Au nord de Los Angeles, Pacific Palisades, quartier huppé, a été évacué sous la menace d’un feu qui, s’il n’a pas encore dévoré beaucoup de surface, est encore totalement incontrôlé. Les moyens aériens sont à pied d’œuvre mais les opérations sont difficiles.
Au dernier pointage, le feu qui a éclaté le 7 janvier en milieu de matinée avait détruit quelques 3.000 hectares, ce qui à l’échelle des feux US en fait un sinistre de… petite taille. Néanmoins, il profite des très forts vents qui soufflent sur Los Angeles, de 50 à 60 km/h avec des rafale dépassant 100 km/h, pour se développer avec une très grande virulence. Les ordres d’évacuation ont été données et concernent quelques 30.000 personnes. Sur les communautés voisines et jusqu’à Malibu, la situation est tendue alors que les opérations aériennes ont cessé pour la nuit et que d’autres sinistres menacent la région comme le « Eaton Fire » dans le secteur de Pasadena.
Hier, un grand nombre d’aéronefs ont été engagés sur ce feu pour renter de ralentir son expansion et protéger les habitations menacés. Les Tracker du Cal Fire ont été engagés tout comme les deux Canadair CL-415 du Québec qui, depuis des décennies, ont un contrat avec le comté de Los Angeles et sont présents en Californie en automne et en hiver. Les deux Canadair on pu écoper sur le littoral tout proche pour multiplier les largages mais ils ont aussi utilisé les eaux plus calmes du lac Castaïc, à 50 km plus au nord, à certains moment où les eaux du Pacifique sont devenues plus agitées.
Jérôme Laval, pilote de Tracker au Cal Fire, interrogé sur les opérations en cours explique : « On touche la limite de leur efficacité (des moyens aériens) et on approche des vrais risques pour la sécurité des vols. Le problème principal est le vent très très fort dans une masse d’air sèche. Le feu avance très vite et rend également les opérations au sol très compliquées. »
Ils ont été épaulé par des « Tanker » RJ85-AT et BAe 146 des compagnies Aero Flite et Neptune Aviation. L’attaque directe des flammes a été assurée par des hélicoptères, notamment des Chinook de Coulson-Unical, capables de larguer 10 à 12 tonnes à chaque passage et pouvant se recharger à proximité des flammes, ainsi que les Firehawk des opérateurs locaux.
Aujourd’hui, les vents devraient baisser sensiblement, autour de 30 km/h et permettre aux pompiers d’être plus efficaces.
Ces feux hivernaux ne sont pas rares, mais l’intensité de ces évènements – la région a été touchée par un phénomène équivalent en décembre – interroge en dépit des moyens mis en place pour la prévention et le déclenchement rapide des interventions. Est-ce la saison 2025 qui commence tôt ? ou la 2024 qui se termine tard ? En fait, dans le sud de la Californie, depuis plus d’une décennie, il n’y a pratiquement plus de pause hivernale dans le risque d’incendie…
Le 20 décembre dernier, Jérôme Laval était présent en direct lors du dernier Lâcher Solo de l’année. Il a fait le point sur la saison 2024 et répondu aux questions des viewers de l’émission, évoquant l’organisation de la lutte contre les feux en Californie, la formation des équipages et leur vie quotidienne, une émission à retrouver en replay sur la chaîne Youtube JumpSeat.
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