L’ATR 42-600 STOL rate son décollage

ATR annonce qu’il met fin au programme ATR 42-600S lancé en 2019. L’entrée en service de cette version à décollage et atterrissage courts (STOL) était initialement prévue au second semestre 2022. Le développement a été laborieux. La pandémie n’explique pas tout.

A défaut de raccourcir la distance de décollage et d’atterrissage, ATR n’a cessé de rallonger les délais. De reports en reports, il a finalement renoncé. Les raisons annoncées pour justifier cette décision attendue posent questions. Le marché visé aurait rétréci.

Au salon du Bourget 2019, quand il a fait part de son intention de lancer une version STOL (Short Take Off and Landing) il était question de permettre à l’ATR 42-600 d’opérer à partir de pistes de 800 m de long. ATR visait le marché mondial de remplacement des 2.200 avions régionaux de 30 à 50 places. En mai 2022, au moment du premier vol du STOL, le constructeur évoquait « près de 500 aéroports dans le monde avec des pistes de 800 à 1.000 m que l’ATR 42-600S pourrait desservir ».

Un peu plus de deux ans plus tard, ATR explique que le marché potentiel s’est contracté : « En Asie du Sud-Est, par exemple, le nombre d’aéroports ciblés nécessitant des appareils à capacité STOL a considérablement diminué, principalement en raison de l’allongement des pistes ou de la construction d’aéroports alternatifs à proximité, et cette tendance se retrouve sur d’autres marchés cibles clés. » Autrement dit, les autorités locales ont pris de court ATR.

Depuis son lancement en 2019, l’ATR 42-600S a généré un peu moins de 20 intentions d’achat dont 10 du loueur britannique Elix Aviation Capital en juin 2019. Air Tahiti avait également signé pour un avion, en octobre 2022.

ATR va pouvoir se concentrer sur la résolution de ses problèmes d’approvisionnement et intensifier ses efforts sur le marché Nord-Américain.