Un RJ85AT effectue un largage sur un feu Australien. © Ned Dawson/NSW Rural Fire Service
Il n'aura peut-être fallu qu'une photo d'un malheureux kangourou calciné pour que les feux australiens passent de la rubrique faits divers à la tête des sujets tendance des réseaux sociaux. "Mais où sont les Canadair quand on a besoin d'eux ?" s'interroge la foule abasourdie du sort tragique des koalas ! Au delà de l'émotion légitime, quels sont les moyens aériens susceptible de venir à l'aide de l'île-continent maintenant que le tocsin a sonné ?
Désormais ce sont cinq millions d’hectares qui ont été dévorés par d’innombrables feux depuis le début de la saison sèche. 24 victimes sont à déplorer et les dégâts sur la flore et la faune sont considérables, peut-être même irréversibles pour certaines espèces.
C’est sur le renforcement des moyens existants, notamment aériens, que portent nombre d’interrogations.
35 commentaires
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La discussion a commencé il y a 3 semaines, et il y a encore des feux « out of control », selon http://google.org/crisismap/australia
Si les Canadairs avaient mis une semaine à y aller, là où il faut moins d’une journée à un avion de ligne, ça me parait prudent, non ?
La meilleure décennie à tous, pendant qu’il est encore temps.
Bonjour,
mon premier post pro Canadairs a bientôt trois semaines: ils y seraient depuis au moins une. « We are far from the end of the fire seson » a dit avant-hier la 1er du NSW, au vu de nouveaux feux après la pluie …
Coson’s C130 pilots: RIP, others are ready to come.
Il est en effet pas évident de faire transiter des Canadairs surtout compte tenu des situations de guerre sur le parcours cela prendrait
environ 1 mois ,(c’est réalisable je l’ai fait en 1968 à 180KTS) et dans ce cas le transit serait opéré par des équipage hors protection civile permettant d’être pratiquement opérationnels dès leurs arrivée .MAIS IL FALLAIT ANTICIPER. ce que le gouvernement australien n’a pas fait. Les vacances du premier ministre?
Un mois, ça me paraît très long par rapport à mes estimations (En gros, j’avais calculé une soixantaine d’heures de vol sur une semaine).
Les Canadair actuels ont des moteurs plus puissants que celui de Jean-Paul en 1968, mais peut-être ne gagne t-on qu’une semaine. Ca montre la différence entre la réalité et le calcul; @ Frédéric: je n’ai jamais piloté, mais 20 000 km / 300 km/h font bien une grosse soixantaine d’heures. Plus les pleins, les check variés et les détours non prévus, on arrive péniblement à une semaine. » Putain de réel ». Mais ils y seraient depuis plusieurs. ( @ Fred: vous pouvez enlever un de mes post redondans, pas de pb. )
Le passage à la turbine sur le CL-415 n’a pas fait progresser à ce point la vitesse de croisière de la « grosse barque jaune » par rapport au CL-215. Oui, si ils étaient partis, ils y seraient, mais pour faire quoi ? Le scénario envisagé par la SC portait plus sur l’envoi d’un Dash. Mais il y a la donnée essentielle : est-ce que les australiens étaient demandeurs de renforts français ?
Je peux confirmer que ce n’était effectivement pas le cas.
Fred me répond:
> … Il est effectivement plus rationnel, de faire venir les renforts des USA plutôt que d’Europe, surtout quand il s’agit de jets.
Certes, mais le Canadair écope, est bp plus maniable, et plus précis qu’un jet.
Merci d’avance.
(( J’aurais bien mon post en réponse au votre, mais il n’y a pas de case » Répondre » ))
Certes, mais écoper à quels endroits ? En Australie, il n’y a pas cette multitude de lacs, de retenues, et de larges rivières, que l’on peut trouver au Canada ou en France par exemple, pays « humides ». L’intérêt d’un hydravion est donc très limité voire inapproprié en Australie. De même, les aérodromes où se ravitailler sont distants les uns des autres et non pas dense comme on peut trouver en France. Ici encore, si c’est pour se poser sur une piste en dur, l’hydravion est hors sujet. Et il faut ensuite rejoindre les zones d’incendies, il faut donc voler vite, et transporter beaucoup pour « rentabiliser » le voyage.
