En cloture du séminaire organisé le 30 mars 2012 par le musée de l’air et de l’espace (Paris-Le Bourget), Christian Tilatti, conservateur en chef du Musée, a posé le problème de la collecte, de la conservation et de la valorisation aéronautique.
Après le séminaire d’Angers, en 2011, cette journée est une nouvelle étape dans la réflexion permettant de faire évoluer les pratiques dans le domaine de la conservation, de la restauration et de la valorisation du patrimoine aéronautique.
Des questions essentielles sont posées auxquelles nous souhaitons apporter des réponses grâce à l’expérience de nos collègues des musées d’histoire et des musées de sciences et de techniques qui sont confrontés aux mêmes interrogations.
Dans un domaine où les matériels sont de plus en plus encombrants, que doit-on conserver pour constituer le patrimoine de demain ? Quels sont les critères de choix ?
En 1919, à peine plus d’une dizaine d’années après l’invention de l’aviation pratique, la France décide la création d’un conservatoire de la navigation aérienne, à l’image de grands musées techniques, le Musée des arts et métiers en France, le Deutsches Museum en Allemagne….
Grâce à cette initiative, le musée de l’Air et de l’Espace possède aujourd’hui la plus importante collection au monde en ce qui concerne l’aérostation et les débuts de l’aviation.
Aujourd’hui, les contraintes de conservation des objets de grands formats nous imposent le choix de solutions alternatives pour constituer le patrimoine que nous allons léguer aux générations futures.
Dès la création du musée, en 1919, des maquettes au 1/10ème ont été réalisées pour représenter les modèles qui n’étaient pas présents dans les collections. A l’occasion du démantèlement des missiles du plateau d’Albion, le musée à récupéré la totalité des maquettes d’instruction dont certaines sont exposées.
Pour d’autres secteurs d’activités comme le contrôle aérien, il faut définir, avec les experts du domaine, les équipements qui, dans le cadre d’un programme de valorisation présentent un intérêt muséographique. La mémoire de ces activités se conservant parallèlement grâce à des campagnes de collecte du patrimoine immatériel.
D’autre part, à l’instar de ce qui se réalise dans les domaines de l’archéologie et des monuments historiques, les simulations informatiques peuvent être d’utiles substituts à la conservation des objets réels.
Comment diffuser une collection photographique en respectant le droit des auteurs ?
Comment conserver et transmettre la rationalité technique, voir le fonctionnement et la remise en vol d’un aéronef, tout en préservant son authenticité qui implique la réversibilité des interventions ?
Doit-on accepter un fonctionnement partiel ou total et, d’une certaine façon, la prolongation de la « vie active » d’un objet technique, au risque de l’usure des pièces mécaniques et des éventuels risques liés à l’usage ?
La préservation de la technique doit-elle être reportée sur des répliques on des modèles informatiques ?
Si dans les domaines des beaux-arts, de l’archéologie, la réflexion sur les méthodes et protocoles de restauration est très nourrie, dans le domaine du patrimoine technique, du fait de ses spécificités, de nombreuses questions sont encore posées.
Quelle complémentarité entre les spécialistes du domaine, détenteurs des savoir-faire industriels et les restaurateurs formés aux techniques de la restauration du patrimoine culturel ?
Le patrimoine technique requiert une méthodologie particulière, de part sa nature et parce que l’on a affaire le plus souvent à des multiples. Cette journée du vendredi 30 mars 2012, qui se prolongera en 2013 à l’occasion d’un nouveau séminaire de formation en partenariat avec l’Aéro-Club de France et l’Institut National du Patrimoine, a été une nouvelle occasion de faire avancer cette réflexion en prenant appui sur l’expérience acquise dans nos musées et associations.
Christian Tilatti
Conservateur en chef du patrimoine
Musée de l’air et de l’espace – Le Bourget
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Collecter, conserver et valoriser le patrimoine aéronautique
Lorsque vous allez dans un musée, vous rencontrez des civilisations, des cultures différentes, que peut-être vous ne comprenez pas, ou que vous ne connaissez pas bien, mais cela vous inspire le respect, cela vous attendrit, vous intéresse. Le musée n’est qu’une photographie du passé. Il manque le film décrivant le déroulement jusqu’au présent. On nous dit que la biodiversité est en voie de régression rapide. On nous dit que l'expansion humaine a bouleversé les équilibres écologiques existants. Notre égoïsme refuse la vision du passage entre les deux événements.
Dans le passé de ce musée, il y a nos racines du présent. Si l’on feuillette un magazine d’horticulture, on trouve un paragraphe sur les nuisibles. Les animaux et les insectes. On y trouve toutes les astuces et les produits pour les détruire. Il y a bien longtemps que je n’ai plus revu de hérisson. Je me souviens encore lorsque j’étais petit des perdrix avec leurs poussins qui défilaient dans les champs. L’an dernier j’ai vu ma première et unique tortue d’Hermann près d’un bassin, quoique méfiante, elle s’était peu à peu habituée à ma présence.