L’ESMA dans l’attente des DA42

Retardée à plusieurs reprises, la commande de bimoteurs DA42 semble imminente.

En même temps que son passage sous contrôle d’un investisseur chinois, l’ESMA a annoncé qu’elle allait passer commande de nouveaux bimoteurs diesel DA42. Depuis plusieurs mois, face au tassement de l’activité, la commande était suspendue. En 2004, au moment de la reprise de l’école par le groupe Aeroconseil, un plan de renouvellement de la flotte avait été élaboré. Il portait sur l’acquisition de 6 DA40 diesel et de 3 bimoteurs DA42 diesel. L’objectif était de rationaliser le parc vieillissant avec des Diamond Aircraft et un entraîneur de vol Alsim de DA42 (FNPT2-MCC).

En définitive, seuls les 6 DA40 ont été achetés ce qui a permis de sortir de la flotte les TB9.  » Les options d’achat courent toujours sur les trois DA42 lesquels nous permettront de sortir les Piper PA34 Seneca et TB20. Elles ont été repoussées. Nous n’aurons pas besoin de ces appareils avant le début de l’année prochaine « , expliquait Jean Durand, le directeur de l’ESMA, avant qu’Aéroconseil ne décide de revendre l’école à une société de Hong Kong. Entre temps, deux DA40 ont été revendus. Contrairement aux avions anciens de la flotte, qui sont amortis et qui, de ce fait, ne coùtent que lorsqu’ils volent, les Diamond coùtent même lorsqu’ils restent au sol, comme c’est le cas, dans certaines phases du cursus des formations intégrées. C’est ainsi que la direction justifie la décision de réduire le parc de monomoteurs diesel. Le volume insuffisant d’activité de l’école ne permet pas de lisser les plannings d’utilisation de la flotte.

C’est aussi la raison pour laquelle, les instructeurs doivent être polyvalents.  » Sur dix instructeurs, un seul ne fait que de l’instruction en simulateur. Les autres suivent leurs stagiaires. Ils doivent pouvoir intervenir à tous les stades de la formation « , explique Jacques Guasch, le chef-pilote de l’ESMA. Il leur est ainsi demandé de passer indifféremment de l’avion au simulateur, du VFR à l’IR, ce qui est plus ou moins bien accepté par certains qui ont l’impression de régresser en passant de l’IR au VFR.  » Comme nous fonctionnons en promotion, l’instructeur VFR ne travaillerait que de septembre à mi-mars et après ce serait fini pour lui « . C’est ce qui explique aussi que les DA40 soient sous-exploités une partie de l’année. D’où le choix de réduire leur nombre.

Là encore, les nouvelles orientations données à l’école par son nouveau propriétaire devraient avoir des conséquences sur la gestion de la flotte. Il est évidemment trop tôt pour savoir les quelles.

Gil Roy. Aviasport N°623 / Février 2007