Dans son rapport annuel, le BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile) recense, pour l’année 2021, 36 accidents mortels ayant entrainé la mort de 57 personnes. Si le nombre de ces accidents est en hausse (+6 soit +20%), celui des décès est stable (+2). L’année 2021 s’inscrit dans une relative continuité par rapport à 2020.
« L’activité de l’aviation générale en France semble se maintenir », note Rémi Jouty, directeur du BEA. « Cela peut sans doute s’expliquer, d’une part, par le fait que les périodes de confinement n’ont pas touché les périodes de plus forte activité, et, d’autre part, par le fait que les règles sanitaires n’ont pas éteint le désir de voler des pratiquants de loisir. Il en résulte que les nombres d’accidents et de victimes sont comparables à ceux des années précédentes. »
En 2021, le BEA a comptabilisé un total de 221 accidents en aviation générale survenus en France dont 36 mortels. Ce sont donc 35 accidents de plus qu’en 2020 et 6 de plus qu’en 2019. Quant aux décès, on en déplore 57 en 2021, contre 55 en 2020 et 35 en 2019.
Le fait que nombre le nombre de victimes soient quasiment identique d’une année sur l’autre alors que le nombre d’accidents est sensiblement plus important s’explique par « le fait que l’augmentation du nombre d’accidents mortels est principalement portée en 2021 par l’activité ULM, pour laquelle le nombre d’occupants – et donc de victimes – est généralement plus faible. », note le BEA.
En effet, sur les 211 accidents recensés par le BEA en 2021, dont 36 mortels ayant entrainé la mort de 57 personnes, 105 (19 accidents mortels et 19 morts) relèvent de l’ULM, 80 (13 / 25) de l’avion, 8 (2 / 4) de l’hélicoptère, 14 (2 /2) du planeur et 4 (0 / 0) du ballon.
Après trois années de recul, le nombre d’accidents mortels et le nombre de victimes en ULM augmentent respectivement de 46 % et 53 % en 2021 par rapport à 2020 (qui apparaissait comme l’une des trois meilleures années de la décennie pour l’activité ULM). « Ainsi les chiffres de 2021 correspondent à la moyenne établie sur les dix dernières années. », précise le BEA.
Parmi les 19 accidents mortels de 2021, le BEA relève « onze accidents semblant d’ores et déjà pouvoir être assimilés à des pertes de contrôle en vol. Quatre de ces pertes de contrôle semblent être survenues alors que les pilotes faisaient face à une anomalie technique en montée. Cette observation renvoie à l’étude publiée en 2021 par le BEA relative à la diminution de la puissance du moteur au décollage. Il y est remarqué que tous les accidents mortels de l’échantillon sont consécutifs à une perte de contrôle en vol. La plupart d’entre elles surviennent lors d’une altération de cap significative, voire lors d’une tentative de demi-tour. »
Au moins quatre accidents (dont trois d’ULM multiaxes et un d’autogire) paraissant liés à une prise de risque de la part du pilote, notamment sous la forme d’évolutions à très faible hauteur. « Ces dernières années, le BEA a déjà eu l’occasion de communiquer sur les manoeuvres dangereuses non nécessaires à la conduite normale du vol. Cette typologie d’accident, comme celle évoquée précédemment, bien que particulièrement illustrée par l’activité ULM en 2021, n’est cependant pas spécifique à cette activité. Ainsi, à titre informatif, on dénombre en 2021 au moins un accident mortel en avion et un autre en hélicoptère qui peuvent y être associés. »
En ce qui concerne le nombre d’accidents mortels d’avions exploités en aviation générale en 2021 est en très léger recul par rapport à l’année 2020. « Le bilan de l’année 2021 reste toutefois parmi les plus mauvais des dix dernières années. », souligne le BEA dont l’attention a été attirée en 2021 par deux catégories particulières d’accidents d’avions. La première recouvre les accidents survenus au cours de navigations en région montagneuse. « Plusieurs accidents de ce type, dont deux mortels et trois ayant généré des blessures graves, sont relevés. Ces accidents surviennent généralement lors de tentatives de franchissement de cols ou de demi-tours entrepris dans des vallées ne le permettant pas. Les années précédentes, le BEA avait déjà noté plusieurs accidents mortels dans des circonstances comparables. Ces accidents témoignent des spécificités du pilotage en montagne. Les risques découlent principalement de la modification des repères visuels, de la dégradation des performances et des conditions aérologiques particulières. »
La seconde catégorie regroupe les accidents liés au facteur « objectif destination ». « Au moins deux accidents mortels peuvent être associés à ce facteur, que le BEA a souvent eu l’occasion de développer. Les menaces associées sont les conditions météorologiques adverses, notamment de visibilité, voire l’obscurité lors d’une arrivée de nuit sans expérience récente du VFR de nuit. »
La première partie de l’année 2022 a été endeuillée par des accidents graves dont celui du D140 Mousquetaire (22 mai 2022), dans le massif montagneux près de Grenoble-le Versoud. Cinq personnes ont trouvé la mort lors de ce vol découverte.
Gil Roy
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Je note que pratiquement tous ces accidents mortels sont dûs à une perte de contrôle en vol donc à une lacune de pilotage.
Au risque de passer pour un vieux... (ce que j'assume parfaitement), la méthodes française de pilotage que j'ai apprise lors de mes stages instructeurs (1966, 1969 et 1970) portait essentiellement sur le pilotage de base, les pannes moteur...
A l'époque, on pilotait. Maintenant on gère une trajectoire.
Il y a surement un sujet de réflexion pour nos autorités françaises et européennes.
A votre disposition pour développer plus complètement ce sujet.
Amicalement.
C. RAVEL