Créée par une poignée d’exploitants de drone, en juin 2013, la Fédération Professionnelle du Drone Civil (FPDC) compte déjà plus de 200 membres. Elle entend être partie prenante dans l’évolution réglementaire en cours. La formation des télépilotes est également une de ses priorités. Un an après la création de la fédération, Emmanuel de Maistre, son président-fondateur, fait le point.
Aerobuzz.fr – La Fédération Professionnelle du Drone Civil (FPDC) a vu le jour en juin 2013, dans la foulée du salon du Bourget. Un an après sa création, combien compte-t-elle de membres ?
Nous avons entrepris de structurer la fédération. Nous avons recruté un salarié et un stagiaire. Les entrepreneurs que nous sommes au sein du bureau doivent se concentrer sur leurs activités professionnelles.
Quelles sont les raisons de la création de cette fédération ?
Il y a encore un an en arrière, il n’y avait pas d’organisme représentatif de la filière. Mais le développement du marché du drone présentait beaucoup de challenges. Nous avons choisi de rassembler les acteurs pour professionnaliser et développer l’activité. Beaucoup de nouveaux entrants étant extérieurs à l’aéronautique, il nous a paru important de structurer le secteur.
Quel est le profil de vos adhérents ?
A l’exception de grands groupes comme la SNCF ou EDF qui ont adhéré à la FPDC pour entretenir un certain dialogue avec la filière, nos membres majoritairement sont des PME voire des TPE qui comptent en moyenne 4 à 5 salariés.
Combien d’opérateurs sont autorisés en France ?
En juin 2014, plus de 600 entreprises sont agréées en tant qu’opérateur par la DGAC. On peut estimser qu’elle regroupent environ 2.000 télépilotes. Nous sommes le pays qui compte le plus d’opérateurs de drones au monde !
Comment se répartissent ces opérateurs entre les quatre scenarios introduits par l’arrêté du 11 avril 2012 ?
80% des opérateurs opèrent en S1 ou S3, c’est-à-dire qu’ils pilotent à vue, le drone évoluant à moins de 100 mètres du télépilote. Le reste des opérateurs évoluent en S2, et il n’y a que trois sociétés en France agréées pour opérer en S4, le scénario « hors vue » le plus complexe qui nécessite de la part du télépilote un minimum de 100 heures de vol en tant que commandant de bord avion, hélicoptère ou planeur.
Quelles sont les différentes catégories de drones ?
Les drones les plus répandus sont les multirotors d’une masse comprise entre 2 et 8 kg qui volent à moins de 100 mètres du télépilote. Ils entrent dans le cadre réglementaire le plus simple. Ce sont des machines qu’il est possible de fabriquer soi même. C’est donc plus économique. Les voilures fixes coûtent plus cher, elles sont moins nombreuses et nécessitent des travaux de conception de cellules aérodynamiques.
Les écoles de télépilotage de drone se multiplient depuis le début de l’année. La nature de l’offre et les tarifs sont variés. Selon quels critères doit-on choisir une formation ?
Il n’y a pas de cursus unifié de télépilote comme il y en a pour l’avion. Ni en France, ni ailleurs en Europe, à l’exception du Royaume-Uni où une licence de pilote de drone a été mise en place. La DGAC a conscience de ce manque. Au titre de la FPDC et à la demande de la DGAC, nous avons rassemblé une cinquantaine de nos membres et nous avons adressé un rapport d’une trentaine de pages dans lequel nous définissons ce qui nous semble être une formation efficace de pilote de drone.
Nous savons que la DGAC évalue encore le sujet. Il existe un débat entre les partisans d’un titre d’état et ceux qui se contenteraient de recommandations. La question se pose aussi d’attendre ou non une possible harmonisation européenne. La France à cependant ici l’opportunité d’être précurseur ! Nous rendrons bientôt public le rapport en question afin que le public puisse avoir une meilleure idée des thèmes importants pour former un télépilote, notamment lorsqu’il s’agit de choisir une école.
Quelles sont les conditions pour devenir télépilote ?
