La Ferté-Alais au summum

A l’occasion de son 40ème meeting aérien (26 et 27 mai 2012), l’Amicale Jean Baptiste Salis a réuni, sur l’aérodrome de Cerny, un plateau extraordinaire et signé l’une de ses plus spectaculaires fêtes aériennes. Retour en images sur la « Ferté 2012 »…

Exit les démonstrations dynamiques le matin comme par le passé à la grand-messe de Cerny ! Place au contact du public avec les machines et les équipages qui voleront l’après midi. Plus de 150 avions que tout un chacun peut approcher garnissent la « statique » et parmi toutes celles que les habitués ont l’habitude de retrouver chaque année (SE5, tous types de Morane, Yak, T6, Skyraider …) quelques nouveautés encore peu vues en France (Sikorsky S 38 – P 51B – Curtiss Hawk) ou répliques (dont le Mosquito échelle ¾ de l’Association Vendéenne RRAA ayant nécessité 17 années de travail) attirent les regards. Cà et là, des scénettes, évocatrices d’épisodes de la vie des bases de la RAF lors du 2ème conflit, mettent en valeur les avions présentés et aujourd’hui, pilotes de l’US Air Force, de la RAF et de la Luftwaffe fraternisent au pied des appareils.

Du haut de la tour de sonorisation, un simple coup d’œil à la foule compacte qui se presse derrière les barrières permet d’imaginer quel sera le succès de la version 2012 du meeting.

Le programme du dimanche sera sensiblement le même que celui de la veille si ce n’est en ce qui concerne la participation de la star du meeting … Arrivant de Toulouse, l’A400M, invité d’honneur, s’est dévoilé le samedi seulement pour une courte présentation. Très attendu par le public, il a marqué sa présence de 2 courts passages, en « lisse » puis train sorti et s’en est allé comme il était venu, discrètement, laissant dans son sillage un petit goût de « pas assez » !

Les « marins » de Landivisiau et leurs 2 Super Etendard de dernière génération (SEM) ouvrent le bal puis laissent place aux avions illustrant le « Temps des hélices » (Morane 138, 230 et 317, Fokker et Sopwith triplan opposés aux SE 5) qui, souvent à grand renfort d’effets pyrotechniques, donnent le ton des évocations historiques qui se poursuivront pendant toute la durée du show.

Les tableaux se succèdent à un rythme soutenu, mettant en scène la participation de l’aviation sur les différents théâtres d’opérations en Europe (Curtiss H75, Morane 406, FI 156 Storch, Junker JU52), Russie (Yak 3, Yak 11) ou dans le Pacifique (Beech 18, C47 Dakota, P40, T6 et Zéro) lors de la séquence tonitruante « Tora ! Tora ! Tora ! ».

Particulièrement remarquées, la présentation du planeur ancien DFS Habischt tirant dans l’azur ses arabesques colorées, la séquence didactique directement inspirée du paysage audiovisuel par les pilotes de l’EVAA, l’un campant Jamy (Lt Orlowski au sol) et l’autre Fred (Cne F. Rallet en vol) de l’émission « c’est pas sorcier », les frêles demoiselles du team Breitling Wingwalkers qui, sur l’aile supérieure des Stearman, font des trois dimensions leur terrain de jeu. Autre rare moment, le vol du rutilant Lightning P38 de la collection des Flying Bulls, chasseur ultime, dernière monture d’Antoine de Saint-Exupéry.

Au micro, Bernard Chabbert met en valeur chaque avion avec le talent qu’on lui connaît, sublimant chaque présentation. Avec lui, les mystères du plus vol n’en sont plus, le pilotage de la machine la plus complexe devient (presque) un jeu d’enfant. Soutenu par l’excellente bande son de Gilbert Courtois, celui sans qui un meeting n’est pas tout à fait un show, alternera moments d’émotion, humour et coups de gueule. Le public, attentif, écoute et apprécie.

La PAF qui débute sa saison, rompant avec les habitudes, ne clôturera pas le meeting. L’équipe du Commandant Gauthier Dewas dévoilera sa nouvelle série au public d’Ile de France en milieu d’après midi, laissant au Rafale du capitaine Mickaël Brocard (qui, en panne moteur devra écourter sa présentation) le soin de conclure cette 40ème édition.

Avec entre 33 et 35.000 spectateurs (payants, soit 7 % de plus que l’an dernier), un plateau exceptionnel, un spectacle parfaitement « réglé », une météo clémente, Cyrille Valente, Président de l’AJBS se réjouit de ce succès : «Ce résultat est la meilleure récompense pour toute l’équipe des membres de l’amicale, efficace et mobilisée pour que la fête soit belle… et elle le fut !»

Philippe Chetail