Sept mois après avoir présenté le Falcon 5X, Dassault dévoile à Ebace (20-22 mai 2014) le Falcon 8X, extrapolé du 7X. Le nouveau triréacteur qui gagne en autonomie, présente une cabine plus longue d’un mètre. Avec le 8X, l’avionneur français vise le très prometteur marché asiatique.
On n’arrête plus Dassault. Après avoir dévoilé le Falcon 5X, à l’occasion de la dernière convention NBAA, en octobre 2013 à Las Vegas, le constructeur français présente, en lever de rideau du salon Ebace de Genève (20-22 mai), le Falcon 8X. Bien qu’il ait fait son entrée dans la famille là où on ne l’attendait pas, le 5X était annoncé depuis plusieurs années. En revanche, le 8X est une surprise.
Avec ce double lancement, Dassault veut être prêt quand le marché se réveillera et que la demande se redressera. « Il est apparu que nous devions pouvoir proposer deux types de produits, un tout nouveau avec le 5X, et donner plus de capacité sur le haut de gamme, notamment en ce qui concerne le rayon d’action », affirme Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation.
Contrairement au 5X qui est un avion entièrement nouveau, le Falcon 8X est une évolution du 7X qui permet au modèle haut de gamme de la famille Falcon de faire un bond en avant dans le temps, en gagnant au passage une cabine plus longue de 110 cm et 500 NM supplémentaires d’autonomie. Le 8X ouvre ainsi de nouvelles possibilités de liaisons directes entre l’Asie et l’Europe, et entre l’Asie et l’Amérique du Nord. « C’est une réponse très précise aux attentes d’une partie de notre clientèle », confirme Eric Trappier. Avec 8 passagers et 3 membres d’équipage, le 8X permet, au départ de Pékin, de rejoindre en direct Londres, New York ou Auckland.
Par rapport au Falcon 7X, le 8X gagne effectivement en autonomie, mais tout en conservant son extrême flexibilité qui lui permet d’opérer à partir de pistes courtes et en altitude. «A l’instar du Falcon 7X, le Falcon 8X pourra effectuer des approches à forte pente (jusqu’à 6 %), afin de desservir des aéroports réputés difficiles d’accès, comme ceux de London City Airport (LCY), Aspen dans le Colorado, La Mole – Saint-Tropez en France et Saanen en Suisse, souvent inaccessibles pour les autres avions de même catégorie», souligne Dassault. Le 8X garde également la capacité de se poser jusqu’à 85% de la masse maximale au décollage (MTOW), ce qui lui autorise, par exemple, d’enchainer une étape courte avant un vol long courrier, sans avoir à refueler. Ces qualités font dire à Olivier Villa, le directeur des avions civils Dassault, que « le Falcon 8X est un avion à tout faire ! Il est performant sur tout type d’aéroport et de mission ».
Dassault est parti du constat que la majorité de ses clients ne possèdent qu’un seul avion. Le 8X est donc un avion polyvalent capable de voler plus de 14 heures pour relier en direct Los-Angeles et Pékin. Mais il doit pouvoir se poser sur un maximum d’aéroports comme le 7X, le 900LX ou le 2000S/LX. Sur les seuls USA, le Falcon 8X aura accès à 500 aérodromes de plus de ses concurrents directs que sont le Global 6000 de Bombardier et le G550 de Gulfstream. Et pour couper cours à la critique qui veut que le triréacteur français soit un avion lent, début mai, Dassault a établi un nouveau record de vitesse (5 h 54 mn) entre New York (Teterboro) et Londres (London City). London City n’a pas été choisi au hasard puisque, le Flacon 7X est le seul des avions d’affaires de la catégorie « très long rayon d’action » à pouvoir y opérer. Autrement dit, Dassault a fait d’une pierre deux coups ! Ce record prépare donc le terrain au futur modèle de la famille Falcon.
A l’image de son cockpit équipé de la troisième génération de la suite avionique Easy d’Honneywell couplée à un afficheur tête haute Elbit (que l’on retrouvera également sur le 5X) de grandes dimensions combinant vision infrarouge et vision synthétique, le 8X bénéficie de tous les progrès accomplis depuis dix ans, c’est-à-dire depuis le lancement du 7X. « C’est un avion abouti qui sera livré », résume Olivier Villa.
En ce qui concerne l’aménagement cabine, un aspect auquel son évidemment sensibles les clients, et en particuliers ceux des économies émergentes auquel est plus particulièrement destiné ce nouvel avion, Dassault propose un triple choix. En fonction du type de missions envisagées, la taille de la zone réservée à l’équipage varie en longueur. A noter qu’on ne retrouve pas le très innovant puits de lumière du Falcon 5X à l’entrée de la cabine, mais jusqu’à quatre hublots. La cabine est, quant à elle, éclairée par 28 hublots. Au niveau de vol FL410, c’est-à-dire à environ 13.500 m d’altitude, le niveau de la cabine est inférieur à 1.300 m (3.900 ft). En vol, l’ambiance sonore devrait être inférieure à celle du 7X réputée déjà remarquablement silencieuse.
Comme nous l’avons écris plus haut, Dassault a tiré parti des dix années de progrès technologiques qui séparent le 8X du 7X. Et les innovations ne se retrouvent pas seulement dans l’interface homme-machine ou le confort de la cabine, mais aussi et surtout dans la conception même de l’avion. Un chiffre le résume. La masse maximale au décollage du 8X (73.000 lb) est de 3.000 lb supérieure à celle du 7X. C’est exactement la différence d’emport carburant entre les deux modèles. « Malgré l’ajout de deux sections de fuselage, à l’avant et à l’arrière, la masse à vide est inchangée. C’est le résultat d’un important travail sur la structure », souligne Olivier Villa.
Le Falcon 8X reçoit une nouvelle aile dérivée de celle du 7X de 600 lb (272 kg) plus légère que celle du 7X. Le profil des becs de bord d’attaque et les winglets ont été optimisés. Le train principal a été renforcé et la capacité des réservoirs augmentée. Le nouveau Falcon sera propulsé par trois moteurs PW307D de Pratt&Whitney, une évolution du type qui équipe le 7X. Il offre 5% de poussée en plus, soit 6.725 lb.
Le Falcon 8X doit effectuer son premier vol au cours du premier trimestre 2015. La certification est attendue mi-2016 et les premières livraisons sont annoncées dans le courant du second semestre 2016. Le prix du 8X devrait être supérieur de 10% à celui du 7X, soit aux environ de 55 M$.
Le Falcon 8X se trouve déjà à un stade avancé de sa production, l’assemblage final de la première cellule devant commencer dans les prochains mois sur le site aquitain de Dassault à Bordeaux-Mérignac. Un grand projet d’extension de l’usine Dassault de Little Rock, dans l’Arkansas, devrait s’achever prochainement afin d’accueillir les chantiers d’aménagement des nouveaux modèles Falcon 8X et Falcon 5X.
Les deux nouveaux Falcon, le 5X et le 8X, devraient faire leurs débuts opérationnels quasiment à la même période. Pour Dassault Aviation, c’est au total 1,5 milliards d’euros d’investissements réalisés sur fonds propres. « C’est un effort d’autofinancement important pour le groupe rendu possible par les bénéficies réalisés ces dernières années, et par un actionnaire principal qui ne demande pas de retour important. Il croit dans son cœur de métier », se félicite Eric Trappier. Dassault demeure une famille d’avionneurs qui signe de beaux avions.
Gil Roy
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