Les accidents qui ont endeuillé la saison 2015 des meetings aériens en Europe auront nécessairement des conséquences, au moment où l’EASA s’apprête à encadrer l’activité. A quelques jours de la deuxième convention de l’association France Spectacle Aérien qu’il préside, Jean-Noël Bouillaguet, fait le point.
Aérobuzz – La deuxième convention aura lieu le 28 novembre 2015 à Lyon. En 2014, une centaine de présentateurs, directeurs des vols, organisateurs de meeting, ont participé à la première édition. Combien de participants attendez-vous cette année, et quel est le thème général de cette deuxième édition ?
Jean Noël Bouillaguet – Nous attendons aussi une centaine de participants cette année, voire un peu plus, y compris quelques voisins européens, ce qui montre une bonne représentativité du secteur « meeting aérien ». Il n’y a pas de thème général défini même si le domaine de la sécurité est un point important ; de nombreux et divers thèmes seront abordés, certains plus « légers » que d’autres, l’essentiel étant que chacun puisse y trouver un intérêt.
Pour un organisateur de meeting aériens, quelles sont les principales précautions à prendre et les pièges à éviter ?
Les précautions doivent être prises à tous les niveaux de la préparation d’un meeting mais les plus importantes, celles qu’il faudra impérativement prendre en compte sont tout d’abord liées à la connaissance de ses droits et ses devoirs, il faudra mettre sur pieds un solide Comité d’Organisation et de Coordination (COC), établir une check-list des actions fortes et impératives à mettre en œuvre, procéder à une étude de réduction des risques et ne pas faire d’impasses règlementaires.
La saison écoulée a été marquée par plusieurs accidents en meeting dont le plus dramatique a été celui du Hunter, à Shoreham, qui a fait 11 morts et 15 blessés. Ces événements ont entrainé un durcissement de la réglementation dans les pays directement concernés. Quelles sont vos craintes, alors que l’ EASA prépare le nouveau cadre règlementaire des meetings aériens ?
FSA a été créée afin de promouvoir, défendre et encourager l’organisation et la sécurité de tous les meetings aériens ; c’est la raison pour laquelle nous sommes en contact avec la majorité des partenaires européens. Nous voyons aujourd’hui qu’un accident a forcément des répercussions politiques, donc règlementaires, dans le pays concerné mais aussi sur d’autres territoires européens voire mondiaux. L’administration de l’Aviation Civile du Royaume-Uni (UK CAA) a mis en œuvre un grand chantier de révision de la sécurité des meetings dont un point d’étape vient d’être publié le 28 octobre dernier, sous le nom de CAP 1351.
Ma crainte suite à cet accident, réside surtout dans le fait des restrictions qui, par une réaction bien compréhensible de l’opinion publique, pourraient être imposées par les Etats pour les survols des zones habitées ou peuplées, incluant bien entendu certaines voies de circulation. Ceci pourrait avoir des conséquences très préjudiciables en matière de difficultés d’organisation et sur le nombre des meetings produits.
Le respect de la réglementation est évidemment une nécessité, un passage obligé pour tout organisateur de meeting aérien. Toutefois, un meeting est d’abord un spectacle. Au-delà de l’intérêt de la présentation, selon quels critères un organisateur doit-il choisir les présentateurs ?
Bien entendu, pour le spectacle et la qualité visuelle du show ! Le sérieux du présentateur, son état d’esprit et son entrainement régulier à basse hauteur sur la machine considérée, sont pour moi des critères essentiels. Le coût de la prestation ne doit intervenir qu’en dernier lieu.
Au côté de l’organisateur, le directeur des vols est une des pièces maîtresses d’un meeting aérien. Qui peut assumer cette fonction lourde de responsabilité nécessitant de la technicité ? Une certification des Directeurs des Vols est-elle envisagée par l’Administration ?
Oui c’est une fonction lourde qui nécessite d’avoir bien compris ce qu’est un meeting aérien dans son ensemble et quels sont les critères spécifiques d’une présentation en vol, où la marge d’erreur est faible. De plus n’oublions jamais que le DV, de manière règlementaire, fait partie intégrante de l’organisation et qu’il représente l’organisateur.
L’administration française a lancé depuis le début de l’année un Groupe de Travail national qui rassemble toutes les parties concernées, FSA y siège aux côté de toutes les Fédérations et le souhait de la DGAC est d’asseoir la reconnaissance du DV.
A l’instar de nombreux pays européens, ce groupe mixte travaille sur un agrément des DV en fonction de la taille et de la complexité de la manifestation. La technicité s’acquiert, des critères sont à l’étude et toute personne ayant des compétences en la matière pourra atteindre facilement un niveau adapté de connaissances spécifiques lui permettant d’assumer ce rôle complexe.
Quels seront les temps forts de la deuxième convention de France Spectacle Aérien ?
Il y aura beaucoup de temps forts, mais on peut extraire du programme trois interventions :
L’une proposée par Hugues Van der Stichel des Essais en Vol d’Airbus, qui nous fera découvrir les spécificités de la présentation d’un appareil prototype, et nous verrons qu’il y a beaucoup d’analogies avec la présentation en vol d’une machine « plus petite et plus standard » !
Une autre intervention fera le point sur le domaine des assurances et sur le volet juridique permettant ainsi aux participants Organisateurs/pilotes/Directeurs des vols de mettre à jour leurs connaissances…
La troisième, comme un feu d’artifice, sera le résumé par Jacques Bothelin de la tournée Américaine 2015 de la Breitling Jet Team mais aussi permettra de voir les meetings américains qui nous fascinent parfois, avec l’éclairage de l’acteur et non uniquement celui du spectateur.
Donnez-nous deux bonnes raisons de participer à la convention de FSA ?
Echanger est le maître mot ! Venir chercher et transmettre de l’information, du retour d’expérience, se rencontrer entre organisateurs (civils et militaires) et présentateurs en vol, autrement dit parler de l’avenir et n’oublions pas ce point important : retrouver les amis et autres relations « sans pression », à l’extérieur d’un meeting et prendre le temps en toute convivialité…
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