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Aviation Générale

Gap-Tallard, une référence mondiale de l’aéronautique

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Frédéric Marsaly

C’est sur l’aérodrome de Gap-Tallard qu’a eu lieu, début 2024, un premier vol d’un ULM à hydrogène. C’est ici aussi que sont produits, depuis des années, les roues et les freins des avions Cirrus, Diamond et de la plupart des ULM haut de gamme. Cette filière aéronautique dynamique constitue aujourd’hui, l’un des plus puissants moteurs économiques de la région. Les collectivités locales l’ont compris.

L’aérodrome de Gap est une plateforme dédiée à l’aviation légère. Et le terme englobe aussi bien l’aviation de loisir (aéro-clubs, avion, ULM) que l’aviation sportive (planeur, parachutisme). Il y a aussi des vols d’affaires et une grosse activité hélicoptère. C’est à Gap aussi que se retrouvent régulièrement les membres des équipes de France de parachutisme. L’activité y est soutenue, principalement en été lorsque la saison des paras bat son plein.

L’utilisation des Pilatus PC-6 sur l’aérodrome de Gap est un des facteur expliquant l’implantation d’entreprises spécialisées.
© F. Marsaly


De cette activité, qui ne date pas d’hier, découle la présence d’entreprises aéronautiques dynamiques. On peu citer notamment Beiringer Aéro, fabricant de freins et de roues et Icarius Aerotechnics, spécialiste de la maintenance des avions utilitaires, notamment PC-6 Porter et Cessna Caravan, qui, avec une trentaine de salariés chacune, servent un peu de porte-drapeau de l’industrie aéronautique gapençaise.

D’autres entreprises sont venues s’agglomérer autour, parce qu’il y avait de la place, parce qu’il y avait aussi un certain dynamisme sur la plateforme mais aussi des conditions météorologiques favorables une grande partie de l’année. Ainsi chez G1 on réceptionne des pièces d’aluminium et de l’acier et quelques mois plus tard, tout ça a été transformé en ULM avec la participation de quelques sous-traitants locaux. Ces différentes synergies ont entraîné quelques nouveautés marquantes.


L’activité para, essentielle sur la plateforme, permet à la soufflerie On Air de proposer un outil d’entraînement au vol relatif efficace mais aussi de drainer une clientèle curieuse de sensations fortes sans risque ou même des entreprises pour des séminaires de cohésion d’équipe et de motivation de groupes. De l’autre côté des pistes, le centre PolyAéro qui dépend de l’Université Aix-Marseille, forme de nombreux jeunes à des métiers qualifiés de la maintenance aéronautique.

Le nombre d’emplois directs sur la plateforme est soumis à une forte saisonnalité mais selon l’Agence de Développement des Hautes-Alpes, ce sont au moins 400 personnes qui travaillent sur l’aérodrome ce qui induit beaucoup plus d’emplois indirects.

Ce rapide portrait de la plateforme semble idyllique mais les problématiques du moment n’en sont pourtant pas absentes. Si la région n’est pas densément peuplée, les abords de la plateforme sont néanmoins habités et la pression des riverains y est sensible.

Alors que des plateformes aéronautiques sont aujourd’hui menacées, à Gap, les pouvoirs publics continuent d’investir. Un des chantiers notables a été l’installation progressives de panneaux photovoltaïques sur les toits de pratiquement tous les hangars et sur les nouvelles ombrières des parkings à véhicules. Néanmoins cette production d’énergie n’est pas encore suffisante pour couvrir tous les besoins électriques de la plateforme. C’est un début…

Rafale M de la 12F en démo loin de la Bretagne. © F. Marsaly / Aerobuzz.fr

Le meeting aérien qui s’est déroulé le weekend des 25 et 26 mai 2024 a été un succès. Quelques 40.000 spectateurs étaient attendus, il est fort probable que ce chiffre a été dépassé. Néanmoins, ce n’est qu’une estimation car l’entrée étant libre, il est impossible de se pencher sur la billetterie pour connaître précisément le nombre d’entrées.

Le plateau était riche. Les Warbirds venus de la Ferté-Alais, de Saint-Rambert d’Albon, Candillargue, Avignon ou Montélimar ont partagé le ciel avec la Patrouille de France, les Rafale de la Marine ou la démonstration spectaculaire des Mirage 2000D des Couteau Delta. Les Pilatus PC-6 locaux ont largué de nombreux parachutistes et quelques planeurs ont également voltigé. Le spectacle était donc d’un très haut niveau. Il a surtout compté un invité de marque qui n’avait plus été vu dans la région depuis plusieurs semaines, un weekend doux et ensoleillé !

Gap, ses entreprises et son meeting aérien seront au sommaire du Lâcher Solo de ce vendredi 31 mai 2024 sur la chaîne Twitch Aérobuzz/Jumpseat à 18 heures.






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Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.

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