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Categories: Aviation Générale

« Génération Y », le nouveau casse-tête pour les recruteurs et les managers

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Gil Roy

Jusqu’où les entreprises de l’aéronautique peuvent-elles aller pour intégrer les jeunes ingénieurs dont les aspirations, les attentes et la relation à l’entreprise sont en rupture avec celles de leurs aînés ? C’est à cette question de tenteront de répondre les professionnels réunis par l’IPSA, le mardi 11 décembre 2012, à l’occasion de la 4e édition de sa conférence annuelle « Aéronautique et Développement Durable »


Ils ont souvent réussi brillamment leurs études. Fraîchement diplômés, ces jeunes ingénieurs ne recherchent pas le pouvoir, mais la qualité de vie. Pour leurs managers, ils constituent une énigme. Pour les directeurs des ressources humaines, ils sont « la génération Y ». Pour la sociologue Monique Dagnaud (CNRS) qui leur a consacré un livre « Génération Y : les jeunes et les réseaux sociaux, de la dérision à la subversion » par Monique Dagnaud. Editions Les presses de Sciences Po, « c’est aussi la première génération de l’apprentissage du savoir via internet ».

Ils ont entre 18 et 30 ans. Ils n’ont pas le sens de la hiérarchie, mais en revanche, ils possèdent la culture du partage. Des valeurs propres aux réseaux sociaux. Ils poussent la liberté d’expression très loin et vivent dans l’urgence. « Ils ont des attentes qu’une entreprise ne peut pas satisfaire. Le confort passe avant le projet », souligne Anne Chamarande, directrice communication recrutement chez Akka technologies. « Ils s’intègrent dans l’entreprise au bout d’un an et demi quand l’entreprise a fait ses preuves et tenu ses promesses. Sinon, ils partent… ». Pour Monique Dagnaud, avec la génération Y, « le patriotisme d’entreprise » a vécu. « Ces jeunes ne sont pas prêts à sacrifier leur vie privée pour l’entreprise ».

Les « Y » ne sont pas des rebelles pour autant. « Ils attentent qu’on leur apprenne quelque chose et qu’on les aide à progresser. Mais ils pensent aussi qu’ils apportent quelque chose », explique la sociologue. Pour Sophie Pawlak, de Sup Meca, « il y a ceux qui veulent être managers tout de suite et ceux qui veulent faire leur travail, mais pas être embêtés ». « Cette situation est assez déconcertante pour les plus âgés », résume Monique Dagnaud qui multiplie les interventions dans les entreprises pour aider les managers à comprendre cette génération Y et à composer avec elle.

« Il faut être à leur écoute », conseille-t-elle. « Ne pas attendre d’eux ce qui est impossible. Leur rapport au pouvoir n’est pas celui auquel on peut s’attendre ; ils préfèrent explorer un autre secteur de l’entreprise plutôt que de monter dans la hiérarchie ». Pour Sophie Pawlak, l’entreprise doit leur permettre d’harmoniser vie professionnelle et vie privée en mettant en place les structures nécessaires et l’organisation adéquate : « Quand il sont bien dans l’entreprise, ils sont ancrés ».

Face à cette génération « Y » qui aurait tendance à se radicaliser, les nouveaux diplômés étant encore plus exigeants, « l’entreprise doit se vendre », constate Anne Chamarande. En 2012, le groupe Akka Technologies a recruté 1.500 ingénieurs débutants ou avec 2 à 5 années d’expérience en 2012. En 2013, il a prévu d’en embaucher 1.800. Compte tenu de la tension du marché de l’emploi des ingénieurs dans l’industrie, un recrutement de cette ampleur est un challenge, d’autant plus difficile à relever que, comme le souligne Monique Dagnaud, la génération « Y » se caractérise aussi par « son intolérance à la frustration ».

Gil Roy

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La 4e édition de la conférence annuelle de l’IPSA « Aéronautique et Développement Durable »

Quel partenariat durable entre ingénieurs et entreprises ?

Programme de la journée du 11 décembre 2012

– 8h30 : Accueil

– 9h00 : Etat de lieux des attentes professionnelles et du niveau d’implication des jeunes « génération Y », par Monique Dagnaud

– 10h00 : Film d’Akka technologies

– 10h30 : Table-ronde : De nouveaux métiers pour une nouvelle génération ?

