Claude Le Tallec est instructeur avion. Afin d’évaluer la détectabilité des drones à basse altitude par un pilote, il a organisé un exercice de panne campagne au-dessus d’un champ où opérait un drone. Retour d’expérience…
Existe-t-il des risques de conflits entre des petits drones et des avions légers ou des planeurs ? Telle est la question que se sont posés quelques pilotes d’aviation générale qui voient les vols de ces engins se développer de façon importante.
En 2012, la DGAC a publié un arrêté permettant le développement de l’utilisation d’aéronefs télépilotés, tel est le nom de ces drones qui doivent en permanence être sous le contrôle d’un télépilote, dans quatre scénarios bien définis, tous à une hauteur sol inférieure ou égale à 150 m.
En parallèle à ces vols de drones, l’aviation générale continue ses opérations, principalement à une hauteur sol supérieure à 150 m hors aérodrome. Cependant, des aéronefs peuvent être amenés à voler à une hauteur sol inférieure à 150 m hors aérodrome dans certains cas comme l’atterrissage en campagne pour les planeurs, les exercices de panne moteur pour les avions ou le travail aérien pour les avions et les hélicoptères.
Afin de se faire un bonne idée de ce que pourrait être un conflit entre un drone et un avion évoluant tous deux conformément à la réglementation en vigueur, un exercice de panne moteur a été exécuté par un avion au dessus d’un champ sur lequel évoluait un aéronef télépiloté.
La sécurité de l’exercice étant bien sûr un enjeu majeur, l’avion et le drone ont été tous deux équipés d’un Flarm et une station sol de réception du Flarm. A partir de données GPS et d’un émetteur-récepteur radio, le FLARM localise les autres avions, planeurs ou drones équipés de Flarm volant à proximité, et donne au pilote une conscience de la situation lui permettant d’éviter les collisions en vol ou à l’atterrissage. Ce système a été rendu obligatoire en France pour les planeurs par une décision de la FFVV (Fédération Française de Vol à Voile) de mars 2013. a été positionnée près du télépilote du drone. En outre, le télépilote du drone avait pour instruction de ne pas réagir au conflit pour laisser à l’avion l’initiative de l’évitement.
L’exercice a montré que les pilotes de l’avion ne voient pas le drone au moment de débuter leur exercice à environ 1100 ft sol. Les diodes vertes de leur Flarm indiquent par contre qu’un engin « Flarmé » évolue sous l’avion. Le télépilote du drone voit un avion passer sans s’en préoccuper, ils sont en effet nombreux à voler à cet endroit.
En vent arrière convergente vers le champ choisi, la charge de travail importante du pilote de l’avion pourrait ne pas lui permettre de voir le drone, très peu visible sur fond de terre et évoluant sans mouvement d’attitude significatif. Les diodes vertes du Flarm donnent toujours une indication fiable de la direction dans laquelle se trouve le drone. Le télépilote du drone n’a alors pas le sentiment que l’avion qui longe le champ va faire un demi tour pour se poser là où il travaille.
En finale, le pilote perçoit bien le drone sur fond de ciel, une fois que son altitude est inférieure à celle du drone. Les diodes rouges du Flarm indiquent alors un risque de conflit. Le télépilote du drone constate le risque de conflit avec une difficulté d’appréhension des altitudes et distances relatives entre drone et avion.
La première est que le principe fondamental du voir et éviter, qui fonctionne plus ou moins bien depuis un siècle, est rendu dissymétrique dans un conflit petit drone – avion habité. Le drone est trop petit pour être perçu à temps par le pilote de l’avion, ce serait donc principalement au pilote du drone d’éviter les avions habités. Dans notre exercice, le télépilote du drone aurait pu poser son drone dès qu’il a perçu qu’il y avait un risque.
La deuxième est qu’il vaut mieux agir le plus tôt possible pour passer à distance les uns des autres, une manœuvre d’anti-collision tardive est en effet compliquée à réaliser du fait de la difficulté de percevoir les distances relatives.
La troisième leçon est qu’un dispositif coopératif tel que le Flarm permet le maintien d’une conscience de situation bien utile dans ces circonstances, à la fois pour le télépilote du drone et pour le pilote de l’avion. Il peut être utilisé comme système d’assistance sans modifier les règles existantes
Enfin, une note d’optimisme, la situation provoquée dans l’exercice reste encore très improbable – tant que le marché des drones ne se développe pas trop !
Claude Le Tallec
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La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
Tout a fait d'accord avec Remy quand il parle des aéromodeles, pourquoi les drones civils ne seraient-il pas sujet a une réglementation type aéromodélisme. Le problème se pose pour le professionnel mais la DGAC doit veiller.
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
Après l'expérience,
Le retour d'expérience :
http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-les-avions-croisent-de-plus-en-plus-de-drones-sur-leur-chemin-59416.html
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
Je suis aussi un travailleur de l'aérien.
Mais peut-être serait-il bon de préciser que ces incidents ont lieux aux ... Etats-Unis !
