Éric Vazeille reconduit à la tête de l’équipe de France de voltige

Après le triomphe de la sélection française au Mondial 2015, la Fédération française aéronautique ne pouvait que demander à Eric Vazeille de rempiler. L’entraineur national repart donc pour un nouveau tour, d’autant qu’il a su gagner la confiance et l’écoute des voltigeurs français. A l’Euro cette année en Tchéquie, et au Mondial en 2017 en Afrique du sud, la France sera plus que jamais l’équipe à battre.

Lorsque la Fédération Française Aéronautique a décidé de donner une (bonne) suite à l’action de Claude Bessière (alias « Coco »), Loïc Logeais, le directeur technique national (DTN) de la Fédération française aéronautique, ne pouvait faire mieux que de se tourner vers un autre champion du monde. Coco qui avait succédé à la tête de l’équipe de France de voltige, à Jean Eyquem, décédé en 1991, avait en effet été sacré champion du monde en 1990 à Yverdon, en (Suisse). Le DTN a logiquement proposé le poste à Éric Vazeille, champion du monde 2000 à Muret, avec Catherine Maunoury, tous deux « élèves » de Coco.

En 2014, quand Eric Vazeille accepte de devenir entraineur de l’équipe de France de voltige « Unlimited », le premier rendez-vous est fixé en Hongrie. Un curieux raccourci de l’histoire. Vingt ans plus tôt, c’est en Hongrie aussi, qu’il avait fait, en effet, ses débuts en l’Équipe de France entrainée par Coco Bessière. Cette année-là, Xavier de Lapparent et Christine Génin étaient montés sur la plus haute marche du podium au championnat d’Europe. Oubliés les championnats du monde 1992 du Havre, annulés pour cause météo…

Eric Vazeille est un pur produit de l’école française de voltige de la Fédération française aéronautique. Sa carrière est une illustration de la structuration solide conduite par la direction technique nationale et des méthodes d’entrainement et de préparation éprouvées au fil du temps par l’entraîneur Coco Bessière. Il n’en demeure pas moins que l’objectif qui lui a été assigné était ambitieux. Pour la DTN et la FFA, dans la perspective de Châteauroux 2015, seul l’or comptait. L’entraîneur national a rempli totalement sa mission.

Au championnat du monde, il a réussi à maintenir Alexandre Orlowski (dont c’était la première participation à un championnat du monde) devant Mikhael Mamistof et Castor Fantoba. Il a fait de même avec Aude Lemordant face à Svetlana Kapanina et Helena Klimovitch. La performance a été de tenir tête tout au long du championnat à ces vétérans qui faisaient figure de grands favoris. Avec la médaille d’or par équipe, la mission WAC 2015 est accomplie à 100%.

Le DTN en charge de la voltige aérienne à la FFA, a donc décidé de proposer au Bureau directeur fédéral de reconduire le « contrat » d’Éric (j’utilise cette terminologie, en forme de boutade, par analogie avec le déferlement médiatique qui inonde le foot !). Sur la base de ce bilan, le contrat est à nouveau de deux ans. La mission demeure la même: gagner les mondiaux. Les prochains auront lieu en 2017 en Afrique du Sud fin août. Ils seront organisés par le « Sport Aerobatic Club of South Africa » sur la base aérienne de Hoedspruit, située en bordure du «Kruger National Park ». Les juges de cadre auront la chance d’être en compagnie des lions de la réserve… Le concurrent local le plus sérieux serait Nigel Hopkins, le pilote qui a évacué en parachute son MX2 juste avant les WAC de Châteauroux. Il vole maintenant en Extra 330 !

Curiosité des hasards du calendrier : Auguste Mudry, le père des Cap, aurait eu 100 ans en juillet 2017 !

Au programme de l’équipe, avant le WAC 2017, il y aura les championnats d’Europe 2016 en République tchèque (Moravska Trebova, du 20 au 28 août 2016). Éric aura la lourde tâche de présenter une équipe la plus solide et expérimentée possible, ouverte cependant à l’arrivée de jeunes pousses. C’est une volonté du DTN. La composition de cette équipe est revue chaque année en fonction des résultats aux différents championnats.

Pour 2016, l’équipe de France sera composée de neuf pilotes. Six sont déjà titulaires : Michael Brageot, Simon de la Bretèche, Alexandre Leboulanger, Olivier Masurel, Alexandre Orlowski et Baptiste Vignes. Les trois places restantes seront attribuées à l’issue du championnat de France « Élite » (Darois, 27 juin au 2 juillet 2016) parmi les sept membres du Groupe France qui se compose de Aude Lemordant et François Rallet (prioritaires), Mélanie Astles, Bénédicte Blanchard, Alexis Busque, Romain Fhal et Louis Vanel. Ce qui veut dire que si Aude et François (qui n’ont pas pris encore leur décision de participer) ne se représentent pas, il y aura trois « jeunes » dans cette équipe 2016.

Du point de vue de l’entraînement, avant le championnat de France, les six pilotes titulaires sont invités à trois stages organisés par la FFA. Les sept membres (présélectionnés) du Groupe France bénéficient de deux stages sur les trois. Ces rendez-vous sont placés sous la responsabilité de Jérôme Houdier, conseiller technique national qui est également juge international. Il connaît donc bien le métier de compétiteur. Il travaille en étroite coordination avec Éric Vazeille. Pour moi, qui ait connu l’époque Eyquem-Violet-Deferre (au passage, je leur tire ma révérence, car on leur doit tout), c’est un vrai bonheur de les voir travailler ensemble : c’est la clé d’une telle réussite.

Après le championnat de France 2016 et en préparation du championnat d’Europe 2016, la nouvelle équipe au complet cette fois-ci, bénéficiera de deux stages d’entraînement.

En attendant le Mondial 2017 où elle tentera la passe de trois, la sélection tricolore va tenter de faire aussi bien en Tchéquie, qu’elle l’a fait, à Châteauroux, en aout 2015. Eric Vazeille est là pour y veiller…

Jean-Marie Klinka