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Aviation Générale

L’aviation légère fait les frais du développement de l’aéroport de Montpellier

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Gil Roy

Face au mécontentement croissant des riverains, les écoles de pilotage (ENAC et ESMA) et les aéro-clubs (notamment ceux de Montpellier et de l’Hérault) vont devoir faire d’importants efforts financiers et organisationnels, pour ne pas contrarier les projets de développement de l’aéroport de Montpellier qui propose 10 mesures « pour mieux intégrer l’aviation légère dans son environnement ». A l’origine de cette action, des plaintes de riverains.

L’aéroport de Montpellier Méditerranée (AMM) a le vent en poupe. Ces dernières années, le trafic passagers s’est calé sur un rythme de croissance à deux chiffres, pour revenir, en 2017, Montpellier à son niveau historique de 2000, juste avant la faillite d’Air Littoral, en 2001. 2018 est présentée comme une année de consolidation. Néanmoins, les installations se rapprochent de leur capacité maximale et AMM a décidé d’investir massivement.

Montpellier monte en puissance et en gamme

Fin 2017, l’aéroport a lancé la première phase d’un plan d’investissements de 70 M€. Il s’agit de créer une nouvelle aérogare et de mettre au norme le dispositif de traitement des bagages pour un total de 26,6 M€. L’objectif est de faire passer la capacité de l’aéroport à 2,2 millions de passagers par an.

Les travaux ont débuté en juin 2018 pour une livraison programmée avant l’été 2019. Sur la période 2021-2025, 43,3 M€ d’investissements supplémentaires sont prévus dans les chaussées aéronautiques ainsi qu’une deuxième phase d’extension des infrastructures pour atteindre 3 millions de passagers. La construction d’un complexe hôtelier doté notamment de 150 chambres, d’une brasserie, d’une conciergerie, d’un centre de séminaires et d’installations sportives ont débuté fin 2017. Le chantier de plusieurs immeubles de bureaux, jouxtant le complexe hôtelier, a quant à lui été lancé au printemps 2018. L’aéroport de Montpellier passe dans la catégorie supérieure.

Les plaintes des riverains prises au sérieux

L’aviation légère qui a assuré l’activité pendant les années de vaches maigres va devoir désormais, elle aussi, se plier aux nouvelles règles de fonctionnement. L’augmentation du trafic commercial est mal vécue par les riverains, mais ce sont évidemment sur les machines les plus gênantes que les reproches pleuvent.

Sur ce terrain où sont basées deux grandes écoles, l’ENAC et l’ESMA, et l’une des plus dynamique écurie de voltige aérienne, les tours de piste et les entrainements voltige sont de plus en plus mal supportés par une poignée de riverains de mieux en mieux organisés. D’où la décision de la direction de l’aéroport d’imposer aux écoles de pilotage et aux aéro-clubs de nouvelles règles de fonctionnement pour ménager les riverains. « Les intérêts de toutes les parties –acteurs de l’aviation légère, société AMM et populations- sont intimement liés. », affirme Emmanuel Brehmer, Président du Directoire d’AMM.

Un code de bon conduite pour l’aviation légère

Dix actions vont être intégrées à un « code de bonne conduite » avant la fin de l’année 2018. Ces actions sont les suivantes :