Bonjour Jean-Mi,
une bonne partie des feux sont à moins de 50 km de la côte, voir http://google.org/crisismap/australia ou autres sources. C’est surement plus que la majorité des feux dans le Midi méditerranéen, mais ce n’est pas à une heure de vol. De plus, le vent est très souvent de terre. Les Canadair ne sont pas pertinents pour tout les feux australiens, et il en faudrait des dizaines pour faire une différence, c’est possible aussi; il faudrait peut-être un modèle de la taille du Hawaï 😉
Dans le cas Australien , repérer une grande cuvette centrale pour y déverser des pipelines d’eau de mer par des évaporateurs clos , côtiers sous de grandes tours qui redistribuent par gravitation dans ces pipelines . Et les Canadairs au lac ainsi créé !
« Les Australiens ont longuement évalué ces appareils présentés par Canadair puis Bombardier et n’ont jamais semblé séduits. Les moyens mis en place depuis tendraient à démontrer que la topographie et la répartition des plans d’eau praticables ne rendaient pas ces opérations aussi efficaces qu’en Europe ou au Canada »
Je trouve votre analyse ci-dessus concernant l’utilisation d’avions Canadairs en Australie particuliètrement pertinente.
En effet le plus souvent il n’y a pas de plan d’eau praticable assez proche et les distances sont énormes.
J’ai cependant noté des cas spécifiques:
1°) sur les feux actuels dans les Snowy Mountains des Canadairs utilisé en noria pourraient faire merveille car ces montagnes possèdent de nombreux lacs de barrage hydroéléctriques.
Bien sûr cele suppose que les avions français ou canadiens puissent être transportés PAR MAGIE vers le lac de Jindabyne … (et qu’il y ait des pilotes entaînés à pied d’oeuvre)
2°) Un autre cas aurait pu être de stopper le feu dans le parc national Wollemi au nord ouets de Sydney en opérant depuis l’estuaire de la HAWKESBURY River et ainsi évoiter qu’il ne devienne ce MEGE BLAZE qui a obscurci le ciel de Sydney pendant des semaines
Bonjour, Les Etats-Unis sont sous régime Fédéral aussi. Et les Etats ‘aiment pas trop interventionnisme de Washington DC dans leurs affaires. La Garde Nationale, par exemple, peut passer sous commandement central mais c’est trés rare. Elle reste locale aux ordres du Gouverneur. Pour les feux, c’est pareil. Chacun chez soi.
le canada pourrait envoyer 4 douzaine, qui dort littéralement sur les tarmaks au pays.
Pas si évident, comme je l’explique…
Un entretien annuel peut se reporter de 2 mois; c’est peut-être plus les pilotes le pb; ils vont arriver fatigués, même si ils tournent aux escales. C’est vrai qu’on fait difficilement plus loin, je vois bien 30 000 km tout compris ( un demi tour du monde = 20 000 km, par définition ). Merci pour cette discussion de qualité; et polie, sauf un 😉
Question un peu naïve au passage : un CL-215/415, ça rentre dans un AN-124 ?
Heu, peut-être, mais alors, le temps de le démonter, de le remonter, de valider le remontage, et de faire un vol d’essais, et de signer la paperasse… Tu as le temps de faire 2 ou 3 convoyages de 3 avions différents par le même pilote !
S’il n’y avait pas urgence, l’idée serait sympa, mais en mettant les canadair démonté par paquets de 5 ou 10 dans un bateau…
@Jean-Mi.
Je pensais que le démontage et le remontage des ailes était beaucoup plus simple que cela, mais je comprends.
Merci pour ta réponse.
Oui, c’est complexe au sens logistique. Il faudra aussi démonter les empennages…
Ces avions solides en vol sont de porcelaine au sol, comme tout avion. C’est de la tôle plitôt fine qu’il faut manipuler avec délicatesse quand c’est démonté.
