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Aviation Générale

Le Dash 8 de la Sécurité civile sur le front du Maïdo à la Réunion

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Frédéric Marsaly

Malgré un contexte opérationnel complexe le Dash 8 se révèle indispensable pour lutter contre le feu qui vient de se déclencher dans le massif forestier du Maïdo. la situation, plus difficile que prévu, a entraîné la nécessité l’envoi de renforts depuis la métropole. Des stocks de retardant ont été également acheminés par un Airbus de Corsair.

Depuis 2010, chaque automne, les équipages de Dash se relaient sur l’aéroport de Pierrefonds (FMEP), sur la côte occidentale de l’île pour tenir l’alerte d’octobre à décembre. Un terrible incendie d’origine criminelle avait dévasté le massif du Maïdo, classé au patrimoine naturel de l’Unesco, sur l’île de la Réunion. Le feu avait entraîné l’envoi d’un des bombardiers d’eau Dash 8Q400MR de la Sécurité Civile française. Dix ans plus tard, un incendie frappe à nouveau ce secteur écologiquement aussi précieux que fragile.

Au cours des détachements précédents, un pélicandrome pouvant alimenter le Dash 8 en retardant a été aménagé. Néanmoins, l’usage de ce produit très efficace est assez limité à la Réunion. A l’instar des engrais il n’est pas autorisé dans les secteurs classés et il est aussi nécessaire de tenir compte des cultures alentours qu’il ne faut pas toucher.  Des cannes à sucre couvertes de retardant deviennent invendables par exemple.

Un usage raisonné du retardant

Ainsi, le Dash décolle généralement chargé en eau et refait le plein de retardant ou en eau pour les rotations suivantes en fonction de la situation. Cette décision en incombe au Commandant des Opérations de Secours, le pompier qui dirige l’ensemble des moyens engagés sur un feu. En conséquence, les réserves de retardant à la Réunion n’ont aucune commune mesure avec celles des pélicandromes de métropole.

Le feu du Maïdo a éclaté dans la nuit du 6 au 7 novembre. Au matin, lorsque les pompiers, constatant la propagation de l’incendie, ont demandé l’intervention du Dash celui-ci s’est avéré indisponible temporairement en raison d’une avarie. Celle-ci a été rapidement réparée mais l’absence de l’avion pendant plusieurs heures a été très remarquée, preuve de son importance dans le dispositif. Néanmoins les 150 pompiers et la trentaine de véhicules engagés contre le foyer principal et ses reprises ont continué à bénéficier de l’appui de 5 hélicoptères de sociétés de travail aérien locales gréés en HBE grâce à leurs bambi-bucket.

Du renfort et des moyens supplémentaires

Lorsque le Dash a été de nouveau opérationnel, il a enchaîné 7 rotations dans l’après-midi. Au soir du 8 novembre il avait effectué un total de 22 largages au retardant sur le Maïdo. Mais l’intensité des opérations a entraîné une consommation du retardant supérieure à celle d’une saison normale et le stock initial a été rapidement épuisé.

L’envoi d’un deuxième Dash a été demandé mais le préfet de la Réunion Jacques Billant a expliqué : « Pour l’instant, les Dash sont engagés au niveau métropolitain sur le transport de patients Covid. »

Néanmoins, deux avions ont été affrétés. Le Boeing 777 CS-TFM de la compagnie EuroAtlantic Airways a acheminé depuis Istres 40 sapeurs-pompiers (SDIS 13, 30, 83 et 84) et 40 sapeurs-sauveteurs de l’UIISC7 de Brignoles ainsi que 12,3 tonnes de matériel.

Chargement d’une palette de matériel à bord du Boeing. © Base Aérienne 125

Une trentaine de tonnes de retardant, sous forme de prémélange liquide – nécessitant d’être encore dilué au moment du remplissage du Dash – ont été chargés à bord d’un Airbus 330 de Corsair ce qui permettra de reconstituer les stocks locaux mais qu’il faudra encore compléter si le rythme des largages devait se maintenir. L’avion a décollé de Marignane avec un retard significatif en fin de journée du 10 novembre.

Plus de 500 ha du Maïdo restent menacés, le combat ne fait que commencer.

Frédéric Marsaly

 

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Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.

View Comments

  • Euro Atlantic, une très belle compagnie portugaise de vols ACMI.
    Personnel sérieux compètent et très sympathique.
    Un bel avion 777 n°3 de la série avec moteurs Rolls Royce, pilotés à l'EPR

  • Bonjour à tous, je me permets d'ajouter les F-X pour les Flottille et F-Y pour les Escadrilles de l'Aéronautique Navale. Avec le particularisme dans certains cas comme dans la PATMAR où ce n'est pas l'avion, mais l'équipage qui "détient" l'immatriculation. Comme F-XCVF pour le sixième équipage de la défunte Flottille 22F. (Victor, 22e lettre et Fox, 6e équipage...)