  • Action 1 : Evaluer le niveau de bruit de la flotte (52 appareils). Une première analyse a été réalisée. La finalisation est en cours. Elle va permettre de classer les appareils en fonction du niveau de bruit perçu (Calipso).
  • Action 2. Faire évoluer la flotte de manière à réduite le niveau de bruit. L’aéro-club de Montpellier a acquis en 2018 deux 2 Evektor neufs de classe A (Calipso) en remplacement d’un D119 T plus bruyant. Acquisition en 2018 par l’Aéroclub de l’Hérault d’un DA40 NG et équipement de silencieux sur PA 28 et Rallye 110 ST. Suppression en 2018 d’un Beech 58 bruyant par l’ENAC qui lancera mi 2019 une étude de faisabilité du renouvellement de la flotte d’ici 2025. Remplacement des hélices bipales par tripales sur PA 28 et PA 44 par la MAT.
  • Action 3. Intégrer des sanctions internes et/ou obligations de remise à niveau des pilotes et/ou instructeurs ne respectant pas les règles établies
  • Action 4 – Limiter des opérations aériennes « vertical aérodrome ». Deux autres axes de voltige vont être créés à l’extérieur de l’aéroport. Les exercices de type panne moteur se feront désormais sur la piste secondaire.
  • Action 5. Améliorer les tours de piste.Formalisation de différentes versions « types » de tours de pistes à respecter (adaptées au survol d’un minimum de population riveraine) et sensibilisation renforcée, sur ces bases, des pilotes et instructeurs.
  • Action 6. Etudier une évolution de la trajectoire des départs vers l’Est sur piste secondaire, de façon à éviter le survol de Perols. Etude finale pour fin 2018 par le SNA
  • Action 7 – Eviter les tours de pistes « Ecoles » sur certains créneaux de vols les plus gênants pour les riverains sur les mois d’été (du 21 juin au 21 septembre). Engagements des Aéroclubs dès l’été 2018 : pas de tour de piste « Ecoles » entre 12h00 et 15h00 les samedis, dimanches et jours fériés, et tours de piste limités aux appareils à faible nuisance entre 15h00 et 17h00
  • Action 8 – Etablir des forfaits aéronautiques d’aviation légère intégrant davantage la problématique de respect des riverains Harmonisation des tarifs aéronautiques de l’aviation légère avec les deux plateformes voisines de Candillargues et Bézier afin de favoriser la répartition des mouvements entre les différentes plateformes. Introduction en 2020 d’une modulation tarifaire acoustique pour l’aviation légère à économie constante pour l’aéroport afin de favoriser la mutation des flottes (baisse des forfaits pour les avions les moins bruyants et augmentation des forfaits pour les autres aéronefs).
  • Action 9 – Sensibiliser les acteurs. Renforcer la sensibilisation des instructeurs et pilotes par les écoles et aéroclubs eux-mêmes. Instituer des sanctions internes et/ou obligations de remise à niveau des pilotes et/ou instructeurs ne respectant pas les règles établies. Organiser des réunions de sensibilisation dans les aéroclubs et les écoles, animées par le SNA. Renforcer les modules de formation des contrôleurs relatifs à la problématique de survol des « Riverains » (la première session a eu lieu le 1er juin 2018)
  • Action 10 – Garantir la transparence et la concertation Communiquer et agir auprès des aéroclubs et écoles via la transmission systématique des réclamations. Organiser des visites et échanges entre riverains et aéro-clubs et écoles (première a eu lieu le 24 mai 2018). Mettre à jour le Code de Bonne Conduite à la suite d’une Commission Consultative de l’Environnement présidée par la Préfecture (novembre 2018). Programmer une réunion de suivi entre riverains et professionnels 3 fois par an (février, juin et septembre 2018).

En résumé, ces 10 actions vont obliger les aéro-clubs et les écoles de pilotages à accélérer la modernisation de leurs flottes et à remettre en question leurs pratiques, notamment en ce qui concerne l’école de début et la voltige. Autrement dit, l’aviation légère va devoir investir, dans la mesure de ses moyens, et changer ses habitudes.

Ces actions tendent également à instaurer un dialogue et une concertation entre toutes les parties prenantes. En général, il a été démontré sur d’autres aéroports que le dialogue permet de mieux comprendre les intérêts et les attentes de chacun, et il ne faut pas croire que cela se fait toujours à sens unique.

En attendant, pour les aéro-clubs, les instructeurs et les voltigeurs, il va falloir digérer ces nouvelles mesures.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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  • Je viens de lire les commentaires précédents et je n'ai pas l'impression que leurs auteurs connaissent le sujet dont ils parlent. A l'Aéroport de Montpellier le problème vient essentiellement de la multiplication des habitations construites tout autour à partir des année 70/80 à la place des vignes. La commune de Pérols objet des reportages, où deux râleurs professionnels qui ont l'oreille de journalistes, y habitent depuis quelques années seulement. A cette époque (1970) ce village comptait une mairie, une église, une rue centrale et quelques maisons, depuis l'attraction de la proximité de la mer a fait le reste. Rappel, l'aérodrome et la piste principale existent depuis 1934, la piste secondaire fut construite en 1967 pour l'arrivée du SFACT, le tout très loin de la ville de Montpellier, seuls deux petits villages aux alentours, Lattes et Pérols à l'activité essentiellement agricole comptant un petit nombre d'habitants. Depuis tout a changé, je suis Instructeur à Montpellier depuis 1975, j'ai connu toutes les évolutions et surtout vu l'urbanisation galopante, la disparition des vignes qui a conduit à la situation très prévisible d'aujourd'hui et ce n'est pas fini car de colossaux projet de constructions sont à venir avec l'approbations des Maires concernés, qui tout d'un coup "s'inquiètent" des bruits des avions gros ou petits, l'affaire est donc loin d'être finie.
    Alors vos histoires de finale courtes ou longues etc..... relèvent du café du commerce, les Instructeurs qui exercent sur Montpellier, pour certains depuis des décennies et pour ce qui concerne, les trajectoires, les nuisances sonores n'ont de leçons à recevoir de personne. Se sont les politiques qui portent la responsabilité de ces nuisances et non pas les utilisateurs de l'aérodrome de Montpellier.

