L’UAS100 est l’une des nouveautés présentées à UAV Show (Bordeaux, 19-21 octobre 2021). Développé par Thales, ce drone est capable d’opérer dans un rayon de 100km. L’équipementier mise sur le savoir-faire d’Issoire Aviation en matière de développement d’avions légers, et celui de Hionos, pour l’avionique. En ligne de mire, une certification purement aéronautique.
Sur les images diffusées par Thales à l’issue du premier vol du drone UAS100 (juin 2021), les observateurs attentifs auront reconnu l’aérodrome d’Issoire. C’est là, en effet, que Thales est venu chercher l’expertise d’Issoire Aviation. Le constructeur aéronautique auvergnat n’est pas seulement le pionnier de l’avion carbone comme le présente son partenaire. Il est aussi le grand spécialiste des essais en vol à l’aide de prototypes à l’échelle, une technique affinée au fil des décennies et des programmes successifs par Philippe Moniot, le fondateur d’Issoire Aviation et père de la lignée des avions légers APM, Lionceau, Lion et Simba.
Le premier vol du drone à long rayon d’action UAS 100 a été réalisé avec un prototype à l’échelle ½ qui préfigure le futur drone trimoteur à propulsion hybride. Le recours à une maquette évite de figer une configuration et permet au contraire de la faire évoluer tout au long du développement. Philippe Moniot partage ce savoir-faire avec un autre grand de la conception aéronautique, l’américain Rutan.
La formule aérodynamique de l’UAS100 est celle d’un tripoutre. Sur la poutre centrale est implanté le moteur principal, qui dans la version de série sera thermique, mais qui pour les essais est électrique. Sur les poutres extérieures sont positionnées les deux moteurs électriques rétractables. Le drone peut décoller et atterrir en électrique, et naviguer en thermique pour aller loin. Le mode électrique est aussi un mode furtif dans le cas de missions d’observation ou de surveillance (maintien de l’ordre).
Les deux moteurs électriques peuvent être également utilisés, en secours, en cas de défaillance des gouvernes. Dès lors la motorisation électrique est présentée comme un mode de contrôle alternatif du vol. Elle offre une redondance sans pour autant générer un accroissement de la masse à vide. Un pas de plus vers la certification aéronautique.
Dans cette même logique, l’avionique repose sur trois chaines. Elle est développée par Hionos, filiale de Sogilis, qui a en charge l’autopilote. Hionos apporte son expérience dans le développement de logiciels pour l’aéronautique habité. L’objectif à ce niveau est de mettre au point un sous-système de pilotage automatique entièrement certifiable.
L’UAS100 de Thales, destiné à des applications civiles, gouvernementales ou militaires, sera capable d’opérer dans un rayon supérieur à 100 km. Il doit être capable de survoler des zones peuplées selon les réglementations européennes à venir. Il devra donc répondre aux exigences de sécurité et de certification… comme un aéronef piloté. Les drones sont sur le point d’entrer dans une nouvelle ère. L’UAS 100 de Thales ouvre la voie.
Gil Roy
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More
View Comments
Amateur heureux propriétaire d'un drone Mavic Pro je suis épaté par tout le panel des activités par les drones. Chaque jour de nouveaux horizons se développent, pour des activités originales.
Pilote de drone est un métier d'avenir.