Des Falcon à l’IMC de la Ferté

Les 22, 23 et 24 juin 2012, l’aérodrome de La Ferté Alais (91) accueille l’International Model Circus 2012, le plus important rendez-vous européen dédié aux plus grands avions, planeurs et hélicoptères volants radiocommandés en Europe. Portrait de Francis Laurens, l’autre constructeur de Falcon…

Francis Laurens est un ancien de Dassault. Il a passé 36 ans aux essais en vol comme mécanicien cabine. Quand il se retourne sur sa carrière, c’est avec émotion qu’il évoque ses souvenirs. « Nous ne regardions pas nos heures, ni nous ne comptions les jours. Nous étions passionnés. Je rentrais le soir fatigué, mais je me languissais d’y retourner le lendemain matin. J’apprenais tous les jours, quelque chose de nouveau. Pour un passionné d’aéronautique, comme je le suis, avoir eu le chance de travailler dans une société comme celle-ci, ce fut fantastique ». Du Mercure ou Rafale, il a travaillé sur tous les programmes, sauf le 7X. Il est parti avant. Le 7X occupera les premières années de sa retraite…

Sa passion de l’aéromodélisme qui remonte à son plus jeune âge se nourrira de son expérience professionnelle, mais elle prendra une dimension supplémentaire quand il transmettra le virus à son fils, Stéphan. « C’est lui qui m’a redonné l’envie. Je construis et lui pilote ». Ensemble, ils ont été plusieurs fois champions de France avec des avions de 3 mètres d’envergure. Mais il faudra attendre que le fils prenne un peu de recul avec la compétition, pour que le père oriente sa passion dans une nouvelle direction. « Depuis longtemps, je voulais construire un jet, mais lorsque vous faites de la compétition, vous n’avez pas le temps. Il faut construire en moyenne deux avions par an et toujours le même modèle ».

Son premier avion à réaction sera un Mirage 2000. Un avion qu’il connaît particulièrement bien pour avoir travaillé dessus. Puis ce sera un Rafale biplace Air. Des modèles à l’échelle 1/7e, de 2,20 à 2,40 m d’envergure, pesant 12 à 13 kg seulement et évoluant entre 200 et 300 km/h. Au-delà de ces performances, ces modèles réduits sont d’une exceptionnelle fidélité aux vrais avions. Le fait que Francis ait travaillé sur les originaux n’est évidemment pas étranger à la qualité de ses réalisations. « Cela sert surtout au niveau des détails. Quand il vous suffit de prendre votre pied à coulisse pour aller mesurer la section d’un tube pito et ensuite diviser par sept pour le réaliser à l’échelle, cela change tout ». Pour construire son 7X, le modéliste à même eux recours au logiciel Catia.

Quand Dassault Aviation a proposé à Francis Laurens de réaliser une maquette du Falcon 7X destinée au hall d’entrée du nouveau siège de Saint-Cloud. Francis venait tout juste de quitter l’entreprise, rattrapé par l’âge de la retraite. « Comme le hall est vaste, il fallait nécessairement choisir une grande échelle. J’ai proposé 1/7e, c’est-à-dire 3,40 m de long et 4,00 m d’envergure ». Une belle pièce qui valorise magnifiquement l’espace.

Après avoir achevée la construction de son imposante réalisation, il soumet un plan de peinture à la direction. « Comme la réponse tardait à venir, j’en ai profité pour réaliser un moule avec l’idée de faire voler un modèle radio commandé ». Et c’est ainsi, qu’après trois mois et demi de construction et de réglages, le Falcon 7X de Francis Laurens s’aligne, un jour de mai 2006, sur la piste de Villaroche, en banlieue parisienne. Le modèle réduit doit réussir une série de trois vols d’homologation pour obtenir sa certification et être autorisé à voler devant du public. Le premier vol ne se passe pas comme prévu. Le turboréacteur calle en vol et l’avion se pose en vol plané. Francis doit intervenir sur le train d’atterrissage qui a souffert. Le lendemain, le Falcon 7X enchaîne avec succès sa série de vols devant les experts. Il décroche ainsi sa certification… un an avant le 7X « grandeur », l’avion à l’échelle 1.

Du 22 au 24 juin 2012, à l’International Model Circus, Francis Laurens présente un Falcon 7X et son tout nouveau Falcon 2000S, le dernier-né de Dassault, aux couleurs 2012. Cet habitué des podiums internationaux ne devrait pas rentrer bredouille du plus grand rassemblement européens de maquettes volantes.

Gil Roy