  • F-C : les planeurs,
    F-D : ch'ais plus ...
    F-R, F-S : liaisons des guerriers, GLAM, COTAM, ...
    F-T : entraînement des guerriers,
    F-U : les guerriers,
    F-Z : comme dit plus haut par Frédéric Marsaly
    Y'en a d'autres mais ma mémoire est en vacances, ...

    • Sans oublier les plus nombreux : F-Bxxx, F-Gxxx et F-Hxxx pour les avions civils sous CDN ‘’normal’’.

      F-Oxxx pour les appareils immatriculés dans les DOM-TOM.

      Et F-Jxxx pour les ULM...

      Voilà, je crois que là on a fait le tour.😉

      DC

      • @JMB a propos du F-J sur le fuselage, votre remarque est pertinente et elle démontre malheureusement à quel point on est très fort en France pour se créer des exceptions franco française à la C.. On se demande bien pourquoi la DGAC avait à l'époque créé ce principe de l'identification avec un N° de département a mettre sous les ailes, un truc qui ne ressemble à rien de ce qui se fait en aviation et ensuite d'imposer un F-J pour l'utilisation de la radio avec interdiction de le mettre sur le fuselage au lieu de tout simplement donner un F-J à chaque ULM (mais c'est vrai que faire simple, rationnel et efficace comme par exemple les anglais qui affichent un G-M... , M comme microlight ça n'est pas à notre portée .... soupir...).
        A l'époque des premiers ULM qui se limitaient à des tours de piste ça allait encore, mais depuis 20 ans les ULM sont aussi fiables et rapides que les avions, ils voyagent donc autant, et là ou ça devient grotesque c'est quand vous franchissez une frontière, si vous respectez la loi Française à ne pas mettre de F-J sur le fuselage vous êtes en infraction avec les règles internationales dès que vous passez la frontière car vous ne portez aucune marque de nationalité et rien qui ressemble à une immatriculation aéronautique. Sur les terrains étrangers on vous demande pourquoi votre avion n'est pas immatriculé, suspicions et contrôles des locaux garantis, mettre le F-J sur le fuselage se justifie dès lors pleinement . Sur le fond c'est la règlementation qui est mauvaise, Il serait temps qu'elle change et s'adapte à la réalité.

      • F-Jxxx pour les ULM est attaché à une LSA, et pas à un aéronef. Si vous possédez une seule VHF portable et plusieurs ULM, vous utiliserez toujours le même indicatif !

      • Vu la quantité d'ulm qui se baladent avec une immat en F-J sur le fuselage, les contrôles et sanctions ne doivent pas être bien nombreux !
        Et on peut se demander si les propriétaires d'ulm connaissent la réglementation aéronautique ou s'en fichent ?

      • F-Jxxx est un indicatif radio, seulement!
        Il est interdit de faire apparaitre cet indicatif sur la cellule.
        Les ULM sont immatriculés par département (N° département + 2 ou 3 lettres ). Immatriculation obligatoirement visible à l'intrados gauche de la voilure.

    • F-P pour les avions de construction amateure, F-AZ et F-AY pour les avions de collection. Pour les F-ZB, les deux premiers Catalina de la Protection Civile en 1963, Pélican Blanc et Pélican Rouge étaient respectivement immatriculés F-ZBAQ et F-ZBAR ce qui prouve que l'utilisation de ces lettres ne date pas vraiment d'hier...

      • F-W est une immatriculation provisoire pour tout avion en attente de son certificat de navigabiilté, ce qui inclue donc les prototypes, mais aussi les avions neufs sortants d'usine en cours de réception.
        L'avion porte déjà son immatriculation complète finale, sauf la première lettre remplacée par un W.
        Une fois l'avion tamponné, on change juste le W pour la lettre finale, et hop, on vole.
        Tous les avions portent un jour l'immat en F-W.

      • Vous avez oublié : F-W, pour les avions de construction amateur avant l'obtention du CNRA ET...... pour le Concorde 001 . J'en étais fier.

        • j'avais commencé à regarder si je ne trouvais pas une liste complète quelque part... et puis je suis passé à autre chose...

          On retrouve des tas de F-W à Toulouse, avant livraison des avions.

    • F-ZB, c'est une tranche d'immatriculation réservée aux aéronefs d'état, Sécurité Civile et Douanes par exemple.

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