Là-bas, aucune réglementation n'est encore en place, au point de provoquer l'ire de particuliers n'hésitant pas à sortir le fusil lorsqu'un drone équipé d'une caméra s'approche trop près de leurs piscines privées.
Ce trait d'humour (néanmoins véridique) mis à part, nous avons en France la réglementation pratiquement la plus complète. Alors laissons la sinusoïde de la nouveauté s'aplanir, et nul doute que chacun trouvera sa place comme cela a toujours été le cas par le passé.
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
que la réglementation concernant les drones soit très précise, cela parait exact, mais le problème est ailleurs, lorsqsu' un " pilote " de drone, qui ne risque pas sa vie, puisse se permettre de mettre en automatique et d' aller boire un café, écouter la radio ou la musique pendant que son drone fonctionne eu automatique, je dis NON. il doit être un pilote comme un autre, et même en automatique, être aux aguets.
2 - avant de mettre un FLARN, on pourrait peut être généraliser les rotatings ou autres clignotants plus ou moins réglementaires,mais efficaces, et surtout que le pilote, du drone soit,effectivement aux commandes, dans ces conditions, il verra arriver un aéronef et plaquer son drone au sol
.
un peu de bons sens SP
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
lorsqu'un intervenant pretend qu'un aeronef en panne moteur , c'est le crash mortel, il va un peu loin, qu'il demande les statistiques à la DGAC, si c'est une panne moteur,donc avec un temps acceptable, 2 fois sur 3 , il y a toutes les chances de s'en tirer, sauf à se prendre un drone en pleine poire !
il ne faut pas confondre avec ceux qui se font " prendre " dans le mauvais temps et se crashent à l' aveuglette, là , c'est du loto !
tout cela merite beaucoup de réflexion et de mise au point, à commencer par la fiabilité des drone., y compris en electronique.
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
Les drones certifiés pour le travail aérien sont conçus selon un cahier des charges plutôt strict, surtout pour la partie électronique. Faites d'abord un tour sur la section " drone " du site de la DGAC plutôt que de tirer à tout va dans tous les sens.
Tenez, c'est gratuit !
http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=27663
A lire en ligne droite, ligne après ligne.
Surtout pas en diagonale, vous verrez c'est très complet !
D'autre part, une machine d'à peine 4 kg face à une autre de 750 kg, à votre avis, qui gagne ?
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
Un petit mot pour rappeler que lorsqu'un opérateur de drone met entre 5000 et 40.000 €uros en l'air, il n'a aucunement envie de faire la Une des faits divers pour plusieurs raisons : il a l'obligation d'assurer la sécurité des biens et des personnes, c'est un travail dont il veut en vivre, et en cas d'échec de la mission qui lui est confiée, il peut se voir dans l'obligation de rembourser au client la totalité des frais que ce dernier a engagé pour l'exécution de la mission, et ça peut atteindre des sommes considérables. Lors d'une détection de conflit potentiel air-air, la machine est généralement posée dans les secondes qui suivent, voir tout simplement pas mise en l'air avant que le danger soit écarté.
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
Nul doute qu'il y a des opérateurs de drones sérieux et même très sérieux mais il y a aussi tous ceux qui par principe, ignorance ou pression financière font n'importe quoi, il y en a suffisamment d'exemples dans l'actualité (Anglet, Montpellier, Nancy etc.....).
En cas de collision l'opérateur de drone ne risque RIEN il est au sol, il perd tout au plus quelques milliers d'Euros. Dans l'avion ou l'hélicoptère percuté il y a un équipage de 1 à 4 personnes qui elles risquent tout simplement leur vie. Les enjeux ne seront jamais les mêmes et autorisent ceux qui risquent le plus dans cette histoire à demander des garanties techniques et règlementaires pour que leur travail ne deviennent pas une partie de roulette russe.
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
il ya trop de voitures qui circulent , d'aéronefs qui volent, avec les drones c'est la finale, les appareils vont
devenir des usines à gaz!!!!!! tout cela sert à quoi !!!!!
je suis pas contre le progrés, mais il ya des limites à ne pas dépassées!!!!!!
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
Cette expérience à toute le mérite d'exister mais elle ne pose le problème que dans le cas de figure le plus improbable : un avion en panne n'est déjà pas courant, mais un avion en panne à proximité de là ou vole un drone au même moment..., la probabilité de sortir les 6 numéros au loto doit être bien supérieure.
