Quatre thèmes ressortent plus particulièrement de ces enquêtes. Les enseignements de sécurité du BEA mettent notamment en évidence des causes liées à l’entretien de certaines machines ainsi que les prises de décisions du pilote… La moitié de ces rapports rendus publics en 2022 concernent les ULM de type multiaxe.
Neuf des dix huit événements concernent des ULM de type multiaxe (ou classe 3, l’ULM qui se rapproche le plus de l’avion par ses caractéristiques mais qui reste un ULM par son poids inférieur à 525 Kg et une capacité maximale de deux personnes à bord). Quatre autres événement (4) concernent la classe 1 (paramoteur), quatre la classe 2 (pendulaire) et un pour la classe 6 (hélicoptère ultra-léger).
Entretien des aéronefs
« Plusieurs rapports publiés en 2022 font état de défaillances techniques en vol que les pilotes ne sont pas parvenus à gérer et qui ont conduit à des accidents mortels.«
C’est le cas, par exemple, de l’accident du multiaxe 01VA survenu le 30 septembre 2021 à Saint-Rambert-d’Albon. « En raison d’une fuite de carburant pendant le vol, provenant d’un mauvais positionnement du joint d’étanchéité du bol décanteur, les réservoirs se sont progressivement asséchés de manière anormale… En montée initiale, la puissance du moteur a diminué. Le pilote a viré à droite. Lors du virage, l’ULM a décroché et est entré en collision avec le sol. »
Sur le même thème, l’accident du multiaxe 40F (23 avril 2021 à Grayan-et-l’Hôpital), l’enquête n’a pas permis de déterminer la raison de la perte de contrôle de l’ULM. En revanche, selon le BEA, « les résultats des examens réalisés montrent qu’un départ de fumée dans l’habitacle, dû à un court-circuit électrique ou à un échauffement de la batterie lithium du téléphone portable du pilote, a pu se produire au cours du vol. Une telle situation a pu gêner le pilote, voire d’engendrer un malaise du pilote ou du passager, tous deux souffrant de problèmes cardiaques. »
Tentative de demi-tour après décollage
Dans ses analyses, le BEA précise qu’une diminution de la puissance du moteur au décollage entraine une perte de contrôle de l’appareil. « Toutes les blessures mortelles sont consécutives à une perte de contrôle en vol… Elles surviennent le plus souvent lors d’une altération de cap importante, voire d’une tentative de demi-tour, au cours de laquelle la vitesse de décrochage augmente significativement. »
Le rapport relatif à l’accident du multiaxe 71LO survenu le 30 juillet 2021 à Vesoul-Frotey illustre cette situation. « Lors d’un posé-décollé, le pilote a rencontré « un problème » et a décidé de revenir atterrir à contre QFU en réalisant un virage à 180° à gauche. Pendant le virage, l’ULM a décroché et est entré en collision avec le sol. »
L’enquête sur l’Accident du multiaxe 01VA survenu le 30 septembre 2021 à Saint-Rambert-d’Albon a en outre démontré une diminution de la puissance du moteur en montée initiale, virage à droite puis décrochage…
Perte de contrôle
Sur huit des neuf accidents mortels d’ULM multiaxe publiés l’an passé, la perte de contrôle de l’appareil est en cause. Ces situations sont survenues dans des contextes et des phases de vols très variées, comme par exemple l’accident du 40FJ cité plus haut et d’autres cas des tentatives de demi-tour après une diminution de la puissance du moteur au décollage.
D’autres situations (relatives à cinq accidents) démontrent que les pilotes ont été confronté à des situations pouvant générer un stress important. En outre, trois ULM n’étaient pas équipés d’avertisseur de décrochage et pour l’un d’entre eux l’installation de générateurs de tourbillons sur la voilure avait pour conséquence de réduire l’intensité des vibrations à l’approche du décrochage (buffeting).
Lors de l’accident de l’ULM multiaxe 95SN (4 septembre 2021 à Woignarue), le pilote aurait fait face à des conditions météorologiques incompatibles avec le vol à vue sur la côte, avec la présence de brume, de brouillard et d’un plafond bas à 600 pieds (180 mètres). Peu de temps après le décollage l’ULM a décroché à plusieurs reprises avant d’entrer en collision avec le sol.
Aérologie
A noter enfin parmi les autres enseignements des événements liés aux conditions aérologiques. Lors de l’accident du multiaxe 63ASZ (22 août 2020 à Ceyssat), le pilote a visé un posé dans un champ en pente avec une composante significative de vent arrière sans en avoir conscience, selon l’enquête du BEA. L’ULM a touché durement le sol et rebondi, probablement du fait d’un phénomène aérologique. Il n’a pas réussi à reprendre la vitesse et hauteur suffisante. L’ULM est entré en collision avec des arbres.
En 2022, la FFPLUM fait état 24 décès dans des accidents d’ULM survenus sur cette période.
Retrouvez l’intégralité des enquêtes du BEA pour les ULM.
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