D’un point de vue strictement réglementaire, si le télépilote ne possède pas de licence de pilote d’aéronef, il doit obtenir le certificat théorique du brevet de pilote d’ULM. La formation pratique peut être réalisée en auto-entraînement (en respectant les conditions de vol en aéromodèlisme), ou dans un organisme de formation ayant déposé un MAP couvrant cette activité de formation. L’exploitant du drone doit délivrer au télépilote une déclaration de niveau de compétence. Enfin, une assurance responsabilité civile est obligatoire.
Ce qui me paraît primordial, c’est qu’avant de se former, il faut réfléchir à son projet professionnel. Il n’exsite pas encore à ce jour de vrai « marché de l’emploi » pour les télépilotes. Mieux vaut bien évaluer son projet pour éviter toute déception.
Quels sont les enjeux pour votre fédération à court terme ?
Il faut que nous continuions à nous structurer. Cela signifie aussi que nous devons financer la fédération au-delà des seules cotisations de nos adhérents. La Fédération doit continuer à recruter, d’où le lancement d’une campagne d’adhésions prochainement.
Nous avons l’intention de nous impliquer dans la mise à jour de la réglementation qui régit l’exploitation des drones en France. La DGAC travaille sur l’arrêté du 11 avril 2012. Il s’agit de faire évoluer les distances et les poids autorisés. Il faut aussi alléger les exigences administratives et faciliter les relations avec les autres usagers de l’espace aérien. La mise au point d’un logiciel spécifique « Mach 7 Drone », qui permet aux dronistes de préparer leurs vols et, à l’aviation générale de visualiser en temps réel le trafic « drones » en France, va dans ce sens.
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La Fédération du drone civil : un an d’existence et 200 membres
Ces drones me donnent vraiment l'envie de me mettre a la chasse.
La Fédération du drone civil : un an d’existence et 200 membres
Je ne vois pas franchement le rapport entre "les drônes" et la chasse ?
Cordialement
Roger MATHIEU
La Fédération du drone civil : un an d’existence et 200 membres
Vous avez raison Michel, il n'y a pas que le théorique ULM qui mène au télépilotage, mais De Maistre est très certainement au courant! C'est sûrement le journaliste (Gil?) qui a dû faire quelques coupes dans son texte pour aller à l'essentiel, ce qui est globalement très bien réalisé...
Rien de bien grave, parce que le théorique ULM est le plus couru pour les futurs télépilotes. C'est certes la qualif la plus simple à passer...
Par contre, là où ça pose problème, c'est que certains professionnels du drone proposent des cours pour passer cette qualification à des prix indécents!
Pourtant, les élèves peuvent : soit le passer en candidat libre donc quasiment gratuitement mis à part l'achat du bouquin et l'inscription à l'examen, soit, se faire aider par de vrais instructeurs ULM à prix bien moindre.
La FFPLUM, fédération des ULM (dont autrefois j'ai fait partie du comité directeur) commence à voir d'un mauvais œil ces formations théoriques ULM "à l'arrache" malgré des tarifs prohibitifs par des personnes n'ayant parfois jamais mis le pied dans un ULM!
Autre problème non évoqué : l'activité drone attire de nombreux prétendants, dont la plupart sont en auto-entrepreneurs. Cela rappelle à quel point les français sont dynamiques et créateurs! Mais le marché actuel a-t-il les moyens d'absorber autant de professionnels du drone dans ce cadre réglementaire?
Selon la DGAC, il se créé à peu près une structure par semaine... et il en disparait autant...
Voilà une autre façon de voir les choses...
La Fédération du drone civil : un an d’existence et 200 membres
"D’un point de vue strictement réglementaire, si le télépilote ne possède pas de licence de pilote d’aéronef, il doit obtenir le certificat théorique du brevet de pilote d’ULM."
C'est faux ! L’arrêté demande au télépilote de posséder un certificat d'aptitude théorique. Mais pas forcément le théorique ULM.
Monsieur de Maistre devrait le savoir...