Après 100 ans de présence militaire sur la BA102, la mythique base aérienne de Dijon-Longvic va disparaître en 2016 au profit de l’activité civile qui cohabitait jusque là avec les militaires. La Bourgogne cherche à maintenir l’activité aérienne existante et adopte une nouvelle stratégie de développement économique de l’aéroport.
Avec le départ programmé des militaires en 2016, la BA102 va devenir civile. La BA102, c’était les Chevaliers du Ciel, la naissance de la Patrouille de France, les Cigognes et ses Mirage 2000-5F. Lieu de tournage de la série télévisée des années 60 qui mettait en scène les aventures de Tanguy et Laverdure, la base aérienne est opérationnelle en 1914 et accueille le capitaine Guynemer deux ans plus tard. Doté de Mirage 2000-5F, l’escadron de chasse 1/2 Cigognes quitte la BA102 en 2011 pour rejoindre Luxeuil et la BA116, annonçant ainsi le plan de réorganisation des armées. La base aérienne sera dissoute en 2016, mettant un terme à 100 ans de présence militaire à Dijon.
L’aéroport, quant à lui, n’a pas dit son dernier mot. La plateforme de Dijon-Bourgogne a cette particularité de partager les deux pistes et les infrastructures avec les militaires. Une fois la BA102 dissoute, le risque était de voir péricliter l’activité aéronautique et aéroportuaire sur le site de Dijon-Longvic.
Parce que Dijon et la Bourgogne veulent garder cet outil de développement économique, un groupement s’est créé pour conserver et développer l’infrastructure aéronautique, sous l’autorité du Préfet de région. Un syndicat mixte de gestion de l’aéroport a été créé, placé sous l’égide du Grand Dijon et de la Région Bourgogne, propriétaire de la base, qui a confié en 2014 à SNC-Lavalin la gestion de la plateforme. Le marché public arrivant à son terme en janvier 2016, un nouvel appel d’offre sera lancé fin 2015 pour l’exploitation de la base. L’objectif : assurer la continuité du service public aéroportuaire et imaginer les futures modalités de gestion et d’exploitation de l’aéroport.
Avec le départ des militaires, la plateforme et ses services vont évoluer. L’ILS (Instrument Landing System) ou système d’atterrissage aux instruments, va disparaître au profit d’une procédure GNSS (Global Navigation Satellite System), moins coûteuse à mettre en place et à entretenir. A plus ou moins long terme, l’une des deux pistes pourrait également disparaître, a priori la plus courte, celle de 1.800 mètres. Par ailleurs, 4.000 m² de bureaux et 20.000 m² de hangars militaires de type HM2 sont d’ores et déjà disponibles à la location.
Côté entreprises, plusieurs mouvements sont prévus ou sont déjà réalisés. Apache aviation et la Breitling Jet Team, dont les bureaux sont situés sur l’aérodrome voisin de Darois, vont déménager pour s’implanter sur l’aéroport. Airborne concept, basé sur l’aéroport de Toulouse Francazal, a récemment ouvert une nouvelle école de pilotage de drone à Dijon. Inaer, compagnie aérienne d’hélicoptères basée à Avignon, ouvre également une antenne à Dijon.
En parallèle, Bourgogne Développement, l’agence créée par la Région Bourgogne pour favoriser l’investissement sur son territoire, et son pendant au niveau de l’agglomération dijonnaise, Dijon Développement, préconisent deux axes de développement de la plateforme : l’aviation civile et d’affaire et les vols sanitaires. Avec la concurrence directe des aéroports de Dole-Jura et de Bâle-Mulhouse situés à proximité, les vols commerciaux ont été arrêtés et, même s’ils peuvent être facilement réactivés, ne représentent plus l’axe de développement souhaité. Les vols d’affaires ont représenté 56 mouvements en février 2015 et Dijon-Bourgogne place cet objectif de développement au premier plan. Côté vols sanitaires, Dijon va bientôt accueillir les trois hélicoptères du SAMU pour la région Bourgogne, dont l’exploitation est confiée à Inaer. La présence d’un CHU disposant d’un service de greffe d’organes justifie à lui seul la nécessité de maintenir la capacité d’accueil de l’aéroport de Dijon.
L’annonce de la dissolution de la BA102, fin 2014, avait été perçue par les élus locaux comme un gâchis financier et humain, causant la destruction de 2000 emplois. La région Bourgogne et le Grand Dijon se serrent les coudes pour réinventer un présent et un avenir pour leur aéroport.
Fabrice Morlon
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L'aéroport de Dijon-Bourgogne se positionne sur l'aviation d'affaires
Sur l'aéroport de Dijon-Bourgogne, J'envisage la création de services d'aviation d'affaires et de travail aérien, même provisoires puisqu'il s'agit de création (tous les experts savent
qu'on ne fait pas "fortune" en aviation et le succès n'est pas assuré même avec une bonne volonté).
Cela reste une éventualité compte tenu des tracasseries administratives et des diverses exigences de la D.G.A.C en ce qui concerne la réglementation (j'ai connu la "souplesse" aux U.S.A).
Bien cordialement,
Claude