En dépit des problèmes hyper médiatisés d’Airbus, l’aérospatial demeure un secteur d’avenir pour les jeunes. 430 élèves sortent chaque année du CFA des Métiers de l’aérien avec un contrat en poche.
Le CFA des Métiers de l’Aérien a formé en dix ans plus de 2500 jeunes aux métiers de la technique aéronautique et aux métiers de service depuis sa création il y a une dizaine d’années. » Le taux de réussite aux examens est de 97 % et 99% des jeunes qui sortent avec un diplôme sont embauchés en contrat à durée indéterminée « , affirme, avec une légitime satisfaction, Daniel Durand, le directeur du Centre de formation d’apprentis des métiers de l’aérien.
L’offre et la demande
Ces statistiques devraient faire réfléchir ceux qui ont en charge de résoudre le problème du chômage des jeunes et qui depuis des décennies imaginent des formules alambiquées pour tenter d’en sortir. Au lieu d’attendre les campagnes électorales pour promettre monts et merveilles et plutôt qu’inventer des usines à gaz, ils feraient mieux de se poser les bonnes questions et commencer par se demander de quels profils de professionnels ont besoin les entreprises. Parce que comble du paradoxe, il y aurait en France un million d’emplois non satisfaits.
Le monde de l’aéronautique n’échappe pas à cette réalité. Combien de responsables d’unités d’entretien agréées et d’atelier de maintenance se lamentent faute de trouver les mécanos dont ils ont besoin. Sans chercher à démontrer qu’il ne s’agit pas là d’une fatalité, les entreprises d’Ile de France du secteur ont décidé, il y a une dizaine d’années maintenant, de s’occuper elles-mêmes de leur problème de recrutement. Et de toutes évidences, elles ont eu raison de ne pas attendre qu’une vague commission de technocrates daigne se pencher sur leur cas.
Partant du principe qu’on est jamais si bien servi que par soi-même, Air France, la Fédération Nationale de l’Aviation Marchande et le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales, ainsi que les entreprises du transport aérien et de la construction aéronautique réunies au sein de l’Association pour la Formation aux Métiers de l’Aérien ont mis leurs compétences en commun, afin de développer une formation de référence pour le secteur aéronautique. Elles ont reçu l’appui du Conseil régional d’Ile de France. Régionalisation oblige.
Alternance gagnante
Le centre de formation que la profession a mis sur pied colle à ses besoins. L’éventail des métiers auxquels il prépare les jeunes est dicté par les attentes immédiates des entreprises. Et dans un souci de plus grande efficacité, l’apprentissage a été retenu comme principe de formation. Cette formule qui permet aux élèves de mettre en pratique directement au sein de l’entreprise ce qu’ils apprennent à l’école fait depuis des décennies le succès de l’industrie allemande. De l’ouvrier à l’ingénieur, elle est la règle outre-Rhin. En France, jusqu’à peu encore, elle était considérée comme une voie de garage. Les mentalités commencent à changer. Lentement toutefois. La grande majorité des conseillers d’orientation de l’Education nationale vivent dans leur bulle, coupés des réalités du monde du travail.
A l’heure actuelle, les entreprises de la construction et de la maintenance aéronautique ont besoin de personnels très qualifiés, répondant aux nouvelles réglementations européennes de l’Agence Européenne de Sécurité en Aviation (EASA). Depuis plusieurs années, ils embauchent des jeunes car ils doivent renouveler et rajeunir leurs effectifs techniques. Les formations de la technique aéronautique sont destinées à des jeunes ayant des aptitudes manuelles, de la rigueur, de la méthode, le respect des procédures et des règles de sécurité. » Les jeunes qui viennent ici ont envie de travailler dans l’aérien. Ils sont motivés et de ce point de vue, nous sommes protégés « , souligne Daniel Durand. La majorité sont sous contrat avec des entreprises de la région parisienne, ce qui n’empêche pas qu’ils puissent être originaires de la France entière.
La formation par l’apprentissage est une formule privilégiée dans la construction et la maintenance aéronautique car les métiers sont pointus, très spécifiques et nécessitent aussi des investissements pédagogiques et techniques importants (aéronefs, parcs machines, informatique). Le CFA des métiers de l’Aérien, réunit un pôle aéronautique associant la volonté politique et les moyens des constructeurs et des compagnies aériennes, ainsi qu’un plateau technique particulièrement bien équipé en moyens pédagogiques de haute technologie : plus de 8.000 m2 d’installation, des salles de cours équipées en informatique, une salle d’enseignement assistée par ordinateur, des laboratoires de langues, des ateliers et des hangars avions pour réaliser des travaux en situation réelle.
Sur son site sud à Massy, sur le campus d’Air France à Vilgénis, sur son site nord, à Bonneuil-en-France en partenariat avec Thalès Service, le CFA dispense une formation performante attestée par ses résultats et sa certification européenne PART 147.
Bien dans sa tête
Si les moyens mis en œuvre sur ses plateaux techniques reproduisent les conditions réelles de maintenance, le volet technique de la formation est plus spécifiquement du ressort de l’entreprise dans laquelle le jeune est en apprentissage. C’est aussi le moyen de former les apprentis aux techniques de pointe. » Nous ne pouvons pas être au top de la technologie. Nous ne devons pas non plus laisser s’installer un trop grand écart « , précise Daniel Durand. » Pour cela nous sommes adossés à deux grands groupes, Thalès et Air France, qui sont nos opérateurs pédagogiques. Nos formateurs, issus de ces entreprises, tournent régulièrement ne manière à demeurer au fait de l’innovation « .
En fait, le CFA est là pour dispenser le savoir-faire de base du métier. Il a aussi pour mission de former des professionnels complets. C’est une demande forte des entreprises. » Notre objectif est qu’à la sortie du CFA, les jeunes diplômés maîtrisent la langue française, qu’ils connaissent l’anglais, qu’ils possèdent une ouverture d’esprit, qu’ils soient autonomes, qu’ils manifestent du respect pour les autres et qu’ils sachent se comporter correctement en équipe. A travers notre projet d’établissement, nous mettons l’accent sur cet aspect-là. Nous ne dispensons plus le même type de formation utilitaire qu’autrefois. D’ailleurs nous avons développé un socle culturel. Nous apprentis font du théâtre, participent à des ateliers lectures, font de la musique, … « . Daniel Durand admet que le volet culture général n’est pas le plus facile à mettre en œuvre. Et pourtant, c’est sur sa personnalité et son ouverture d’esprit, sa curiosité aussi qu’un professionnel est capable de faire la différence, de se remettre en question, d’évoluer tout au long de sa carrière. Cela est vrai pour tous les métiers. Gil Roy
Gil Roy. Aviasport N°627 / Juin 2007
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