Le nouveau monomoteur DA50 de Diamond Aircraft a effectué son premier vol, dans la plus grande discrétion, en juin 2016. Il est équipé du moteur diesel SR305-260E de Safran SMA (260 ch). Le constructeur autrichien vise la certification de ce modèle à 730.000 € au premier trimestre 2018. Le DA50 sera décliné en 4 versions, dont trois équipées de trois moteurs diesel Safran SMA différents (4 et 6 cylindres) de 230 à 370 ch qui pourraient être assemblés par Austro Engine, en Autriche.
La livrée éclatante du nouveau monomoteur que Diamond expose à Friedrichshafen cette année, n’est pas la moindre de ses originalités, ni des sujets de conversations. Au-delà de la cosmétique, c’est en effet sous le capot qu’il faut aller chercher la surprise. Ce que Cessna a finalement renoncé à faire en 2015, après quatre ans d’essais, Diamond est en passe de le réussir. Le constructeur autrichien a en effet retenu la solution diesel proposée par Safran SMA. Une solution qui apparaît aujourd’hui mâture.
Le DA50-V exposé au centre du stand, à côté d’une Cadillac décapotable rose bonbon assortie, est équipé du moteur SR305-260E. Il s’agit du quatre cylindre dont la puissance de base de 230 cv a été poussée à 260 cv. Il est en cours de certification EASA.
Le 230 cv diesel sera proposé sur la version de base du DA50, baptisée DA50-IV. Diamond destine ce quatre places plus spécialement aux écoles de pilotage. Le DA50-V de 260 cv et 5 places vise la clientèle privée. Ces deux modèles vont être développés quasi simultanément, la priorité pour la certification étant donnée au plus puissant des deux.
Si Christian Dries, le patron de Diamond Aircraft, est si confiant dans la capacité de ses équipes à mener à bien la certification européenne en un an seulement, c’est que le DA50 reprend, selon lui, 80% de la structure de son bimoteur DA62 (notamment la cellule et la voilure), lui-même certifié en un temps record. Cette similitude fait du DA50 le plus gros monomoteur à piston du marché. C’est un fait qu’il est imposant.
En s’appuyant sur cette structure certifiée à 2.300 kg de masse maximale au décollage Dries laisse libre cours à son imagination. Il envisage d’emblée le DA50-VII, de sept places à train rentrant équipé d’un moteur diesel six cylindres Safran SMA de 370 ch. Le DA50-VII sera aussi proposé en version essence avec un moteur Lycoming de 380 ch à double turbo et Fadec.
Safran SMA espère avoir enfin trouvé l’avionneur qu’il recherchait depuis des années pour lancer véritablement l’industrialisation de son moteur diesel. Echaudé par la mésaventure qu’il a vécue avec Cessna, il se refuse au triomphe. Il réserve sa joie pour le jour où Diamond décrochera la certification EASA. Il n’en demeure pas moins confiant. Son moteur est au point.
Dans la version 230 ch, le nouveau modèle qui a moins de 80% de pièces en commun avec le tout premier, totalise 20.000 heures d’essais au sol et 4.000 heures d’essais en vol, réparties à parts égales sur C182 et TB20. Les 40 moteurs de série de la première génération du SR305-230 totalisent 60.000 heures de vol, précise SMA.
Les vols d’essais réalisés par le DA50 équipé du moteur diesel de 260 cv sont prometteurs. Les 260 cv sont conservés jusqu’à 5.000 ft. Jusqu’à 10.000 ft, la puissance est de 230 ch, jusqu’à 20.000 ft, de 170 ch. Christian Dries affirme qu’à 20.000 ft, le DA50 monte encore à 500 ft/mn.
Le patron de Diamond déclare qu’il a l’intention de produire lui-même, dans son usine Austro Engine de Wiener-Neustadt les moteurs SR305-230 et -260, et bien sûr le futur six cylindres que développe SMA dans le cadre du programme européen Clean Sky.
Pour Christian Dries qui vient de l’automobile, un avion est comme une voiture, c’est-à-dire un ensemble. C’est ce qu’achète d’ailleurs un client. Il veut donc avoir la main sur la motorisation à travers sa filiale Austro Engine. L’avionneur et le motoriste sont en négociation pour trouver un accord.
Gil Roy
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Je pense que les écoles de pilotage n'ont que faire d'un monomoteur à train fixe de 230ch voire plus.
Elles ont besoin soit d'un biplace/quadriplace léger sans besoin de performance particulier pour l'école vol à vue de base : le DA20 (100 à 125ch) ou le DA40 (135 à 180ch) font parfaitement l'affaire.
Elles ont besoin d'un avion à pas variable et à train rentrant pour l'instruction CPL (obligation réglementaire), et un minimum rapide (pédagogiquement) : la version 260ch si elle avait un train rentrant serait parfaite.
Un avion monomoteur à train fixe de 230ch est en revanche très bien placé pour concurrencer le SR20, avec des couts d'exploitation probablement moindres grâce au diesel. La version 370ch sera probablement un concurrent sérieux au SR22.
Bonjour
c'est une très bonne nouvelle et enfin une reconnaissance pour ce moteur ...
Consécration au bout de 20 ans ,idem pour Thielert Centurion 1.6 - Continental technify : 15 ans pour avoir un potentiel à 2100h
Espérons que d'autres constructeurs adopterons le SMA Safran.