Au premier trimestre 2016, les livraisons d’avions légers et d’affaires sont en recul de près de 10% en valeur dans le monde. Celles d’hélicoptères plongent de plus de 30%. Malgré les efforts des constructeurs pour innover, les ventes ne se redressent pas. Trimestre après trimestre, l’industrie se fragilise un peu plus.
L’allègement du cadre réglementaire tant réclamé par les industriels américains et européens suffira-t-il à relancer l’activité ? Pas sûr, mais il peut y contribuer au moment où la conjoncture économique redeviendra, pour les clients finaux, plus favorable à l’investissement. D’où les efforts des principales associations internationales de constructeurs et d’opérateurs d’aviation générale, en tête desquelles National Business Aviation Association (NBAA), European Business Aviation Association (EBAA) et General Aviation Manufacturers Association (GAMA). Elles aiguillonnent depuis des mois la Federal Aviation Administration (FAA) et l’Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) pour accélérer la remise à plat promise des procédures de certification et de maintenance des aéronefs.
Ce travail de longue haleine doublé aux USA d’un intense travail de lobbying auprès des politiques, nécessite une énergie énorme. L’inertie des administrations est épuisante. En dépit de leur volonté affichée de faire évoluer leur mode de fonctionnement qui a atteint un niveau de complexité technocratique que chacun déplore, les fonctionnaires fédéraux et européens semblent otages d’un système. Même s’il faudra du temps pour desserrer l’étreinte réglementaire avant de commencer à tirer un bénéfice de l’assouplissement escompté, l’industrie redouble actuellement d’efforts malgré les difficultés commerciales auxquelles elle fait face depuis 2008 maintenant.
La récession à laquelle sont confrontés les constructeurs aéronautiques d’aviation générale prend toute son ampleur au vu des livraisons du premier trimestre 2016. En valeur, la baisse est de -9,5% par rapport à 2015. Au premier trimestre 2015, le recul avait déjà été de -12,6%. La baisse cumulée atteint donc plus de 23%, passant de 5,2 Md$ au premier trimestre 2014, à 4 Md$ au premier trimestre de cette année. En nombre d’avions livrés, d’un trimestre sur l’autre, la baisse est de -3,7%, soit une perte de 16 avions.
Si le créneau des avions à piston résiste le mieux avec une différence de -1% (191 livraisons au 1T16 contre 193 au 1T15), celui des turbopropulseurs rétrograde de près de -7% (109 contre 117). Cirrus Aircraft avec une gamme sans cesse renouvelée tire son épingle du jeu : le constructeur du SR20/22 a livré 14 avions de plus soit un bond de 38% du montant de ses livraisons (42,15 M$). Les livraisons de jets sont en recul de 16 unités, soit -3,7%. A contrecourant de la tendance générale, Embraer double quasiment ses livraisons (23 contre 12) grâce notamment à ses deux nouveaux modèles Legacy 500 et Lagacy 600/650.
|Livraisons d’avions au premier trimestre 2016|1T 2014|1T 2015 |1T 2016 | Variation 1T16/1T15|
|Piston| 241| 193|191|-1,0% |
|Turboprops |125| 115|109|-6,8%|
|Business Jets |154| 133|122|-4,7%|
|Nombre Total |520 |441|422|-3,7%|
|Valeur Totale|5.2 Md$|4.5 Md$|4Md$|-9,5%|
|Source : GAMA|Livraisons d’hélicoptères au premier trimestre 2016 |1T 2014 |1T 2015|1T 2016 |Variation 1T16/1T15|
|Piston |74 |60|60|0,0%|
|Turbine |156 |141|103|-27,0%|
|Nombre Total |230 |201|163|-18,9 %|
|Valeur Totale|1.0 Md$|0.8 Md$|0,6Md$|-30,4%|
|Source : GAMA|Gil Roy
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Combien de temps pourront encore tenir les constructeurs d’aviation générale ?
Bonjour Gilles,
je lis avec beaucoup d'interet la newsletter d'Aérobuzz.
je suis surpris de constater qu'il n'existe pas de passerelles entre le transport aérien d'affaire et l'activité du tourisme français.
les agences réceptives françaises dont l'activité consiste à proposer nos services à des opérateurs étrangers vers la France et à leur vendre, pour leurs clients, une offre différente de celle de l'industrie touristique de masse ne sont pas structurées en réseau.
Nous sommes en train de remédier à cela en créant très prochainement la French DMC Association pour proposer une offre nationale et avoir la visibilité internationale qui nous fait défaut.
Plutôt que d'attendre que ces émetteurs aient des liaisons aériennes installées pour proposer nos régions, pourquoi ne pas aller les chercher avec de petits porteurs en établissant des fréquences régulières de 2 vols hebdomadaires en créant ensemble des offres qualitatives à des tarifs raisonnables ?
je vous invite, ainsi que vos lecteurs professionnels, à visiter notre page facebook.
https://www.facebook.com/FrenchDMCAssociation/
Combien de temps pourront encore tenir les constructeurs d’aviation générale ?
Quelle crise? Le "toujours plus" a atteint ses limites, n'est ce pas?
La crise n'est pas réellement économique mais plutôt mentale et bureaucratique: en physique, aidée par la technologie qui permet des mesures d'une précision incroyable, les découvertes ou les affinements des modèles ont lieu tous les jours. Le monde continue à avancer mais peut être pas avec la consommation...