Bertrand Dauvin est le mort de trop. En décembre 1954, La Fédération aéronautique internationale met fin à l’hécatombe en arrêtant d’homologuer les records de durée en planeur. Avec 56 h et 15 minutes, le record appartiendra définitivement à Charles Atger. Cela faisait déjà quelques temps que les records de durée en planeur étaient au cœur de la polémique.
Depuis 4 heures du matin, ce 26 décembre 1954, Bertrand Dauvin ne répond plus. Cela fait 44 heures et deux nuits qu’il enchaine les allers retours sur le versant Sud des Alpilles, aux commandes de son planeur Kranich-III. La radio étant capricieuse, ceux qui veillent, cette nuit-là, sur le terrain de Romanin-les-Alpilles ne sont pas inquiets.
Au petit matin, sans nouvelle, un pilote part en reconnaissance à bord du remorqueur Storch derrière lequel Dauvin a décollé, deux jours plus tôt. Il ne tardera pas à découvrir l’épave et à repérér son pilote, gisant à côté. On suppose que Dauvin, fatigué par 44 heures de pilotage, s’est laissé entrainer par le mistral au Sud de la chaine. Il s’est alors retrouvé dans le rabattant. Pour repasser de l’autre côté de l’arrête, il a sans doute cherché à reprendre de la vitesse pour remonter le vent. Dans l’obscurité, il a percuté la pente à grande vitesse. Dauvin qui n’avait pas demandé à ce que la pente reste éclairée de nuit est sans doute mort sur le coup.
La polémique se déclenche sur l’utilité des records du durée. Le mensuel Aviasport qui a été créé quelques mois plus tôt juge sans intérêt ce type de performance. D’autres estiment qu’elle est au contraire le meilleur moyen de repousser les limites des records de distance.
A l’époque, les planeurs ne volent pas vite, et les pilotes doivent pouvoir prolonger leurs tentatives au-delà du coucher du soleil. L’idée est d’abattre les kilomètres de jour dans les ascendances thermiques et d’attendre la nuit, en vol de pente. Fin 1954, le record de distance est de 861 km. Le maximum réalisable entre le lever et le coucher du soleil, surtout entre le déclenchement des ascendances thermiques, en fin de matinée, et leur extinction en début de soirée.
Depuis le début des années 50, le service de formation de l’aviation légère et sportive, l’ancêtre de l’ENAC, a mis en place des moyens pour préparer les pilotes qui veulent se lancer dans la course aux records de durée. On ne parle pas alors d’hygiène de vie des sportifs, mais on commence à s’intéresser à leur alimentation et à leur récupération.
Des programmes d’entrainements spécifiques au vol de pente sont mis sur pied. Le massif des Alpilles est exploré dans ses moindres recoins. Les pilotes se familiarisent avec son aérologie et identifient les pièges.
Un balisage lumineux de la piste est mis en place, ainsi qu’un éclairage de la paroi rocheuse activable à la demande du pilote. Faute de disposer de batteries suffisantes pour tenir la durée de la tentative, un protocole d’échange radio entre le pilote et le sol est mis en place. Le trafic aérien commercial peut être détourné lors des tentatives de record.
Cette organisation n’a pas empêché l’accident mortel de Bertrand Dauvin. La Fédération française aéronautique renoncera à homologuer tout nouveau record, ce qui rend vaine toute future tentative.
Le compteur restera bloqué à 56 heures et 15 minutes. Ce record du monde qui sera le dernier homologué par la Fédération aéronautique internationale appartiendra pour toujours à Charles Atger. Il l’a établi le 4 avril 1952, aux Alpilles, à bord d’un planeur monoplace Air 100 que Jean Molveau, le cofondateur de la revue Vol à Voile Magazine conserve pieusement.
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