  • Embraer, Guillaume Imbert, customer services Representative
  • Dassault Falcon service, Catherine Bayle, ingénieur cotation/suivi gros chantiers
  • Akka technologies, Anne Chamarande, directrice communication recrutement et relations écoles.
  • Association Elles Bougent, Marie-Sophie Pawlak, présidente de l’association
  • Rex composite, Philippe Moniot, Président Directeur Général
  • Monique Dagnaud, sociologue

– 11h45 : signature de la convention de partenariat IPSA- Elles bougent

La conférence aura lieu à l’Auditorium FCBA – 10 avenue Saint-Mandé- 75012 Paris

[Plus d’informations
->http://www.ipsa.fr/conference-developpement-durable.aspx
Les jeunes ingénieurs ne conçoivent pas l'entreprise comme un univers hiérarchisé…
Les jeunes ne sont pas prêts à sacrifier leur vie privée pour l'entreprise
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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • « Génération Y », le nouveau casse-tête pour les recruteurs et les managers
    pour la nouvelle génération il faut rester zen!!!!! il ne faut pas oublier qu'ils feront
    leur chemin avec les nouvelles technologies de l'aéroneautique, par contre avec
    l'informatique ils auront à beaucoup travailler sur les aéronefs de demain!!!!!!
    mais cela reste bien entendu leur probléme, chacun son tour!!!!!!

    en attendant je ne regrette en rien le siécle dernier!!!!!! étant de 1939

    à tous les jeunes , je leurs souhaite bonne réussite pour leur avenir proffessionnel

  • « Génération Y », le nouveau casse-tête pour les recruteurs et les managers
    Faut dire qu'un ingénieur de 30 ans peut avoir du mal a mettre 300 E de coté dans le mois.... Dans ma société à 30 ans que tu sois ingénieur ou technicien de production travaillant en équipe ... c'est le meme salaire...
    Mais continuons a faire du lobbying : nous manquons d'ingénieur (faudrait pas que la rareté nous mène a les augmenter ....)
    Nota: n'oublions pas que les jeunes vont devoir payer les milliers de milliard d'E d dette un de ces jours :-)

  • « Génération Y », le nouveau casse-tête pour les recruteurs et les managers
    « Il faut être à leur écoute », conseille-t-elle. « Ne pas attendre d’eux ce qui est impossible.(...) ».

    Si les gestionnaires ont encore besoin de ce genre de lapalissades comme conseils, il y a de quoi s'inquiéter.

    « Leur rapport au pouvoir n’est pas celui auquel on peut s’attendre ; ils préfèrent explorer un autre secteur de l’entreprise plutôt que de monter dans la hiérarchie ».

    Ça dépend des personnes. Quand il y a un problème, cela vient souvent de la différence entre les promesses lors de l'entretien d'embauche, et la réalité.

    La plupart du temps par exemple, on promet la mobilité - terme très à la mode il y a 5 ans - mais celle-ci n'est que rarement au rendez-vous... et si au bout de 5 ans de travail répétitif le salarié a une opportunité ailleurs, il la prend.

    Le problème ne vient pas tant de la fameuse génération Y - quoique je ne sois pas certain que nommer des générations soit pertinent - que des grosses entreprises elles mêmes, qui maintiennent des systèmes claniques distribuant les postes en fonction du cursus scolaire/universitaire plutôt qu'en fonction de l'expérience... ainsi monter en hiérarchie devient quasiment impossible.

    Et tant que les dirigeants d'entreprises ne se poseront pas les bonnes questions, tant que les consultants continueront à sortir des termes vides de sens tout en tombant à côté du problème, rien ne changera...

  • « Génération Y », le nouveau casse-tête pour les recruteurs et les managers
    Merci à Vincent et FdS pour leurs commentaires tout à fait pertinents.
    La "génération Y" est un concept trouble regroupant une bande de flemmards oisifs communicatifs ayant la particularité d'avoir 30 ans et une grosse sucette dans la bouche. Ce concept est un prétexte pour oublier un paradygm industriel vieillissant auquel la plupart des managers à bout de souffle se raccrochent pour ne pas voir leurs cheveux blancs. La question serait donc plutôt de comprendre comment adapter un modèle tayloriste à une génération à qui on demande d'arriver au minimum avec un BTS pour balayer un atelier. Ou peut être que la question serait de connaître l'effet de l'internet sur la gestion de la com en entreprise (rapidité d'information, communication exacerbée).
    De mon côté, je vois les managers assister à prix d'or à des séminaires ronflants de la sorte pour apprendre à mettre des carrés dans des ronds, comme on le faisait au doux temps de la maternelle.
    Ce qu'ils ne voient pas, c'est qu'ils ont la chance d'avoir en face une génération de passionnés apprenant très vite, échangeant à tous niveaux hiérarchiques avec les anciens, ne tenant jamais rien pour acquis, jamais satisfaits d'eux même et de leur résultat. Bref, LA génération de notre avenir, qu'on le veuille ou non.