    • le titre de cet article est une honte
      titrer "L’aviation légère fait les frais du développement de l’aéroport" est une contre vérité.
      La croissance de l'aviation légère a été de 16,5% en 2017 sur l'aéroport de montpellier, plus forte croissance de france en 2017 avec plus de 11 000 mouvements supplémentaires ce qui à permis à l'aéroport de montpellier de monter sur la seconde marche des aéroports francais ayant le plus de traffic non commercial avec 82000 mouvements en 2017.
      C'est justement cette croissance extrême qui est la raison principale de l'explosions des nuissances autours de l'aéroport de montpellier.
      couplée au désir du nouveau directeur ed l'aéroport Monsieur brehmer de faire croitre le traffic commercial et donc de libéré la piste principale pour permettre de faire décoller les charter plus vite afin de maximiser les capacités du terminal , tout ces changements ont entrainés pour les vols commerciaux une généralisation des départs rapides avec les nuissances sonores décuplés et un besoin de dégagement aérien incompatible avec le volume de traffic non commercial ( départ flex remplacé par des départs TOGA accompagnée de clairance pour ne pas respecter les trajectoires et les waypoint flyover) .
      L’aviation légère montpelliéraine dont on ignore encore à ce jour la classification calispo s'est mise mystérieusement à voler en permanence au dessus des habitations et extrement bas ( vers 500 pieds voir en dessous constaté en permanence au radar) , probablement sous la consigne d'un SNA qui a complétement oublié que la limitation des nuisances sonores en dessous de 2000 pieds était son second objectif et qui nous a produit début 2017 une circulation aérienne complétement non-environnementale dans le seul intérêt de maximiser la rentabilité de l'aviation commerciale et d’augmenter les capacités des écoles de formations .

      Le responsable du SNA Montpellier mérite carrément une mise à pied pour incompétence environnementale notoire.
      mais bon il est protégé justement par certain élus , le maire de mauguio en première ligne qui refuse de rencontré ses administrés de carnon qui se plaignent , et par le préfet qui oublie son role d'arbitre et tarde vraiment à réagir et semble préférer protéger les intérêt à cour terme de l'aéroport que de protéger l'environnement de tout le sud de montpellier.

      on a donc assister à une explosion simultanée des nuissances du traffic commercial et du traffic non commercial début 2017, juste après l'arrivé fin 2016 du nouveau directeur de l'aéroport.

      étrange coïncidence ....

  • Quand on habite à côté d’un aéroport...on sait qu’il y a....mon dieu, des avions qui font du bruit !! Et qu’en plus le traffic ira en augmentant ! Je m’empresse de signer votre pétition ; j’habite dans le circuit de piste de Pau, berceau de l’aviation mondiale...et même là des olibrius ont trouvé le moyen de nous casser les pieds...ils ont commis l’erreur de venir frapper à ma porte....je les ai gentiment reçus ! lol

  • Une pétition a été lancée par le collectif des usagers de la plateforme de Montpellier afin de contrer cette vague insensée de soit disant "nuisances sonores"

    Quand une quinzaine de riverains viennent menacer une activité qui a plus d'un siècle d'âge, et qui touche des centaines d'usagers, il faut se mobiliser.

    Amoureux de notre patrimoine aéronautique, n'hésitez pas à signer et partager cette action.

    https://www.change.org/p/l-a%C3%A9roport-de-montpellier-non-aux-restrictions-et-aux-limitations-sur-la-plateforme-de-montpellier

  • Bien vu et bien dit mon bon Chrétien .
    Sauf que j'ai l'impression que ces circuits dignes des avions de ligne (même sur les bases ULM) génèrent des heures de vol ,donc des pépètes. Il te faut une dérog. pour faire une PTU !!

