systèmes concurrent et est largement inspirée des freins de compétition moto, voiture et formule 1 qui ont fait la marque Beringer depuis 1985.
Je vous invite à visiter notre site internet pour tout complément d'information, ou à nous contacter directement : sales@beringer-aero.com
Cocorico ! Il y a un petit bout de France sur ce jet, un petit bout qui a son importance: les roues (avec ses freins et ses maître-cylindres), en 8'' pour les roues principales, et un peu moins pour la roue AV. Beringer se refuse à communiquer sur le sujet, dommage, mais il a sans doute raison: pour vivre heureux, vivons cachés !
Bon, une info qu'il faut savoir, les succès français sont tellement rares. Les roues Beringer ont largement franchi les frontières, de 4" à 12".
JMK
Quels sont les avantages de ces roues ?
Je laisse Gilbert Beringer vous répondre. Je dirais la puissance et l'endurance du freinage, d'abord.
JMK
http://www.beringer.fr/