  • « Génération Y », le nouveau casse-tête pour les recruteurs et les managers
    "La frustration est nécessaire car elle comporte un aspect structurant INDISPENSABLE."

    Mouhahahahaha désolé c'est très immature mais je ne vois pas d'autre réaction possibles... Pourriez-vous, Yann, me dire dans quelle entreprise êtes vous manager que je n'y vienne pas à ma sortie??

    Je finis mes études en alternance dans moins d'un an et heureusement que mon chef ne pense pas comme vous! Je suis également amené à gérer une équipe et certes la frustration est parfois présente mais je fais tout pour l'éviter (comme mon manager de 55 ans me l'apprend)! Le concept de frustration indispensable me parait tellement aberrant!!

    Pour mieux avancer dans vos projets frustrez vos collaborateurs cela structurera parfaitement l'ensemble... Ceci ressemble grandement à une solution de facilité.

    Pourquoi essayer de comprendre et de s'adapter quand la frustration suffit... et puis ils sont jeunes ils s'en remettrons..

    Ps : Ne vous inquiétez pas trop pour nous.

  • « Génération Y », le nouveau casse-tête pour les recruteurs et les managers
    C'est marrant ca. Le personnel est devenu une variable d'ajustement des conditions economiques, mais le management ne comprend pas que ce même personnel ne soit pas attentifs à sa carrière et les conditions dans laquelle elle se déroule. Et ait l'outrecuidance de se soucier de ses conditions de vie.

    Ca, ma bonne dame, de mon temps, le personnel, c'etait des esclaves. Un bol de riz, un pied au cul, et ils ne venaient pas demander leur reste. Decidément, tout fout le camp....

    Ou serait-ce une certaine génération de managers pour laquelle il est vraiment temps de prendre la retraite ?

  • « Génération Y », le nouveau casse-tête pour les recruteurs et les managers
    Il n'y a rien d'énigmatique là dedans, rien de sorcier ou gourou.

    Le problème, c'est que le modèle du "patriotisme d’entreprise" est en train de s'effondrer. Étant avant tout un exemple de servilité et de rentabilité financière, l'envie d'un monde plus social, humain et fondamentalement collaboratif est une réaction saine et cohérente.

    Elle reste cohérente pour toutes les sensibilités de tous âges ! Pourquoi stigmatiser ce besoin fondamental en "conflit de génération"? A t on vraiment besoin d'être "jeune" pour avoir envie d'être justement reconnu pour ce que l'on fait, avoir envie de découvrir plusieurs aspects d'une industrie, avoir simplement envie? il est aisé et rassurant de croire que c'est un phénomène de génération, et de vouloir le mettre en concept, de sectariser les "Y".

    Mais à y regarder de plus, ce sont juste des gens qui se posent les bonnes questions. "Y" vient de l'anglais "Why?".

    Bref, c'est pas joli-joli toute cette machine à fric autour de la fameuse génération "Y". ceux qui en parlent sont généralement ceux qui la connaissent le moins...

  • « Génération Y », le nouveau casse-tête pour les recruteurs et les managers
    je suis manager dans une entreprise de l'aérien et je suis très inquiet de devenir de ces jeunes ingénieurs lorsque je lis votre dernière phrase ... "la génération « Y » se caractérise aussi par « son intolérance à la frustration »."
    La frustration est nécessaire car elle comporte un aspect structurant indispensable.
    L’intolérance à la frustration est banale vers 2 ou 3 ans mais devient inquiétante si elle persiste de manière ingérable au-delà de cinq ans... il s'agit bien de jeunes personnes entre 18 et 30 ans .... donc des petits enfants dans leur têtes ???.... comment recruter des personnes aussi immatures ????...

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