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Aviation Générale

En souhaitant que l’ULM électrique fasse le poids en 2024

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Jérôme Bonnard

De toute l’équipe des reporters d’Aerobuzz.fr, c’est lui qui est allé le plus souvent au Mondial de l’ULM. A Blois, Jérôme Bonnard y a déniché des projets d’ULM électrique. Dans sa lettre au Père Noël, on sent qu’il aimerait que ces projets se concrétisent enfin…

Mais où sont passés le E-Swan et le Dracula ? Deux petits ULM électriques roumains monoplaces, attractifs tant par leur design que leur prix (moins de 30.000 euros et tout juste 150 kilos à vide le e-Swan). Ils étaient présents lors des deux précédentes éditions du Mondial de l’ULM (MULM) à Blois, absents en 2023 mais présents en Allemagne pour le grand rendez-vous Aero Friedrichshafen.

Et si pour les prochaines fêtes de fin d’année en 2024 (soyons patients cela en vaut certainement la peine) le Père Noel pouvait nous apporter plus d’innovations accessibles dans le domaine, par exemple un ULM biplace tout électrique et qui répond aux critères de la règlementation à la française ?

En septembre dernier au MULM, l’Allemand Elektra Trainer était l’ULM l’électrique star de l’évènement français… malgré ses 600 kilos. Trop lourd pourtant pour le marché français… et pour la hotte du Père Noël ! Il peut voler 2H30 grâce à ses 10 batteries mais il faudrait lui en retirer deux pour gagner en poids et devenir un ULM à la française. Il perdrait alors en autonomie et passerait en dessous d’un minimum de 2H requises par la règlementation (en équivalent de masse forfaitaire carburant c’est 31,5KG ou 45L, impossible pour l’heure avec une batterie si légère) et c’est visiblement problématique pour le Père Noel qui ne pourrait accomplir toute sa tournée…

Car chez nous, la réglementation française a évolué en 2019 en cédant, certes, quelques kilos supplémentaires et en portant notamment la masse maximale au décollage des avions et hélicoptères ultralégers à 500 kg (contre 450 kg). Tout cela grâce à des bonifications de masse (ou crédits masses) pour l’installation d’un parachute de sécurité (+25 KG) et pour les ULM destinés à être exploités sur l’eau avec des flotteurs (+45 KG). Quid des bonifications pour accueillir un jour des batteries ?

A titre de comparaison, les deux pack batterie PB345V124E-L qui équipent le Pipistrel Velis Electro pèsent à elles deux 144 kilos pour une autonomie de 1h30 (incluant 30 minutes de réserve VFR). Mais lui aussi est trop lourd pour être catégorisé comme ULM à la française ! Il est d’ailleurs souvent confondu. En fait, cet aéronef qui séduit de plus en plus d’écoles de pilotages est en fait certifié sous le règlement CS-LSA (Amdt1 du 1er juillet 2013).

L’ULM ultra ultra léger coiffé par l’avion léger sur l’électrique ? Un comble alors que l’ultra-léger motorisé à souvent été un pionnier laboratoire de l’innovation. En 2007, l’Association pour la Promotion des Aéronefs à Motorisation Electrique, et son projet « Voler en Silence » faisait décoller son ULM pendulaire « Electron Libre » équipé d’un moteur électrique de 15 cv. Ce premier vol marquait le début de l’expérimentation et de la validation de nombreux paramètres « en démontrant que le vol à bord d’un aéronef équipé d’une motorisation électrique est techniquement possible et abordable par tous. » Certes c’était un pendulaire.

Alors pourquoi aujourd’hui en 2023 toujours pas d’ULM électrique biplace multiaxe (le plus proche de l’avion) sous le sapin ? La règlementation française actuelle ne briderait-elle pas un peu trop l’innovation justement ? Comme il se dit dans le milieu, « une bonne régulation doit faciliter une activité tout en assurant la sécurité ». C’est le cas, mais visiblement cela ne va pas assez vite pour un électrique à 525 kilos.

Dans l’équation, bien sûr il y a les contraintes techniques, de poids des batteries principalement, une solution ne serait-elle pas alors à court terme un assouplissement, une dérogation de poids spécialement pour les machines dites « innovantes » comme l’Ektra Trainer qui resterait quand même un ULM même en France ? La vérité ? « Il faut donner sa chance au produit !  » et donc laisser une place à ces machines pour le marché français le temps de trouver des solutions.

Père Noël, on en reparle dans un an lors d’une tournée en traineau électrique ! Chiche ?

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Jérôme Bonnard

Journaliste polyvalent, à la fois rédacteur et vidéaste, Jérôme a couvert tous types d'actualités pour la télévision en France comme à l'étranger et a été co-finaliste du Prix Albert Londres en 2012 pour sa couverture du conflit Libyen. Il est passionné par tout ce qui vole depuis son plus jeune âge et pilote sur ULM 3 axes. Il écrit pour Aerobuzz.fr depuis 2018, et co-anime la nouvelle émission JumpSeat sur Twitch, il travaille sur des nouveaux médias et enseigne le reportage vidéo en écoles de journalisme.

View Comments

  • plus, ne nous faisons pas d'illusions, il n'y aura pas d'électricité pour tous le monde, tant qu'il n'y aura pas plus de centrales nucléaires, donc pas avant 15 à 20 ans.

    L'électricité est et sera nécessaire, donc prioritaire pour toutes les habitations (se chauffer, s'éclairer,(notamment), pour les industries, et la vie courante, et maintenant les véhicules électriques terrestres, même les trains, l'aviation sera évidemment la cinquième roue du carrosse... La seule vraie solution actuelle en attendant mieux, est donc le pétrole, éventuellement les bio-carburants, si on arrête de détruire nos exploitations agricoles et les submergeant de contraintes soit disant écologiques mais surtout adminisstratives.

  • Utopie, avec le poids des batteries, et la faible vitesse des ULM (sauf exception) cela ne va pas aller loin, des tours de piste à la rigueur, et pas trop...

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