En mai 2023, le propriétaire d’un ULM Shark trouve la mort lors du retour d’une sortie en Corse. L’enquête du BEA met en évidence une somme de facteurs qui ont pu contribuer à l’accident : conditions météo marginales, hypoxie, expérience récente du pilote et son état de santé, communication avec l’ATC.
Après un séjour en Corse, trois pilotes à bord d’autant d’ULM de type Shark, décident de rejoindre leur aérodrome d’attache. Le 12 mai 2023, les trois pilotes décollent de Figari vers 8h pour une courte escale à Avignon.
Deux pilotes décollent pour rejoindre Le Havre-Octeville quand le troisième décolle pour La Baule-Escoublac. Face à une masse nuageuse importante en approche du Massif Central, les deux premiers pilotes cités décident de se dérouter respectivement sur Mende et Vichy. Le troisième, à bord du Shark désigné 44BDO, tente d’éviter la masse nuageuse en faisant route vers le nord.
L’ULM évolue entre les couches de nuages, à une altitude variant entre 8.000 et 10.500 ft. Le pilote indique à l’ATC qu’il se déroute vers le nord et demande les prévisions météo à destination du Havre. Un peu plus d’1h15 après avoir décollé d’Avignon, le Shark 44BDO atteint 12.500 ft d’altitude. Le pilote perd alors le contrôle de l’ULM. Ni la fonction « level » ni le parachute de cellule n’ont été activés par le pilote.
L’assiette atteint -25° à piquer, la vitesse verticale dépasse 10.000 ft/min et l’ULM vole à 550 km/h, dépassant largement la VNE (327 km/h). Le pilote réduit les gaz, mais une minute après la perte de contrôle, à 5.000 ft l’ULM se disloque en vol. L’épave prend feu après la collision avec le sol.
Dans son rapport d’enquête final, le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) relève plusieurs facteurs qui ont pu contribuer à l’accident, comme autant de plaques de Reason percées successivement. L’étude de la météo sur le parcours n’a été assurée que par un des trois pilotes, qui estimait pouvoir passer le Massif Central avant la dégradation annoncée par les prévisions. La carte TEMSI annonçait des nuages morcelés à couvert entre 1.500 et 11.000 ft ainsi que des Tower Cumulus associés à un risque de givrage modéré.
En plus d’une préparation du vol insuffisante au regard des conditions météo, le BEA fait également référence à l’objectif destination associé à l’effet de groupe, qui altèrent le jugement du pilote qui veut poursuivre malgré tout.
L’enquête a mis en évidence le peu d’échanges entre le pilote et l’ATC, qui n’a pas pu détecter une situation d’urgence lui permettant d’assister le pilote dans sa navigation et dans la prise de décisions.
Enfin, le BEA rappelle le nécessaire auto-diagnostic de l’état de santé des pilotes avant d’entreprendre un vol. Le pilote du Shark accidenté, d’après son entourage, souffrait d’apnée du sommeil et de surpoids qui ont pu contribuer à une sensibilité accrue à l’hypoxie. En outre, la consommation de CBD a pu, toujours selon le BEA, altérer la perception du danger.
Pour lire le rapport d’enquête du BEA.
Texte réseau : En mai 2023, un ULM de type Shark se disloque en vol après une perte de contrôle en vol. Le BEA met en évidence dans son rapport d’enquête une somme de facteurs qui ont pu mener à l’accident.
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