Démonter une aile peut sembler simple, mais encore faut il avoir la ou les grues qui vont bien pour accrocher et soulever délicatement l’aile du fuselage une fois les fixations détachées (quelques dizaines à centaines de pièces, vis, écrous, câbleries, tringleries, tuyauteries…), mais aussi les bâtis adéquats pour poser les ailes et les transporter. Je doute également que le fuselage soit simplement posé sur ses roues pendant le transport et même le démontage-remontage. Il est également fort probable que démonter l’aile impose d’abord d’enlever les moteurs pour des raisons de masse et de bâti de transport…
Bref, démonter un Canadair, c’est pas démonter le Duodiscus du club de vol à voile du coin, conçu lui pour être mis dans sa remorque en quelques dizaines de minutes à deux ou trois personnes…
J’ai souvenir d’avoir « juste » démonté totalement le capot d’un Cessna 182 pour inspection/analyse technique : une centaine de vis ! Bwark…
Dans un article datant de 2009, j’ai constaté la même situation (mauvaise gestion des autorités australiennes). Cet article expliquait cela par le fait que la gestion des catastrophes se faisait au niveau de chaque état (contrairement aux États Unis ou à la Russie par exemple), alors que les relations avec l’étranger, bien entendu sont gérées au fédéral.
Donc les offres d’aide étrangère arrivent au fédéral, qui les transmet ensuite plus ou moins bien aux états. Et une fois que les états acceptent l’aident, j’imagine qu’ils doivent demander au fédéral de faciliter la délivrance de visas pour les intervenants
Le problème, et que les médias taisent, c’est qu’il est de coutume en Australie de procéder au brûlis des terres. Pour des raisons que j’ignore, probablement pour avoir de l’herbe verte pour les troupeaux, ils n’hésitent pas à mettre le feu sur des hectares. Transformant peu à peu leur continent en immense désert vide de faune et de flore. Seules quelques tortues résistent et le reste brûle. En voiture on roule au milieu de cendres ‘égayées’ de troncs d’arbres calcinés pendant des dizaines de km. C’est vraiment pas terrible comme paysage. Mais il paraît que c’est une bonne coutume et qu’il faut continuer, selon l’ONF local. Et ensuite ils viennent se poser en donneurs de leçons sur l’écologie en mettant des photos de koalas en détresse.
Mais il faut quand même se poser la question : comment ces feux démarrent-ils ? Ce n’est pas la sécheresse à elle seule qui fait partir un feu, il y faut une allumette. Quand j’y suis allé, ils avaient eu l’excellente idée de faire leur brûlis un peu trop près d’une ville…et c’était un peu la pagaille. On peut toujours y envoyer tous les avions du monde, tant qu’ils foutront eux-mêmes le feu chez eux…
J’abonde dans votre sens en ce qui concerne les donneurs de leçon.
On oublie souvent que l’Australie est un grand exportateur de minerais, qu’elle exploite sur son territoire ou ailleurs.
Pour ce qui est des coutumes agricoles, je ne les connais pas, mais votre argument mérite d’être étudié et comparé aux autres.
La technique du brûlis est une technique agricole ancestrale qui doit être aussi vieille que la roue… Elle est utilisée partout dans le monde, quel que soit le niveau culturel ou technique du pays, sur les 5 continents, hors antarctique donc… 😉
Même en France de nos jours, localement, et ça demande, comme au temps des Romains, de contrôler l’incendie.
Quand on pratique le brûlis, c’est généralement pour y cultiver ensuite des choses, pas pour faire le ménage tel que « Pax Vulgaris » semble le laisser entendre. Ils ne transforme pas leur pays en désert, ils sont censé cultiver sur les terres brûlées intentionnellement.
Si le désert progresse, c’est plutôt que la terre chauffe, qu’il ne pleut pas, etc…
Pax vulgaris, si vous aviez pris la peine de vous renseigner vous sauriez que la technique du brûlis n’a rien à voir dans l’histoire, 9 fois sur 10 ces feux australiens ont eu pour cause des impacts de foudre.
Le brûlis est pratiqué depuis des millénaires et n’a jamais engendré de feux hors de contrôle sur ce territoire.
Seules des conditions exceptionnelles de sécheresse, de température et d’électricité atmosphérique ont provoqué cette situation.
A noter également que la forêt australienne est composée majoritairement d’eucalyptus et d’acacias, 2 variétés pour qui le feu est indispensable pour se régénérer.
D’ailleurs tout dans l’eucalyptus est prévu pour favorise le feu: écorce qui sèche, se détache et s’accumule au pied des troncs, huile hautement inflammable contenue dans les feuilles et la sève, etc…..
