La grande migration des Ailes anciennes de Toulouse

Le 13 et le 14 octobre 2012, la collection complète des avions des Ailes anciennes de Toulouse a été transférée sur le futur site Aeroscopia. Un déménagement soigneusement préparé pour laisser le champ libre au développement de l’A350XWB d’Airbus.

Ce n’est pas la première fois que les Ailes anciennes de Toulouse déplacent leur collection à travers la plate-forme de Toulouse-Blagnac. Le précédent déménagement date de 2010. Il fallait alors faire place nette pour permettre à Airbus de construire la future ligne d’assemblage final de l’A350XWB qui sera inaugurée le 23 octobre 2012. A l’époque, il s’agissait d’une translation de quelques centaines de mètres. Cette fois-ci, c’est tout l’aéroport de Blagnac que les Ailes anciennes ont du traverser, avec au final, le franchissement d’une route de circulation automobile.

Le déménagement s’est fait en plusieurs temps. En septembre, les passagers qui se posaient ont ainsi pu voir pendant quelques jours, un Concorde aligné à côté des Airbus flambant neufs du centre de livraison. En définitive, tous les avions roulants, soit plus d’une quarantaine d’appareils, ont été stockés provisoirement sur l’aire de lavage des A380, en attendant de les faire traverser la route, en une seule vague. Il a fallu, au préalable, réaliser quelques travaux de comblement côté Airbus et aménager un large « gendarme couché » pour mettre la chaussée au niveau des bordures de caniveau.

Outre la libération d’un terrain destiné à l’extension des usines Airbus, l’objectif de cette grande migration est aussi de regrouper l’essentiel de la collection des Ailes anciennes sur le futur site du musée Aeroscopia qui doit ouvrir début 2014, à Blagnac, à proximité des gigantesques halls d’assemblage de l’A380. Toutefois, seulement une vingtaine d’avions devrait être exposée dans le futur musée dédié à l’industrie aéronautique. De fait, les autres appareils pourraient constituer les réserves du musée. Une autre partie doit être transférée à Gimont (Gers), où ils seront l’objet d’un atelier pédagogique de restauration.

Depuis la création de l’association, en 1980 par François Bruna-Rosso qui en est encore aujourd’hui président, les Ailes anciennes de Toulouse sont devenues, à Toulouse, une institution qui possède plus de 80 machines volantes dont une quarantaine de pièces rares. Jusqu’à présent, elle accueillait environ 10.000 visiteurs payants par an. Son déménagement l’a contrainte à suspendre les visites ce qui constitue un manque à gagner substantiel. Un nouveau défi à relever pour les collectionneurs toulousains qui le week-end dernier ont, une nouvelle fois, fait la preuve de leur capacité d’adaptation…

Gil Roy