Le risque de collision drone/avion est malheureusement bien plus important dans des cas de figures plus courants. Le plancher des 150 mètres en campagne n'existe pas pour de nombreux avions, Ulm, hélicoptères qui passent chaque mois plusieurs milliers d'heures de vol dans le cadre de travail aérien en vol rasant entre 50 et 150m/sol (plus de 15 hélicoptère en France surveillent les lignes électriques, certains font jusqu'à 800 heures de vol par an toutes à moins de 50 mètres sol, des dizaines de milliers de km de pipe lines sont survolés à environ 100 m sol tous les mois, certains 3 fois par mois, s'ajoutent les vols de photo/vidéo, les vols samu lors de posés en campagne, les vols d'entrainement militaires, les suivis de courses & rallyes. Dans tous ces cas, la charge de travail pour le pilote de l'appareil grandeur est très élevée et ne lui permet pas de voir un drone. Un hexacopter de 4kg traversant un parebrise d'avion ou d'ULM arrivant à 130 km/h ou impactant un rotor arrière d'hélicoptère aura inévitablement des conséquences catastrophique pour les occupants voire pour d'éventuels tiers au sol.
Surprenant de voir que la DGAC, d'habitude si attachée à conserver à notre règlementation les standards les plus élevés au monde pour ne pas dire plus, à ouvert volontairement cette tranche de l'espace aérien à plus de 1.000 opérateurs de drone pour y effectuer du travail aérien sans même leur imposer une "vraie" licence de pilote mais un simple théorique ULM qui s'obtient en bachotant 3 jours sur internet des questions et réponses connues d'avance.
L'avenir, et les registres du BEA diront si cette démarche d'exception à la DGAC était visionnaire ou au contraire....une énorme bourde.
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
"Travailleur de l'aérien", un "simple" théorique ULM, convient amplement aux apprentis télépilotes. Ce dernier leur demande déjà assez de travail, et requiert plus que 3 jours... Que voudriez-vous leur imposer? Une "vraie licence" de pilote de chasse? Croyez-vous que cela résoudrait les problèmes d'airprox? Je ne le pense pas.
On pourrait aussi envisager de faire passer à tous les pilotes de "vrais" aéronefs une qualif de pilote de drone pour mieux appréhender l'activité... (C'est une blague bien sûr!)
Ceci dit, j'abonde dans votre sens, puisque je suis en train de monter un module de pratique aéro sur ULM pour télépilotes, mais cela restera une sensibilisation et rien d'autre, à mon avis bien suffisante pour qu'ils puissent appréhender les problèmes de cohabitation (entre autres...).
Enfin, il faut comprendre que cette réglementation "drone", (l'une des premières au monde en passant...) est évolutive, nos fonctionnaires sont particulièrement réactifs et attentifs aux évènements. Il faut bien "amorcer la pompe" lors de l'arrivée d'une nouvelle pratique aérienne, et très bientôt, un théorique spécifique télépilote verra le jour.
Je trouve donc que les choses évoluent dans le bon sens!
Et puis, si certains ont peur de tout, il est impératif d'arrêter de voler, et de rester devant la TV attendant tranquillement l'arrivée de l'infarctus! ;-)
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
Les pilotes de planeurs ou d avions remorqueurs qui "cotoient" d autres planeurs en vol connaissent bien ce type de danger. Un planeur ne se voit bien que lorsqu il vire sur la tranche et il est quasiment invisible en ligne de vol...
Tenter l experience avec un drone parait alors superflu tant le resultat est evident.
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
Il est parfaitement impossible pour un pilote, qui plus est accaparé par une éventuelle panne ou avarie, de détecter ce genre de Drone. c'est déjà assez difficile de le faire avec un autre aéronef alors avec un Drone de cette taille !
Nous sommes donc devant un cas impossible à régler mais que le politiquement correct voudrait régler par un fatras de papier et autre mesurettes ici ou là, comme de coutume.
Il ne sert à rien de faire ce genre d'essai sauf à faire du Buzz puisque par nature aucune situation ne pourra se ressembler ni sous la forme (positionnement, soleil, visibilité horizontale, taille des deux vecteurs aérien, etc..) ni sur le fond hauteur de vol, Notam, évolution non autorisée etc..
Bref, il semble que cette collision ne s'est pas encore produite avec l'aviation générale voire autre, mais cela va inévitablement se produire, c'est sûr, vu la multiplication erratique de ces Drones du commerce facile à mettre en oeuvre et peu onéreux.
C'est un peu comme la menace laser, on sait que c'est pas bien, mais en gros on ne peut y apporter une réponse, c'est plus ou moins indémerdabe...
La cohabitation drone – avion léger testée en vraie grandeur
si le flarm ou un autre doit être imposé, il y aura lieu de tenir compte des régles commerciales européennes, l' exclusivité est interdite, or, à ma connaissance, il y a un seul importateur en France, qui semble bien vous attendre au coin de la rue , avec sa petite matraque ! lorsqu'un intervenant parle de 700 euros, est-ce à dire que c'est du tout compris, ou, comme au resto, le service est en plus ?
si pour quelques centaines de planeurs, il a déjà dû se remplir les poches, pour plus de 10.000 avions et ULM , ce serait une curieuse rente qui ne serait pas acceptable.
donc, attendre et voir, très sérieusement avant de prendre une décision sérieuse.
une petite question = ceux qui ont survolé les centrales étaient-ils à moins de 150 mètres ?
il ne faudra pas confondre réglementation, obligation et marché juteux .