Ils ont en gros encore 2 mois de sécheresse devant eux; même si il faut une semaine pour que les Canadair y aillent, ça vaut le coup. D’autant plus que les feux vont de l’intérieur vers la côte. Je ne comprend pas; si un fana d’aviation peut expliquer, merci.
oui… non… c’est discutable. Une chose est sûre, au moment d’écrire l’article j’étais en contact avec le service de la communication de la Sécurité Civile et de leur côté, ça semblait très clair : trop loin.
L’info du jour c’est qu’en plus des deux DC-10, ce sont deux des 4 MD-87 d’Aero Tanker (15 000 litres) qui vont y aller la semaine prochaine. Il est effectivement plus logique, plus rationnel, de faire venir les renforts des USA plutôt que d’Europe, surtout quand il s’agit de jets.
Aux dernières nouvelles ,la police Australienne a arrêté 180 pyromanes , c’est pas mal 🙂
En plus , il semblerait bien que des contraintes environnementales mises en place depuis quelques années interdisent ou au moins limitent le défrichage donc dés que le feu prend c’est la catastrophe , surtout avec la sécheresse et le vent.
Conclusion : accumulation de raisons qui misent bout à bout conduisent à al catastrophe
Info étonnante qu’on ne retrouve nulle part sur le net….
Est-ce que vous ne confondez pas avec l’info de l’arrestation de pyromanes ayant provoqué un feu qui a fait plus de 180 victimes ?
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/oceanie/l-australie-victime-de-pyromanes_740443.html
Par contre en Australie certains rapaces jouent les pyromanes aussi !…
https://www.caminteresse.fr/insolite/des-rapaces-pyromanes-en-australie-1192572/
source Dailymail
https://www.dailymail.co.uk/news/article-7860635/Australian-bushfire-crisis-183-people-arrested-24-charged-starting-fires.html
OK vu l’article du Daily Mail, je note quand même que sur les plus de 180 personnes interpellées sur des lieux de feux, la plupart en train de lutter contre les flammes, pour le moment seule une 20taine sont soupçonnés d’être vraiment des incendiaires.
Ce qui relativise le propos, d’autant qu’il est n’est utilisé que par des élus australiens climato-sceptiques qui veulent absolument prouver que le changement climatique n’a rien à voir dans l’affaire….
Dont acte
Tout irait mieux si la pluie arrivait !
Une parfaite illustration que d’allumer un feu – lancer une diversion par une polémique – est toujours plus facile que de réaliser une action porteuse de sens global, même de manière imparfaite…
J’imagine « l’interet perçu » – les profits à court terme – de ces incendiaires.
Nous manquons de temps et d’interêt pour nous informer sur les causes collectives qui rongent notre société de confort, notre bien commun.
A 7.7 Miliard d’individus, l’impact est forcément important.
Sans recul, on nous alimente uniquement de 140 caractères ou de punch-lines, difficile de se rendre compte des conséquences de notre comportement.
Malheureusement nous légifèrons à postériori, lorsque nous sommes certains d’avoir identifié les causes d’un problème. La lenteur des processus décisionnels ne donne hélas pas beaucoup de chances à une démarche de prévention.
Pendant ce temps nous pouvons interagir en temps réels (presque) sur ce forum depuis le monde entier : étonnant siècle !
On mesure clairement maintenant le « coût » du changement climatique. l’Australie, condamnée à réagir, devra investir massivement dans des moyens de surveillance et d’action rapide pour espérer contenir les désastres. Tout cela va coûter cher, sans compter les sommes nécessaires a la résilience, et celles qui seront employées pour les autres conséquences du changement climatique.
Quand un continent entier brûle, ce ne sont pas quelques avions qui vont éteindre l’incendie… Vaine discussion, le feu s’arrêtera de lui même quand tout aura cramé, mais une fois de plus la nature aura été victime de l’inconséquence des hommes qui eux n’ont que ce qu’ils méritent, et pas assez encore.
On va demander à Coulson de sortir les Martin Mars du stockage, ça c’est de la bête ?. Le problème c’est d’amener la logistique qui va avec jusque là bas ?.
Le remplaçant éventuel, c’est que le ShinMaywa US-2 qui n’est pas (encore) disponible en version bombardier d’eau.
je suis sûr que Wayne Coulson y pense mais c’est sans doute plus rentable, pour lui, de louer ses C-130 et de vendre ses 737, mais oui, revoir voler le Hawaï sur feux comme en 2015, ça serait énorme !