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Aviation Générale

La toile de l’Oiseau Canari de retour au Bourget

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Frédéric Marsaly

Mise au enchères à Cannes il y a quelques jours l’insigne original de la Cigogne peinte sur le Bernard « Oiseau Canari » de la première traversée française de l’Atlantique a été finalement acquis par le Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.

Outre l’insigne original de la Cigogne peinte sur le Bernard « Oiseau Canari », le Musée a également enrichi ses collections de plusieurs lots, notamment ceux comportant des photos rares en lien avec cette traversée historique.

La toile originale, avec l’insigne du motoriste Hispano-Suiza, avait été prélevée par l’aviateur Armand Lotti lors d’une opération de maintenance de l’appareil avant qu’il ne soit vendu au Musée de l’Air au début des années 30. La « relique » est ornée de nombreuses signatures dont celle de Lefèvre et Assolant, ce qui en renforce son caractère précieux. Il s’agit de l’insigne situé sur le flanc gauche de l’appareil. L’insigne situé originellement sur le flanc droit, et lui aussi prélevé, est préservé par l’Aéro-Club de France. 

Le Musée de l’Air n’a pas communiqué le prix auquel cette pièce rare a été acquise mais précise que l’Oiseau Canari, placé actuellement dans les réserves de Dugny, devrait revenir en exposition permanente lorsque le chantier de rénovation du hall consacré à l’aviation de l’entre-deux-guerres sera achevé. Exposer auprès de lui cette toile originale est envisagé mais le Musée précise que cette peinture est très fragile et devra, impérativement, être protégée de la lumière naturelle.

FrM

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Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.

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  • C'est une bonne chose. Et vivement la fin de restauration de l'Oiseau Canari, car son exposition au grand public lui révèlera ou rappellera cet exploit. Je l'ai largement évoqué dans mon livre "Dieudonné Costes le héros oublié". Pourquoi ? Parce qu'il s'agissait d'abord de la première traversée aérienne française de l'Atlantique Nord sans escale, et ensuite parce qu'Armand Lotti était ami avec Dieudonné Costes. En effet, dans son livre de mémoires "L'Oiseau Canari, Première traversée française sur l'Atlantique Nord" (Calmann-Lévy 1968), Lotti écrivit : " Plus tard, en 1929 et en 1930, j'eus la bonne fortune d'assister aux essais de Costes et je compris ce que pouvait être la vraie préparation d'un raid. Mais je me rendis compte, également, de la distance qui nous en séparait. Quelques que fussent leurs qualités, mes camarades ne pouvaient prétendre à approcher l'expérience de ce vieux routier de l'air..." Il parlait bien de Costes. On y comprend surtout que l'entreprise qu'il avait menée avec Assolant et Lefèvre avait été préparée avec pas mal d'amateurisme. Et c'est surtout pour cela que le ministère de l'Air, en la personne de Victor Laurent-Eynac, avait fait la sourde oreille pour cautionner la tentative. Armand Lotti, avait lui-même à la page 116 de son livre qualifié son entreprise de "hold up". Mais il nous révéla aussi que la découverte du passager clandestin Arthur Schreiber ne fut faite que bien après le décollage. C'est le propre du clandestin d'être toujours découvert après le départ. Sa présence, ignorée de tous et surtout à Paris, n'avait donc pu influencer la position du ministre. Ce que Schreiber influença fut le décollage, rendu scabreux par un centrage trop arrière par le fait qu'il s'était caché dans les toilettes au fond de l'appareil. Et pour terminer de manière plus légère, cela démontre bien aussi que cet équipage avait négligé un point important de la check-list avant décollage : ne pas oublier de soulager sa vessie ! Le plus drôle fut le journal espagnol qui, après l'atterrissage de l'Oiseau Canari non loin de Santander, commenta "Un polizon, el primero de la historia !" Et c'était bien vrai, de même que "passager clandestin" se dit "polizon" en espagnol (prononcer "polisson"). On comprend mieux pourquoi l'histoire est belle...

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