La Défense recrute des tueurs de drones civils

Pour faire face au risque que représentent les drones hostiles ou incontrôlés, le ministère de la Défense veut créer une unité spéciale composée d’aéromodélistes confirmés. Les premiers escadrons seront répartis sur les principaux aéroports français. Leur mission : abattre en vol les indésirables…

La quasi collision d’un drone avec un A320 d’Air France en approche à Paris CDG, le 19 février 2016, est la preuve que le risque est réel. Mais les moyens de lutte contre cette menace, ne sont pas adaptés, comme l’a démontré aussi, dix jours plus tard, l’interception d’un drone belge en perdition, dans le nord de la France par deux F-16, un Rafale et un hélicoptère Fennec. Ce fait d’arme franco-belge aura néanmoins eu le mérite d’accélérer la réflexion autour de la mise en place d’une unité spéciale, dédiée à la neutralisation, en vol, des drones menaçants.

Le projet était dans les cartons de l’Etat-Major depuis quelques mois. Sa réalisation s’accélère. L’idée est de faire appel à des aéromodélistes pour abattre en vol des drones hostiles. La France compte dans ses rangs des bataillons de champions du monde qui sont autant d’excellents manoeuviers. Reste à transformer ces as du pilotage radiocommandé en tueurs de drones aux ordres.

Ce ne serait pas la première fois que l’Armée de l’air française mise sur l’aéromodélisme pour constituer un vivier de spécialistes. En d’autres temps, dans le cadre de l’Aviation Populaire, l’activité a fourni des bataillons de mécaniciens aéronautiques et de pilotes militaires. C’était à la fin des années trente et la menace était alors d’une autre dimension.

De cette époque, subsiste un maillage dense de clubs d’aéromodélisme structurés pour la formation, de la construction au pilotage. Ils ont été un peu éclipsés par l’arrivée de drones de loisir. Toutefois, ces pratiquants discrets et disciplinés qui cohabitent souvent avec les pilotes privés sur les mêmes aérodromes, sans pour autant défrayer la chronique, ont le profil pour devenir des auxiliaires de justice. Le projet du ministère de la Défense consiste à baser sur les aéroports civils des unités composées de plusieurs de ces pilotes susceptibles d’entrer en action sans délai.

Cette permanence opérationnelle low cost devrait être testée en vraie grandeur rapidement. Un premier bataillon a été recruté. Il termine son entraînement et sera prochainement déployé sur un aéroport qui restera secret. Si le test est concluant, le projet passera dans la phase recrutement. Sans attendre, les aéromodélistes intéressés peuvent adresser leur candidature accompagnée de leur palmarès sportif à Aerobuzz.fr qui fera suivre.

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