Les utilisateurs n’ont pas pris au sérieux la menace. Aujourd’hui, ils se démènent pour renverser la situation.
» Cela fait dix ans que j’entends parler de la fermeture du terrain, comme il est question depuis vingt ans de la fermeture de Lasbordes. Je n’ai pas réagi… « , confesse Philippe Langlois, chef-pilote de l’aéro-club d’Albi. Comme lui, les 150 membres de l’association n’ont pas compris que la menace était montée d’un cran. Pourtant, quand fin 2001, le syndicat mixte qui gère la plate-forme s’est posé la question du devenir de cette infrastructure et qu’au printemps 2002, il a commandé un audit, les pilotes privés albigeois auraient dù être plus attentifs. C’est sans doute ce qu’ils se disent aujourd’hui.
L’aérodrome d’Albi n’est pas concerné par la loi qui régit le transfert de propriété des aérodromes de l’Etat vers les collectivités. Toutefois, ce cas illustre parfaitement ce qui attend bon nombre d’associations de pilotes privés à travers la France. Comme celui d’Albi, bien peu d’aéro-clubs ont conscience actuellement que leur avenir va se jouer dans les mois à venir. Par ailleurs, cet exemple démontre également que lorsque les collectivités locales renoncent, la fermeture est imminente. » Nous sommes dans la situation qui sera celle de tous les aérodromes transférés « , affirme Gilles Laurens, responsable d’exploitation de l’aérodrome d’Albi. Celle d’une structure dont le fonctionnement est assumé par les collectivités locales sans l’aide (ou presque) de l’Etat. » L’année dernière, le pupitre de la tour de contrôle a été remis à niveau.
L’investissement a représenté 40.000 euros. L’Aviation civile en a pris la moitié à sa charge « . L’aérodrome situé sur le territoire de la commune du Sequestre est mis à la disposition d’un syndicat mixte qui regroupe trois acteurs principaux : la ville d’Albi, le Conseil général du Tarn et la Chambre de commerce. La participation de chacun à l’équilibre de fonctionnement s’élève à un peu plus de 60.000 euros hors taxes. Les ressources du terrain sont limitées aux redevances aéroportuaires et domaniales et à la vente de carburant. Une vingtaine d’avions y sont basés, dont les cinq de l’aéro-club. La CCI met à la disposition du syndicat mixte quatre salariés : un chef d’exploitation, deux agents AFIS (dont un à mi-temps) et un pompier.
Plusieurs pistes ont été envisagées pour tenter de tirer partie de cette infrastructure, notamment attirer une compagnie low cost. Le président du syndicat mixte, qui est aussi le président de la CCI s’est ouvertement prononcé, dans la presse régionale, pour la fermeture des installations. Il estime d’une part que l’investissement pour développer une hypothétique activité est trop élevé, et que d’autre part, continuer sans rien changer, coùte trop cher en entretien et en mise aux normes. La décision doit être prise au plus tard avant la fin de ce semestre. Mais tout laisse à penser que le dénouement pourrait s’accélérer. » Aux yeux du gestionnaire, aujourd’hui, le terrain lui coùte de l’argent. S’il le ferme, il en rapportera « , déplore Jean-Pierre Balitrant, le président de l’aéro-club d’Albi. Le maire de la commune du Séquestre, sur le territoire de laquelle se trouve l’aérodrome ne cache pas son intention de récupérer les terrains.
Des pétitions circulent. Il s’agit pour les pilotes d’alerter la population sur le gâchis que représente le démantèlement d’une piste en dur de 1500 mètres de long. Plus le temps passe et plus il apparaît que l’une des chances pour l’aéro-club serait qu’un gestionnaire privé se déclare et accepte d’assumer la charge financière. Il ne faut pas rêver. Le président du club n’envisage pas assumer ce rôle, bien qu’il assume par ailleurs la gestion du terrain de Gaillac (voir encadré), où l’Aéro-club d’Albi est également implanté. Cela reviendrait à augmenter le prix des heures de vol dans des proportions jugées inacceptables. Le 13 janvier dernier les usagers de la plate-forme se sont réunis pour mettre en œuvre une stratégie. Ils ont choisi de créer un comité de défense (CDAA, Comité de défense de l’aéroport d’Albi). Sa première initiative a été d’organiser une conférence de presse. » Il s’agissait pour nous de répondre aux élus, et notamment au président du syndicat mixte, qui utilise la presse locale « , explique Jean-Pierre Balitrant, qui assume désormais la vice-présidence du CDAA. » Notre objectif est de démontrer que cette plate-forme est utile aux entreprises et qu’elle sert le tourisme local. Nous allons rencontrer les élus favorables à la suppression pour en discuter avec eux et essayer de trouver une alternative à la fermeture qu’ils préconisent « . Le CDAA multiplie les interventions dans la presse et mène actuellement un important travail de lobbying auprès des élus locaux. Il a réussi à faire reporter le vote sur la fermeture de l’aéroport. Une première avancée encourageante.
Gil Roy. Aviasport N°604 / Mars 2005
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