  • Une pétition à été lancée pour contrer cette vague de "riverains", qui s'installent à côté des aéroports et qui contestent le bruit (le monde à l'envers)..
    Amoureux de l'aviation légère, n'hésitez pas à signer et partager autour de vous afin de protéger notre patrimoine aéronautique et de rappeler le "bon sens" et la logique des choses...

    https://www.change.org/p/l-a%C3%A9roport-de-montpellier-non-aux-restrictions-et-aux-limitations-sur-la-plateforme-de-montpellier

  • Pourquoi diable dans ce pays doit on écouter des riverains qui se sont installés sous les pistes pour profiter de la décote due au bruit ?
    Ils veulent du silence ? Ils déménagent !

  • L'aviation "légère" fait quand même moins de bruit que les lourds.

    Si les instructeurs avion apprenaient à leurs élèves à faire des approches en semi-directe et non des finales de 3 km (quand c'est pas 6) bien moins de riverains seraient impactés. Tout repose sur la formation ab-initio, quand elle est mal faite, tout le monde trinque!

    • Monsieur Chrétien,

      Permettez moi de revenir sur votre commentaire pour le moins étrange.... Nous parlons ici de Montpellier je vais donc le prendre en exemple.
      Tout d'abord la piste la plus utilisée se trouve être celle située face au Nord-Ouest et que de ce fait votre finale peut bien faire 3, 6, 12 voir même 100 kms elle se fera au dessus de la mer donc hormis les poissons ça ne dérangera pas grand monde!
      Maintenant concernant vos fameuses approches semi-directe , il est à noter que l'aéroport de Montpellier est entouré d'habitations et que par conséquent vous ferez toujours du bruit avec votre technique à moins de ne faire que des PTU donc cela ne règle pas le problème...
      Mais ce qui m'a le plus contrarié dans vos commentaires c'est votre conclusion comme quoi la faute incombe aux instructeurs et que la formation des Ab-Initio est la clé pour faire moins de bruit...??? Je vous avoue être perplexe concernant vos conclusions!
      D'une part parce que dans une formation Ab-Initio il faut appréhender l'ensemble des trajectoires d'arrivée et de ce fait heureusement que les instructeurs ne font pas que des semi-directes ( ça serait très compliqué à justifier notamment lors de la phase d'apprentissage IFR) et que sur un terrain comme celui de Montpellier les pilotes n'ont pas toujours le choix des trajectoires car ils sont rarement seule en fréquence! Pour rappel entre les écoles pro ( ENAC-ESMA-etc..) + les Aéroclubs + les avions de ligne + le centre de formation des contrôleurs il faut apprendre à cohabiter tous ensemble et donc se conformer aux ordres du contrôle aérien et même si cela nous oblige à faire une longue finale...
      Bref, il y a tant à dire sur le sujet mais je ne crois pas que la seule formation Ab-Initio ait suffisamment d'impact sur la problématique des nuisances aéroportuaires!

      • Désolé de vous avoir choqué à ce point Breizh. Cela n'était nullement mon intention. Je vous cite de mémoire une anecdote qui m'est arrivée au Havre (LFOH). Deuxième en vent arrière, j'entend le premier annoncer "vent arrière Octeville". Soit. Je suis. Seulement il l'a poursuivie si loin, jusqu'à survoler l'estuaire de la Seine, que j'ai failli lui demander sur la fréquence si ce n'était pas plutôt Cherbourg Octeville qu'il visait...
        Nous, pauvres ulmistes mal formés..., faisons notre base à 150 m du taxiway et 1 mn après, posés, moteur coupé, nous taxions déjà notre aéronef vers son hangar. Voilà ce que je voulais dire.
        La formation française est optimum. On se calme. Tout va bien.

    • Une « semi-directe VFR » consiste à arriver en étape de base à la suite d’un retour vers le terrain et ainsi ne pas faire de branche vent arrière, cela n’a donc strictement rien à voir avec la longueur de la finale qui peut être plus ou moins longue. Pour une hauteur AAL d’un TDP standard de 1000ft, sachant qu’en dernier virage on doit se trouver à mi hauteur du TDP et qu’un plan standard est de 5%, la longueur de la finale doit être de 1,666 Nm. Que l’on peut raccourcir ou allonger à la demande.

      • La théorie c'est bien GUYNEMER13. La pratique en aéroclub planeur quand le pilote remorqueur à largué son cable et qu'il revient se poser vite fait en opérant un 360° basse hauteur c'est bien plus rapide et efficace. La pente à 5% on oublie... Chacun voit midi à sa porte n'Est-ce pas.

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