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Aviation Générale

Driade, ou quand le MCR 4S se prend pour un drone de surveillance

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Frédéric Marsaly

La société SE Aviation Aircraft, basée à Pontarlier et qui produit les avions légers MCR, vient de dévoiler un projet de drone dérivé du MCR4S dédié à la surveillance et baptisé Drone de Reconnaissance et d’Intervention Autonome pour la Défense et l’Environnement (DRIADE).

Le drone Driade sera basé sur l’avion quadriplace léger MCR Evolution, d’une masse maximale de 820 kg au décollage et doté d’un parachute de cellule. Il disposera d’un moteur Rotax 915IS de 141 ch lui offrant d’excellentes performances, notamment en termes de distance de décollage. L’ambition de SE Aviation Aircraft est de produire un drone MALE (Medium Altitude Long Endurance), disposant d’une autonomie pouvant aller jusqu’à 36 heures. En effet, en régime économique, autour de 80 kt, une vitesse pratique pour faire de la surveillance, la consommation du Rotax tombe à 10 litres/heures et comme la suppression de l’équipage permet de porter le carburant à quelques 380 litres, le calcul est simple… Le drone sera équipé d’une caméra thermique. Ainsi, le Driade pourra offrir aux opérateurs civils des capacités de surveillance à un prix sans commune mesure avec celui d’un Reaper par exemple.

Avec le Driade, le constructeur de Pontarlier vise les marchés de surveillances civiles, forestières, maritimes ou industrielles. SE Aviation Aircraft met particulièrement l’accent sur le rôle qu’un tel drone pourrait tenir dans le cadre de la lutte contre les feux de forêt, où sa caméra embarqué, ses systèmes de communication en temps réel et surtout son autonomie, lui permettent d’être utilisé autant pour la détection des feux que pour le suivi d’un sinistre en développement, y compris de nuit.

Il n’existe aujourd’hui, aucun appareil de cette catégorie. La raison principale de cette situation s’explique par l’absence de cadre réglementaire qui interdit de fait leur exploitation dans l’espace aérien. Comme le souligne Eric Fumey, le fondateur de SE Aviation Aircraft, « la technologie existe. Nous prospectons actuellement pour trouver le partenaire idéal pour concevoir le système de pilotage autonome du Driade. Nous nous attendons aussi à ce que la partie administrative soit complexe, mais nous partons d’un aéronef connu ! Le 9 septembre, nous avons présenté notre projet notamment aux élus de notre région. Ils auront un rôle, je pense, à jouer pour nous permettre d’avancer. » L’entrepreneur rappelle au passage que « du temps de Dyn’Aéro, on avait déjà fait voler un MCR piloté mais doté de servo. » Il n’aurait suffit de pas grand-chose pour voir déjà une version drone aboutir.

Le DRIADE bombardier d’eau et ses multiples charges embarquées. © SE Aviation



Les pompiers étaient également présents pour cette journée spéciale de SE Aviation Aircraft car la société envisage de proposer une version d’intervention du drone Driade, pouvant embarquer 490 litres d’eau ou de retardant ou bien, plus original, une soixantaine « d’extincteurs largables » accrochés sous les ailes et le fuselage. Les expériences préalables de largages de charges « pré-conditionnés » (Elbit Hydrop ou Calym Guardian) n’ont pas vraiment réussi à s’imposer pour des raisons essentiellement logistiques, donc économiques, c’est encore un autre défi à relever, d’autant plus qu’aucun drone n’a encore jamais été engagé pour attaquer directement un feu même si de nombreux projets œuvrent en ce sens.

Pour valider le concept, des essais de largages de « bombes à eau » seront effectués sous peu depuis un MCR piloté. Cette démonstration sera essentielle pour déterminer si un essaim de Driade pourra être un jour opérationnel contre un feu.

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Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.

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  • La surveillance des départs de feux de forêt par drone est une évidence pour tout le monde depuis que ces "jouets" sont devenus des armes de guerre in fine SAUF que comme "par hasard" le vent souffle généralement très fort à chaque fois que le feu se déclare cela peut devenir très gênant pour un aéronef lent par nature.

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Frédéric Marsaly

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