Le 17 mars 1924, quatre biplans biplaces monomoteurs Douglas, judicieusement nommés World Cruiser, s’envolaient de Clover Field (aujourd’hui Santa-Monica) en direction de Seattle. Il s’agissait de la toute première étape du tout premier tour du monde aérien. Aujourd’hui, de nouvelles tentatives sont en cours pour commémorer cet événements avec sensiblement moins de prises de risques, en Pilatus ou en Learjet.
Le tour du monde aérien reste un « Graal » pour bien des aviateurs. Ainsi Bart Gray, le fondateur de Global Jetcare, une compagnie spécialisée dans les vols sanitaires aux USA et qui dispose de six LearJet 36A va tenter d’effectuer un tour du monde à bord de l’un d’eux à partir du 4 avril afin de lever des fonds pour la restauration du premier Learjet livré à un client qui vient d’être récupéré par une association. Gray, qui décollera de Wichita à bord du Learjet 36 N41GJ espère boucler la boucle en 54 heures dont 48 en vol, en limitant le temps de chaque escale à seulement 30 minutes.
En 1924, ce sont des militaires qui étaient aux commandes des World Cruiser, qui venaient d’être livrés neufs, construits par Douglas et sur lesquels un certain Jack Northrop, ingénieur aéronautique œuvrant encore pour l’avionneur californien, s’était également penché. Ces appareils avaient la caractéristiques de pouvoir échanger, moyennant une opération de maintenance, leurs trains d’atterrissage contre des flotteurs, une option jugée indispensable, notamment, pour les escales de la première partie du trajet qui suivait le littoral du Pacifique.
Ces quatre appareils à moteur Liberty et à l’autonomie accrue par l’ajout de réservoirs additionnels étaient baptisées Seattle, Chicago, Boston et New Orleans. Leurs équipages avaient été sélectionnés et formés spécialement pour cette mission prestigieuse. Le tour devant se faire en direction de l’ouest, l’itinéraire les mena le long de la côte canadienne, en Alaska puis dans les Iles Aléoutiennes. C’est là qu’un premier appareil, le Seattle, fut accidenté forçant son équipage à jeter l’éponge pour cette tentative. Les trois appareils rescapés touchèrent l’Union Soviétique, le Japon, la Chine puis Hong Kong. En Indochine Française, le Chicago fut accidenté dans le Golfe du Tonkin mais fut rapidement réparé.
A Karachi, les moteurs des trois avions furent changés. Après avoir traversé le Moyen-Orient puis l’Europe, les équipages arrivèrent à Paris le 14 juillet, le Boston fut forcé de se poser en mer près des Iles Orcades, au nord de l’Écosse. L’équipage fut néanmoins secouru mais l’appareil sombra alors qu’il était en cours de remorquage vers les îles Féroé.
Les deux appareils survivants regagnèrent le continent Américain par le Labrador et traversèrent ensuite triomphalement les USA pour arriver à Santa Monica le 28 septembre 1924 après 175 jours, et 74 escales, avec 363 heures de vol et un voyage de quelques 42 400 km. Ils furent les premiers à boucler une telle navigation que bien d’autres avaient tenté auparavant sans réussite.
Le Chicago est exposé au NASM de Washington, le New Orleans appartient au musée de l’Air Force de Dayton où il a été exposé jusqu’en 2012, date à laquelle il a été confié au musée de Santa-Monica. L’épave du Seattle est au musée aéronautique d’Anchorage en Alaska et la seule pièce survivante du Boston, sa plaque constructeur, est exposée dans l’Illinois.
Il fallut attendre 1949 pour que le premier tour du monde sans escale soit réalisé par un Boeing B-50 ravitaillable en vol. En 1986, Dick Rutan et Jeana Yeager réalisèrent le premier tour du monde sans ravitaillement en vol ni escale en quelques 9 jours de vol. 30 ans plus tard, Solar Impulse renouvelait l’exploit, avec escales, cette fois-ci grâce à l’énergie solaire. Le record de vitesse autour du monde a été établi en 31 heures et 27 minutes (22 h 46 minutes de vol, dont 18h46 en supersonique), le 16 août 1995, avec six escales, par, évidemment, un Concorde, le F-BTSD d’Air France, celui qui est exposé désormais au Bourget. Jean Marcot, disparu dans le crash du 25 juillet 2000, avait été un des trois copilotes de ce vol record dont le commandant de bord était Claude Hétru.
Aujourd’hui vous pouvez participer à une croisière aérienne autour du monde, tout inclus, à bord d’un A340-300 spécialement aménagé en configuration « affaires » qui vous permettra de toucher terre à Mexico, Hawaii, en Tasmanie ou aux Maldives par exemple. Comptez 75 000 € hors options, tout de même, pour un voyage d’une durée d’environ 3 semaines.
De son côté, l’ancien PDG d’Essilor, Hubert Sagnières, s’est lancé dans un périple aérien en Pilatus PC-12 prévu pour durer 5 mois qui l’entraîne sur les traces des grands explorateurs comme Bougainville ou La Pérouse, de la Nouvelle Guinée au Détroit de Magellan en passant par les Malouines. Débuté au début de l’année, le tour du monde est en cours et l’appareil vient d’arriver en Nouvelle Calédonie.
Et ces deux cas sont loin d’être uniques.
En 1924, réussir un tour du monde, même avec escale, était un marqueur important des capacités des aéronefs de l’époque. En 2024, on se doit de rêver à de nouveaux tours du monde avec les technologies décarbonées, avions électriques, hybrides ou à hydrogène… Certains y pensent !
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