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Aviation Générale

Feux de forêt : les renforts australiens et canadiens quittent Bordeaux

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Frédéric Marsaly

Les avions ayant constitué le dispositif de renfort estival contre les feux de forêt depuis le pélicandrome de Bordeaux sont désormais sur le chemin du retour ; le Q400-AT de Conair vers le Canada, les quatre Air Tractor vers l’Australie où les attendent d’autres missions dans les semaines à venir. Est-il, pour autant, possible de tirer des enseignements de cette saison également exceptionnelle ?

Ils étaient arrivés au début de l’été, loués au titre des moyens nationaux, réclamés à cors et à cris par les élus du Sud-Ouest à la suite de la désastreuse saison 2022 et ils ont passé une grande partie de la saison stationnés à Bordeaux. Le dispositif de défense de la région était constitué d’un Q400-AT de la société Conair, très proche des Q400-MR utilisés par la Sécurité Civile, qui a opéré depuis Bordeaux et Carcassonne, et de quatre Air Tractor AT-802F loués par la société espagnole Titan Firefighting à l’Australienne Aerotech faute d’avions supplémentaires disponibles en Europe. Ces moyens nationaux étaient complétés par un Super Puma bombardier d’eau basé à Jonzac (17).


Si la saison 2022 a été exceptionnelle par son intensité et sa violence, la saison 2023 a été, sur le front des feux de forêt, d’un calme rare, du fait de plusieurs épisodes pluvieux intenses qui ont littéralement douché le sud de la France entre le mois de juin et la mi-août alors que la pluviométrie du printemps laissait craindre un nouvel été de sécheresse. Les hélicoptères bombardiers d’eau et les avions de la Sécurité Civile ont eu leur lot d’interventions, mais pour le dispositif mis en place à Bordeaux, l’été a été très calme. Néanmoins plusieurs feux ont eu lieu en août dans le Sud-Ouest et des missions de GAAr (Guet Aérien Armé, patrouilles de surveillances et d’intervention rapide) ont été effectuées sur la forêt des Landes, une trentaine d’heures de vol au total pour les Air Tractor.

Le Q400-AT de Conair à Bordeaux. Il s’agit du premier avion de ce type entré dans la flotte Conair en 2020 et dont le chantier de transformation s’est déroulé entre deux avions Q400-MRE destinés à la France. Deux équipages mixtes franco-canadiens se sont relayés à ses commandes
© F. Marsaly/Aerobuzz.fr

Les feux traités n’étaient ni d’une surface délirante ni d’une intensité extrême néanmoins les équipages de Titan ont reçu plusieurs messages de satisfaction émanant des pompiers qu’ils avaient épaulés quelques heures plus tôt, portant sur la réactivité de leurs interventions et la précision de leurs largages. Mais il ne leur a pas été donné l’occasion de démontrer leur plein potentiel sur un feu de grande intensité. Il est donc difficile de tirer un bilan de ce déploiement saisonnier.

Le détachement d’Air Tractor était composé de deux monoplaces et deux biplaces opérant en binômes afin de pouvoir disposer dans chaque dispositif de la présence d’un observateur-traducteur français pour assurer les communications avec les pompiers français puisque les pilotes des monoturbines étaient forcément australiens.
© F. Marsaly/Aerobuzz.fr



Le contrat de Titan Firefighting pour quatre Air Tractor était de 6,2 millions d’Euros selon un rapport parlementaire, un coût élevé qui s’explique par son caractère tardif et qui ne portait que sur une seule saison. A l’expiration de leur contrat, les monoturbines ont décollé ce 20 septembre de Bordeaux, direction Malte pour une semaine de convoyage vers la Nouvelle-Galles-du-Sud. De son côté, le Q400-AT « Tanker Alpha » est parti à Valence en Espagne, (histoire de montrer aux Espagnols ce qu’était une vraie soute de largage ?) avant de filer en direction du Canada via l’Irlande et l’Islande. Ces avions seront-ils de retour l’été prochain ou le dispositif sera amendé ?

La décision devra être prise rapidement et idéalement devrait courir plusieurs saisons. Il serait alors possible de réserver des FireBoss, la version amphibie de l’AT-802F qui pourrait idéalement opérer dans la région en profitant du littoral, du fleuve et des étangs de la région pour assurer des missions d’attaque directe à l’eau en écopant. Or ces avions ne sont pas si fréquents mais pourraient être d’un intérêt majeur à l’échelle de la région.








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Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.

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