G. FELDZER / Il n’a pas de frontières

« Vous savez ce qui plait chez moi ? J’agace ! » disait Pompidou à De Gaulle sur un dessin de Jacques Faizant au siècle dernier. Gérard Feldzer devait déjà piloter des avions lorsque ce dessin est paru dans le Figaro ; on ne peut pas être sûr, non plus, qu’il le vit ! Pourtant on peut se demander si l’infernal zébulon n’a pas fait de cette blague un précepte de vie.

Il a ouvert grand les fenêtres de l’hôtel particulier du 16ème arrondissement parisien et fait souffler une tornade dans l’ancienne aérogare du Bourget avant de se retrouver à la tête d’Aviation Sans Frontières. Selon que l’on se place d’un côté ou de l’autre, les uns redoutaient que le pire soit arrivé, quand les autres s’autorisaient à espérer le meilleur. Gérard Feldzer ne laisse personne indifférent. Et encore une fois, il a pris tout le monde à contrepied et démontré que ce n’était pas un virus qu’il l’empêcherait d’agir. Au contraire.

Quand le Covid-19 a contraint Aviation Sans Frontières à suspendre ses activités en Afrique et arrêter l’accompagnement d’enfants malades, le président d’ASF a mobilisé la communauté aéronautique française pour transporter les soignants à travers la France. Il y est parvenu, cette fois-ci sans se montrer plus qu’il n’en fallait mais en agitant ses leviers en coulisse.

Un soir, sur sa péniche amarrée entre la Concorde et l’Assemblée Nationale, il a eu l’idée d’appeler à la rescousse les hôtesses et stewards français qui se désespéraient de ne plus pouvoir faire leur métier. Il leur a proposé d’aller renforcer les équipes médicales des hôpitaux de Paris. Et ça a marché au-delà de toute attente.

Dans le contexte actuel, président d’une ONG, est une occupation à temps complet. Il faut sensibiliser les donateurs et remplir ses missions avec des budgets en baisse. Gérard Feldzer mobilise son réseau. Il a convaincu Thomas Pesquet d’apporter son soutien. Difficile de rêver parrain plus fédérateur.

En janvier 2022, Aviation Sans Frontières va réceptionner un nouveau Cessna Caravan neuf. L’Afrique en a besoin. Un énorme boulot attend les équipes d’ASF là-bas. Gérard Feldzer le sait et se démène pour que chacun puisse remplir sa mission.  Fr.M.

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