La Swift Team fait son show autour des pylones

La Swift Team effectuera sa première présentation publique le 31 mai à Muret, dans le cadre du 28ème meeting aérien Airexpo. Cette patrouille se compose de deux Globe Swift. Elle a été créée par Cédric Lavocat et Romain Deveaux, qui ont fait appel à Jacques Aboulin pour leur entraînement. Ils ont mis au point un numéro original qui met en scène les deux monomoteurs sur un circuit type Red Bull Air Race. « Gentlemen… you have a race !»

Deux avions racés, Comme pour Les « Captens » dont le nom de baptême rappelle le type d’avions qui composent la formation, les deux pilotes créateurs de la Swift Team utilisent eux aussi le patronyme de la machine avec laquelle ils vont évoluer : Le Globe Swift, connu aussi sous le nom de Globe/Temco Swift, monomoteur biplace léger, né aux USA sur la planche à dessin de R .S. « Pop » Johnson dans les années tourmentées de la Seconde Guerre Mondiale.
Il commence à être produit dans les ateliers de la toute nouvelle Globe Aircraft Company mais, en ces années 40 où le conflit qui sévit en Europe occupe surtout les industries pour l’effort de guerre et les usines aéronautiques à produire des machines de combat, sa construction va s’en trouver ralentie.
Ce ne sera qu’en mai 1947 que 2 prototypes, dont la silhouette n’est pas sans rappeler les lignes du P51 Mustang, vont recevoir leur certification, avec un moteur de 85 Cv (GC – 1A). Ce n’est qu’un peu plus tard au cours de cette même année que sa faible puissance sera augmentée avec l’adaptation d’un moteur Continental C125 Six cylindres, à 125 Cv. (GC – 1B). La construction en série débute mais si l’avion, du fait de ses caractéristiques est une réussite, les années qui suivent le conflit mondial ne sont pas prospères pour la vente des avions et la Globe Aircraft Cie dépose le bilan. C’est la firme Temco qui reprendra la production du Globe Swift fin 1947. Un peu plus de 260 exemplaires sortiront des usines, puis la production stagnera puis cessera à l’aube des années 1950.

C’est donc ces appareils qu’ont choisi Cédric Lavocat et Romain Deveaux, équipés respectivement d’un moteur Lycoming de 200 cv (pour leN41P) et un moteur Continental de 210 cv (pour le N3719K). deux pilotes disposant d’une solide expérience ayant l’envie de voler ensemble… un bon début pour asseoir les bases de la création d’une patrouille. Il ne restait qu’à imaginer la formule d’un show aérien original et trouver un partenaire apte à soutenir les frais de mise en œuvre du dispositif, sur l’ensemble de la saison.

La formule, Cédric Lavocat et Romain Deveaux, Cédric Lavocat : 37 ans – Officier Pilote de Ligne Boeing 777 – Ingénieur ENAC – 5500 heures de vol dont 500 h de voltige (instruction et personnel) – Instructeur voltige et Entraineur fédéral. Chef pilote Midi-Pyrénées Voltige de 2004 à 2008.
Romain Deveaux : 35 ans – Officier Pilote de Ligne B777 – 7500 Heures de Vol Avion et 2500 Heures de Vol Planeur – Voltige planeur et avion – Vol montagne – Instructeur Planeur et avion – Instructeur voltige planeur – Pratique le vol à voile depuis l’âge de 14 ans. deux pilotes de ligne en exercice, qui comme tant d’autres pilotes professionnels ont fait de leur passion un métier, n’eurent pas beaucoup de difficulté à la trouver… Il n’était pas question pour eux de recréer une nouvelle patrouille aux enchainements bien huilés, sur le modèle de celles qui existent déjà et excellent dans l’art de la voltige aérienne, mais bien de concevoir un spectacle nouveau, adapté aux performances de l’appareil, peu vu dans le ciel Français.

S’inspirant des grands moments de la coupe Schneider, des courses de Reno ou des renaissantes Red Bull Air Races, l’idée pris corps et c’est à St Yan que débuta l’entrainement à l’automne dernier, sous la baguette et l’œil averti de leur « coach » Jacques Aboulin, Chef du Centre Enac de ce haut lieu chargé d’histoire mais aussi expert en matière de présentation aérienne.

Les deux compères vont donc présenter une simulation de course de racers pour cette première saison, au cours de laquelle ils sont engagés à 8 reprises.Calendrier des meetings 2014 de la Swift Team
Meeting [Air expo le 31 mai à Muret
Meeting de Saint Yan 14 juin
Meeting de Saint Junien 15 juin
Meribel Air Show 27 Juillet (un seul avion)
Rassemblement Globe Swift à Dinard 01 aout
Meeting de Saint-Gaudens 09 aout 2014
Meeting de Belves 15 aout 2
Meeting de Roanne 06 septembre
 » Nous avons conçu un show privilégiant le spectacle simulant une « Air Race », avec poursuites à ras du sol, dépassements et virages serrés autour de pylônes, sur un circuit de 800 m que les machines bouclent en 45 secondes ». précise Cédric Lavocat.
La présentation d’une douzaine de minutes se termine avec quelques boucles et barriques effectuées alternativement par chaque pilote, démontrant ainsi les capacités manœuvrières du SWIFT.

La seconde partie du challenge fut celle de trouver, mais surtout de convaincre un partenaire à soutenir cette « entreprise » naissante, qui, il faut bien l’avouer, pour un financeur, même si l’idée est séduisante et l’approche professionnelle des ses concepteurs sécurisante (aval de la DGAC, constitution d’une Manuel d’Exploitation grande maitrise du pilotage et multiples entrainements à ce type de présentation), n’offre aucune garantie de « retour sur investissement ».

Les firmes horlogères paraissant posséder une sensibilité particulière pour l’activité aéronautique, et se souvenant qu’il y a quelques années Bell & Ross soutenait un Pilatus 3605 évoluant en meeting et parraine actuellement une formation portugaise composée de Yak 52 (The Smoke Wings), c’est vers la marque de La Chaux de Fonds que s’orienta la demande de partenariat. La patrouille portera donc ses couleurs pour la durée de la saison tout au moins.

En collaboration avec l’Association Pilotes d’Avions de Formule, avec laquelle ils comptent bien remettre au goût du jour les courses de pylônes et renouer avec l’ambiance des grandes années des courses de Formule 1 des airs en France, la Swifr Team, qui se projette bien au-delà de la saison de meetings qui commence, compte bien intégrer au moins 2 nouveaux appareils au sein de son dispositif, dès le début 2015.

Philippe Chetail