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Categories: Aviation Générale

La sécurité de l’aviation légère et sportive en question

Published by
Gil Roy

A l’occasion du symposium organisé le 28 novembre 2009 sur la sécurité en aviation légère et sportive, le BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile) a édité un document dans lequel il analyse les défaillances liées à la préparation du vol ayant entraîné des accidents ou des incidents graves. Cette étude est illustrée d’exemples concrets.


En 2008, le BEA a enquêté sur 272 accidents en aviation générale, qui ont
entraîné la mort de 64 personnes. Ces enquêtes ont révélé qu’environ 30 % de ces accidents mortels comportent une cause ou un facteur contributif relevant de la préparation du vol. Ces chiffres n’ont pas évolué depuis plus de dix ans.

Le BEA a identifié quatre causes principales :
-*la prise en compte des prévisions météorologiques
-*la prise en compte des espaces aériens
-*la prise de décision
-*les structures d’encadrement des pilotes lors de la préparation du vol.

Prise en compte des prévisions météorologiques

En 2008, les conditions météorologiques défavorables ont pu contribuer à la survenance d’une quarantaine d’accidents, dont huit mortels. Plus de la moitié de ces accidents ne sont que matériels, souvent consécutifs à une prise en compte insuffisante des effets du vent lors du décollage ou de l’atterrissage. Toutefois, on peut retenir que la perte des références visuelles aboutit soit à une perte de contrôle en vol, soit à une collision avec le sol en vol contrôlé (CFIT). Elle constitue toujours la menace la plus critique avec quatre accidents mortels et trois accidents ayant entraîné des blessures graves.

Lors de la phase de préparation du vol, des défaillances de différentes natures peuvent survenir :
-*le pilote ne recherche pas l’information
-*le pilote procède à un traitement erroné de cette information
-*le pilote est soumis à des pressions ou à des impératifs qui viennent influencer sa décision, bien qu’il s’agisse d’une activité de loisir.

Prise en compte des espaces aériens

Depuis plusieurs années, le BEA n’a pas relevé d’accidents liés à la pénétration non autorisée d’espaces aériens contrôlés. En revanche le nombre d’incidents graves, susceptibles de provoquer une catastrophe aérienne, reste élevé. Les incidents étudiés révèlent que :
-*la complexité de l’espace aérien rend difficile la prise en compte de toutes les contraintes par le pilote
-*certains pilotes ne comprennent pas la nécessité de respecter ces contraintes et n’y associent pas le risque lié à la pénétration d’un espace aérien contrôlé
-*la préparation du vol est délaissée au profit d’une navigation utilisant exclusivement le GPS ou les moyens de radionavigation.

Prise de décision

Des enquêtes du BEA ont montré que de nombreux accidents mortels étaient dus à une prise de décision inadéquate du pilote en dépit des risques identifiés lors de la préparation du vol. Les conséquences d’un tel biais de décision sont variables. Le cas le plus critique est celui où le pilote décide de partir en vol, malgré des conditions météorologiques défavorables. Les facteurs suivants peuvent influencer le processus de décision du pilote :
-*l’objectif destination
-*la réalisation d’un vol court
-*la pression liée à l’emport de passagers
-*des pressions extérieures suggérant au pilote de réaliser le vol malgré ses doutes
-*la nécessité d’acquérir ou de maintenir des compétences
-*l’excès de confiance, parfois lié à une expérience importante, à une bonne connaissance des régions survolées ou à l’emport d’un GPS.

Valeur ajoutée des structures d’encadrement dans la préparation des vols

L’activité aéronautique française est encadrée par les associations, les fédérations, les organismes de formation ainsi que par la direction générale de l’aviation civile (DGAC). Ces structures ont un rôle primordial dans la diffusion aux pilotes des informations nécessaires à la préparation et au bon déroulement des vols. Cependant cet encadrement n’est pas infaillible :
-*les informations importantes ne parviennent pas toujours aux pilotes
-*l’exploitation de ces données est parfois complexe et le pilote ne reçoit pas forcément l’assistance nécessaire pour leur traitement
-*l’hétérogénéité des procédures appliquées par les différentes structures peut déstabiliser le pilote.

Pour compléter cette information, vous pouvez vous reporter au document original publié par le BEA. Vous y trouverez en particulier, les résumés de rapports d’accidents et plusieurs extraits de comptes-rendus de la publication REC Info illustrant la problématique étudiée.

Les nouvelles affiches « Sécurité  » de la DGAC

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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